TSUNAMIS, DE L’EST OU DE L’OUEST : Pour une alerte efficace

Le risque de déferlement d’un tsunami sur Maurice est systématiquement envisagé en provenance du Nord-Est, c’est-à-dire venant de la région indonésienne qui possède une ligne sismique majeure, comme chacun sait… Cependant, nous savons qu’une vague en provenance de cette région serait atténuée par la distance et surtout, mettrait entre 9 et 10 heures à arriver sur nos côtes…
Peut-être regardons-nous le danger du mauvais côté et nous focalisant sur l’Est, nous en oublions de regarder à l’opposé… En tout cas, nous gagnerions à envisager d’autres cas de figure.
C’est en effet de La Réunion toute proche qu’un risque tsunamique majeur peut venir. Tous les géologues vous diront qu’entre Ste Rose et St-Joseph, il existe un très grand nombre de plaques de glissements géologiques liées à la fondation volcanique récente de l’île soeur. Environ tous les 200 ans, une plaque cède et tombe directement dans la mer, un peu comme une énorme avalanche. Il est estimé que le type de vague engendrée par une catastrophe de ce genre pourrait atteindre une très grande hauteur, dépassant les 10 mètres…
Les études effectuées à l’Université de La Réunion, lorsqu’elles montrent des simulations, envisagent des vagues de 10 à 15 mètres de haut, balayant tout sur leur passage et surtout, atteignant l’Île Maurice en 35 minutes seulement, enveloppant littéralement tout le littoral en moins de deux minutes…
Ce type de vague a déjà eu lieu il y a plusieurs siècles. Au 19e siècle, des micro-glissements de terrain ont fait disparaître plusieurs villages réunionnais entiers.
Malheureusement, à Maurice, on ne prend pas ce risque au sérieux ou on l’ignore totalement, et on continue imperturbablement à regarder vers l’Est…
Il faut noter qu’une vague de 15 mètres de haut déferlant de l’île de La Réunion et atteignant Maurice en 35 minutes, cela signifie une vitesse d’environ 400km/h, autant dire que le littoral de Maurice serait totalement transformé, méconnaissable et qu’il y aurait un très grand nombre de morts. L’établissement très récent de l’être humain sur notre île nous empêche d’envisager une échelle de temps plus grande et nous ne disposons pas ici d’une mémoire humaine pour ce type de phénomènes, c’est notre faiblesse.
Bien sûr, il serait difficile de contrer quoi que ce soit, mais un système d’alerte simple, approprié et efficace, pourrait sauver de nombreuses vies, notamment sur notre capitale située au Nord-Ouest avec une rade orientée à l’Ouest et sans aucune barrière de corail… Dans le jargon, on appelle cela la défense civile.
Avec un système d’alerte efficace, en 35 minutes, ce sont plus de 250 000 personnes qui pourraient ainsi être sauvées, simplement en gravissant à pied et sans délai les pentes les plus proches, cela à la seule condition qu’elles aient pu être prévenues au plus tôt. Il ne faut pas ainsi se cantonner à un phénomène qui affecterait essentiellement nos plages, mais bien voir qu’il s’agit tout autant d’une menace éventuelle sur notre capitale. Bien sûr, un risque majeur de ce type n’arrive pas tous les matins, mais un simple système sonore préventif d’un investissement ridicule financièrement parlant, suffirait à pouvoir sauver 250 000 personnes juste en les ayant alertées…
En France, dans chaque ville ou chaque arrondissement de la capitale, sur le toit de chaque mairie, est installée une sirène d’alerte portant dans toutes les directions. Depuis la guerre 39-45, tous les premiers mercredis du mois, à midi, il est convenu qu’on fasse marcher les alarmes en question afin de vérifier leur bon fonctionnement pendant cinq minutes. Il est rarissime que l’utilisation de ces alarmes ait lieu en situation réelle de danger collectif, mais ce système simple et pratique, quasiment pas onéreux, permettrait en cas d’urgence ou de danger immédiat, d’avertir la population dans un délai très court, leur signalant un danger majeur imminent.
Je tiens à disposition toutes les études de l’Université de La Réunion sur les risques de glissements géologiques qui sont particulièrement convaincantes.

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