TRAFIC DE SUBUTEX : Aurore Gros-Coissy reste en détention

Le juge Benjamin Joseph siégeant en Cour d’Assises a rejeté en début d’après-midi la motion logée par la Française Aurore Gros-Coissy pour sa remise en liberté conditionnelle en attendant l’ouverture du procès prévue en mai. Arrêtée le 19 août 2011, elle fait partie des sept Français emprisonnés à Maurice dans le cadre du trafic de Subutex qui existe entre les deux pays.
Le juge s’est attardé sur les « risks of absconding » si toutefois Aurore Gros-Coissy obtenait la liberté conditionnelle, soulignant que si elle est trouvée coupable, elle risque de longues années de prison. La présumée passeuse n’obtiendra donc pas la liberté provisoire en attendant le début de son procès, prévu le 12 mai prochain. Son avocat, Me Rex Stephen, et celui de la poursuite, Me Shakeel Bhoyroo, avaient présenté leur réquisitoires le 26 novembre dernier.
Le juge Benjamin Joseph est revenu sur les faits, soulignant que la Française avait été arrêtée à son arrivée à l’aéroport SSR et avait été appréhendée avec des sachets de Subutex dont elle avait dit ignorer la présence dans ses bagages.
Aurore Gros-Coissy avait précisé qu’elle est de nationalité française et qu’elle n’a pas de résidence ni de compte bancaire ou de la famille à Maurice et qu’elle n’avait pas d’emploi. Elle a indiqué qu’elle était venue passer des vacances. La poursuite a également soutenu que si elle recouvrait la liberté provisoire, elle pourrait s’enfuir, n’étant pas surveillée 24 h/24. Ce à quoi la Française a répondu qu’elle n’avait nullement l’intention de quitter le pays car elle veut laver son honneur et celui de sa famille.
Joël Toussaint, le représentant local du collectif « victimes du Subutex France-Maurice », qui s’est porté garant pour loger la jeune femme si jamais elle retrouvait la liberté conditionnelle, avait déclaré à la barre des témoins qu’il avait longuement parlé avec la famille d’Aurore Gros-Coissy et qu’il ferait le nécessaire, selon les exigences de la cour, pour assurer la garde de la jeune femme même s’il ne serait pas toujours présent à cause de ses engagements pour la surveiller 24 h/24. Le juge Benjamin Joseph s’est dit non convaincu de l’efficacité de cette mesure et a conclu que le fait que la Française soit sous la responsabilité d’un garant n’exclut pas tous les « risks of absconding ». Il a aussi souligné que vu que son procès débute dans quatre mois, « denying bail at this stage would not be unfair ». La motion a ainsi été rejetée.
Dans sa plaidoirie, Me Rex Stephen avait déclaré que sa cliente ne risquait pas de quitter le pays si elle obtenait la liberté conditionnelle car elle avait soutenu qu’elle voulait laver son honneur. L’avocat a aussi souligné qu’une des accusées, Giantee Cornell, avait obtenu la liberté conditionnelle dans cette affaire. Me Shakeel Bhoyroo a, lui, soutenu à la cour qu’il y avait trop de risques que l’accusée quitte le pays avant même que son procès ne débute si elle recouvrait la liberté conditionnelle, vu qu’elle n’a aucun lien à Maurice, sauf son garant Joël Toussaint qui n’a eu que des conversations sur des réseaux sociaux avec sa famille, et qui ne la connaît pas vraiment.
Pour rappel, Aurore Gros-Coissy, 25 ans, a été arrêtée à l’aéroport de Plaisance en possession de 1 680 cachets de Subutex. Elle a été inculpée sous une accusation provisoire de trafic de drogue. La jeune Française, originaire de Saint-Romain-de-Popey, une petite commune du Rhône, maintient qu’elle n’était pas au courant de la présence du Subutex dans ses bagages. Elle aurait, dit-elle, été piégée par un ami de la famille, Tinsley Cornell, avec qui elle pensait venir en vacances à Maurice. Elle avait récemment renoué contact avec ce Franco-Mauricien établi en France, via un réseau social. Ce dernier aurait dissimulé les cachets dans un paquet de biscuits qui, lui avait-il dit, était destiné à sa mère. C’est chez cette dernière à Maurice qu’Aurore Mélanie Gros-Coissy devait séjourner. Deux contacts locaux, Giantee Ramchurn et Jean James Tencaramadon, tous deux des habitants d’Albion, ont été inculpés sous la même accusation que la passeuse dans cette affaire. La valeur marchande du Subutex était estimée à Rs 1,6 million.

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