TRADE FEES—LE MINISTRE HERVÉ AIMÉE: « Le ministère n’a pas son mot à dire »

Animant un point de presse aujourd’hui au siège de son ministère à Port-Louis, le ministre des Administrations régionales Hervé Aimée a démenti toute responsabilité dans l’application de la majoration des Trade Fees. S’appuyant sur la Local Government Act (LGA) 2011, le ministre déclare que « le ministère n’a pas son mot à dire » sur ce sujet, rappelant dans la foulée l’autonomie dont bénéficie les collectivités locales.
Malgré l’émission d’un communiqué, le ministre a tenu à clarifier certains points auprès de la population. Dévoilant l’itinéraire de cette hausse, il a rappelé l’autonomie dont bénéficient les collectivités locales et leurs positions sur la classification des opérateurs économiques et de la révision des Trade Fees. « Si une des collectivités locales ne souhaite pas reconnaître un opérateur économique, c’est son choix. Le ministère n’a pas son mot à dire », a-t-il déclaré. Affirmant toutefois que la hausse des Trade Fees émane d’une demande de la municipalité de Port-Louis (MPL) à ce sujet dans une lettre datant du 16 juillet 2013. Cependant, poursuit-il, chaque collectivité locale a eu la liberté de travailler sur ce sujet. Le ministère s’appuyant sur la LGA 2011 section 163 indique également que les collectivités locales ne nécessitent pas l’approbation du ministère. « Il est de leur devoir de faire parvenir au ministère leur quantum uniquement pour la publication dans la Government Gazette », soutient le ministre. Et d’insister en maintenant que les chiffres publiés par le ministère à ce sujet ne reflètent uniquement que ceux présentés par les mairies et les District Councils, approuvé par les membres de l’Association of Urban Authorities (AUA) et l’Association of District Council (ADC). « Donc, il est inexact de dire que c’est le ministère qui endosse toute responsabilité à ce sujet. Les municipalités et conseils de District étaient tous d’avis qu’une hausse des trade fees est nécessaire pour faire face aux dépenses entreprises par les administrations et pour la gestion des villes et villages », soutient-il. « C’est ridicule de dire “pa mwa sa, li sa…”. Je ne suis pas là pour fuir mes responsabilités. Le ministère n’a aucun pouvoir dans les chiffres proposés », dit-il.
Réunion « infructueuse »
Évoquant sa rencontre entre les commerçants, le ministre Aimée a tenu à indiquer qu’il ne compte pas négocier avec « des habitués de manifestations ». En effet, après avoir soumis une correspondance au bureau du Premier ministre lundi, les commerçants ont été convoqués pour une rencontre avec le ministre de tutelle hier après-midi à 14 h. Alors qu’un groupe de huit personnes se sont déplacées à cette occasion afin d’exposer leur point de vue au ministre, Hervé Aimée n’a souhaité rencontré que deux représentants, précisément Santosh Ramnauth, président de la Mauritius Shop Owners Association (MSOA) et Raj Appadu, président du Front Commun des Commerçants de l’île Maurice (FCCIM). Une demande qui a exaspéré les commerçants présents, au point où ces derniers ont décidé de quitter le bureau du ministre, à l’exception de Santosh Ramnauth. Pour Raj Appadu, « les négociations ne peuvent se faire en catimini. J’étais accompagné des représentants d’opérateurs du pays qui travaillent dans diverses régions et dans différents secteurs », dit-il, tout en affichant sa déception quant à l’attitude du ministre. Toutefois, à sa sortie de sa rencontre avec le ministre, M. Ramnauth a fait comprendre que les propositions des commerçants ne pourront être prises en considération par le ministère.
D’où leur décision de se tourner vers la municipalité de Port-Louis pour une demande d’annulation des trade fees. Une lettre en ce sens a ainsi été déposée à la MPL ce matin.
« Les prix appliqués sont ceux qui ont été approuvés par tous les conseils et District Council », soutient Hervé Aimée, qui a souhaité démentir les propos indiquant que c’est le ministère qui a imposé les nouveaux tarifs.

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