TRIATHLON : Quelles prétentions contre les nations phares du circuit mondial ?

Faute de moyens, le stage d’affûtage de deux semaines en France précédant les Jeux du Commonwealth n’a pu se réaliser. Ce qui n’est sans doute pas à l’avantage des triathlètes Emilie Ng Foong Po et Boris de Chazal, qui ont dû finalement peaufiné leur préparation sur place. En contrepartie, Fabienne St Louis (France) et Boris Toulet (Cape Town) rallieront directement Glasgow le 21 courant, les quatre ayant le même objectif de côtoyer les nations phares du triathlon mondial, notamment les Britanniques, Canadiens, Australiens, Néo-Zélandais, voire Sud-Africains.
À l’instar des autres disciplines où Maurice se présentera, ils n’échapperont eux aussi PAS à la dure réalité du haut niveau, se retrouvant face à une opposition qui tire toute sa force et sa notoriété du circuit mondial des World Cup Series et autre circuit européen. Fort heureusement, l’absence de minima — où le classement mondial aurait autrement été la norme imposée — permet à ces petites nations de s’inviter au concert des grands, les Jeux du Commonwealth conservant toujours leurs idéaux de “Friendly Games”.
Mais ce privilège pourrait être enlevé vu la pression exercée par certains pays pour rehausser le niveau. On s’accorde même à dire que Glasgow risque d’être le dernier du genre avant l’adoption d’une formule de qualification plus restreinte. Le prochain congrès de l’Union internationale de triathlon prévu le 28 août à Edmonton (Canada) promet des discussions ouvertes à ce sujet. Il s’agira surtout de jauger la force et l’apport des petits pays au succès de cet événement.
Cela étant dit, aucun objectif de podium n’est envisagé pour les triathlètes mauriciens à Glasgow, affirme Alain St Louis, secrétaire général de la fédération mauricienne. Par contre, l’événement pourrait éventuellement aider ceux d’entre eux, en particulier Fabienne St Louis, dans leur quête d’une qualification olympique. 42e sur 56 concurrentes en 2012 aux JO de Londres, elle s’impose de loin comme la plus aguerrie des quatre.
Dans les 470 mondiales ITU en janvier 2014, Fabienne St Louis (Team Charente) se retrouve actuellement 276e après sa 5e place obtenue le 25 mai dernier au Morne dans la manche inaugurale des cinq étapes de Coupe d’Afrique de triathlon. Courant mai, elle l’avait aussi emporté sur distance sprint à Creil, Bordeaux et Saintes. Puis, le 28 juin à La Touraine à Noutre, elle termina 2e pour sa rentrée sur distance olympique en 2h15’25 (66e au général) derrière la Française Julie Le Colleter, créditée de 2h08’55.
Elle a enchaîné le mois dernier avec une nouvelle victoire en sprint, le 14 juin à La Rochelle, en s’imposant en 1h04’17. Et plus récemment, les 12 et 13 juillet au triathlon de Cadersac en Gironde, la Mauricienne s’est imposée en relais mixte avec son coach David Bardy et en sprint individuel en 1h11’05. Elle a obtenu ces résultats ces trois dernières semaines dans le cadre de quinze jours de stage estival effectué à Cognac avec son coach.
Reste que ces Jeux du Commonwealth constituent une première pour le quatuor mauricien. La compétition n’avait pas eu lieu en 2010 à New Delhi en raison de l’insalubrité de l’eau où devait se dérouler la partie de natation. Il faut donc remonter à 2006 à Melbourne pour trouver trace de la participation mauricienne avec Cédric Bathfield et Michou Bhageea. Ils avaient tous deux achever leur parcours sans se faire éliminer par la règle du overlapping. À Glasgow, le quatuor serait moins menacé par cette règle vu que la partie vélo (40 km) devrait être ramenée de 6 à 5 boucles, confie Alain St Louis. Il obtiendra confirmation à ce sujet étant l’un des quatre officiels techniques internationaux (ITO) africains retenu sur place par l’ITU.
Emilie Ng Foong Po, 19 ans, sera la seule des quatre mauriciens à s’aventurer pour la première fois sur distance olympique (1 500 m natation, 40 km vélo et 10 km course à pied). « Je sais que ce ne sont pas des débutants qu’on va affronter. Mais je suis très contente d’être qualifiée. Le stage en France m’aurait assurément aidée dans ma préparation puisque je m’entraîne seule. Mais c’était au-dessus de mon budget. Je suis prête à donner le meilleure de moi-même », avance-t-elle.
L’épreuve individuelle est prévue le 24 juillet à 11h (dames) et 15h (hommes), puis le relais mixte le 26 juillet à 12h30. Celle-ci comprenant 300 m de natation, 6 km de vélo et 1,6 km de c.a.p que les quatre triathlètes devront boucler tour à tour en se relayant. Le temps cumulatif réalisé par le 4e relayeur à la fin du parcours pédestre sera celui du classement final des pays.

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