Transition ou confusion

La rentrée scolaire, à partir de ce lundi, va marquer la fin des vacances d’hiver pour une bonne partie de la population. Nous avons une pensée spéciale pour tous ces étudiants qui, après deux années chaotiques, seront confrontés à des examens de fin d’études importants durant ce dernier trimestre. Nous souhaitons que toutes les conditions soient réunies pour qu’ils relèvent avec succès et courage tous les défis qui se présenteront durant les prochains mois.

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Sur le plan international, les regards sont toujours braqués sur la situation en Ukraine, où la guerre semble traîner en longueur. L’action des Russes, qui occupent la station nucléaire de Zaporishzhia – la plus grande installation nucléaire d’Europe –, est suivie avec beaucoup d’inquiétude dans le monde. On craint le pire. Les deux belligérants s’accusent mutuellement de bombarder dangereusement la région, où se trouve la station. Le secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, en visite dans la région vendredi, s’est dit « gravely concerned ». Cette guerre, qui n’en finit pas, continue d’affecter les économies européennes et mondiales. Certains pays européens sont d’ailleurs déjà entrés en récession.

Plus près de nous, sur le continent africain, les élections présidentielles au Kenya ont débouché sur une victoire sur le fils de William Ruto, qui a obtenu 50,49% des suffrages. Raila Odinga, qui a obtenu 48,85%, a rejeté la victoire de son adversaire et conteste les résultats des élections auprès de la Cour suprême de ce pays. Le Kenya est un partenaire important pour Maurice dans la région et sa stabilité est importante pour la région.
À Maurice, la situation économique reste fragile, avec le coût de la vie qui ne faiblit pas.

Jeudi, le Premier ministre adjoint, Steven Obeegadoo, a présenté une vision plutôt positive de la situation touristique. Il prévoit que la hausse du nombre d’arrivées aura atteint un million en décembre et 1,4 million à la fin de l’année financière, en juin 2023. Tenant compte de l’importance de l’industrie touristique pour l’économie locale, on souhaite que ses prévisions se réalisent. Il faudra toutefois compter avec le changement climatique. On ne sait à ce stade comment se présente la saison cyclonique et pluvieuse de cet été.

L’industrie touristique est intrinsèquement liée à la mer, d’où l’importance de suivre de près ce qui se passe à l’Onu, où ont lieu les négociations entre les États membres sur la haute mer. Notre compatriote, Shaama Sandooyea, y participe aux côtés de Greenpeace. « Nous devons comprendre que ce traité sur la haute mer doit être soutenu et renforcé par des initiatives concrètes au niveau national, c’est-à-dire dans les eaux mauriciennes », a-t-elle expliqué au Mauricien vendredi, tout en rappelant que Maurice est un État océan.

Sur le plan politique, le pays est déjà entré dans une mouvance menant vers les élections. On ne sait à ce stade si ce seront les municipales ou les élections générales. En tout cas, le MSM s’est déjà lancé dans une campagne de mobilisation en vue de la célébration de son 40e anniversaire. Pravind Jugnauth, qui n’ignore pas la force des médias, s’est engagé dans une stratégie visant à intimider une section de la presse. Cette attitude est indicatrice d’un manque de confiance de sa part, qui raffermit la volonté de la presse dans sa lutte pour la liberté d’expression et la promotion de la démocratie contre toute tentation d’autocratie.

L’opposition politique est pour sa part en pleine mutation. À ce stade, l’éventualité que les forces de l’opposition parlementaire et extraparlementaire se présentent comme un front uni apparaît peu probable. Ce qui peut créer l’impression d’une confusion. L’évolution des négociations entre les trois principaux partis de l’opposition donne lieu à des commentaires variés. Tout laisse croire que l’alliance a déjà été conclue. Il semble que les principaux concernés veulent donner le temps au temps, et prendre le temps nécessaire pour rassurer l’opinion publique, surtout le quatrième partenaire, le RM, qui manifeste une certaine frilosité. D’où la stratégie de “one step at a time”. La balle est dans leur camp. Ils savent que le moindre faux pas peut leur coûter très cher.

Jean Marc Poché

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