Le taux d’inflation ne reflète pas la réalité. C’est du moins l’avis des syndicalistes à propos du taux d’inflation décidé par le Bureau central des statistiques. Les syndicalistes se sont d’ailleurs rendus à la Victoria House pour réclamer des explications sur le mode de calcul du taux d’inflation. Selon Radhakrishna Sadien, président de la State Employees Federation, le taux d’inflation décidé par le Bureau des Statistiques ne reflète pas la réalité car beaucoup d’éléments ne sont pas pris en considération dans le panier de la ménagère.
« Les autorités donnent l’impression que le taux d’inflation est très bas car le prix des commodités dans les supermarchés ne reflète pas cette réalité. Les consommateurs éprouvent beaucoup de difficultés à joindre les deux bouts lorsqu’ils font des achats dans les boutiques et les grandes surfaces en raison de la cherté des prix. La nécessité d’instaurer un système de contrôle de prix après l’application de la compensation salariale s’impose », insiste le syndicaliste.
Son avis est partagé par la National Trade Union Confédération qui souligne que les dépenses liées à l’achat de vêtements, de médicaments, aux activités de loisirs, au transport, au logement et à la communication continuent d’augmenter. Et selon les prévisions, les dépenses d’une famille de quatre personnes avoisinent les Rs 29 000 par mois. « Moi, de mon côté, j’ai choisi de ne pas me rendre à la réunion de ce lundi parce que le ministre du Travail, Soodesh Callichurn, a déjà annoncé le taux d’inflation à 0,5% », a déclaré Narendranath Gopee, président de la Federation of Civil Service and Other Unions.
La Federation of Progressive Union a choisi de soumettre son mémoire au gouvernement après la réunion de ce lundi. La Confédération des travailleurs des secteurs privé et public et la Fédération des syndicats du Service public considèrent, de leur côté, que la compensation salariale annuelle et l’application d’un nouveau salaire minimal « sont indissociables ». Si la CTSP propose une compensation salariale de Rs 820, la FSSP est d’avis qu’une augmentation salariale de Rs 1 200 à tous les travailleurs « est nécessaire » car le salaire minimum devrait être majoré dès janvier prochain. Il propose ainsi que le salaire minimum passe de Rs 9 000 à Rs 10 000.
Pour Business Mauritius, le quantum de la compensation salariale doit tenir compte de trois facteurs cette année : le taux d’inflation, l’introduction du Portable Retirement Gratuity Fund et la hausse du salaire minimum. C’est le 28 novembre qu’aura lieu le dernier round des négociations tripartites portant sur la compensation salariale annuelle applicable à partir de janvier 2020. Celle-ci sera présidée par le nouveau ministre des Finances, Renganaden Padayachy.