Une année riche en événements

2019, qui se termine ce mardi, aura été une des périodes les plus actives – que ce soit sur le plan politique, sportif, social ou religieux – de ces dernières années. Avec ses signes d’espoir, de réjouissances, mais aussi de craintes pour l’avenir.

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En fait, l’année a commencé sur les chapeaux de roue avec le jugement du Judicial Committee du Privy Council blanchissant le Premier ministre, Pravind Jugnauth, concernant l’affaire MedPoint dans le cadre de l’appel interjeté par le DPP contre un jugement de la Cour suprême en sa faveur le 25 février dernier. Le même jour, à La Haye, au Pays-Bas, la Cour internationale de justice (CIJ) donnait un avis consultatif en faveur de Maurice concernant les Chagos, arrivant à la conclusion que « the process of decolonization of Mauritius was not lawfully completed when that country acceded to independence » et que « the United Kingdom is under an obligation to bring to an end its administration of the Chagos Archipelago as rapidly as possible ». L’avis consultatif de la CIJ aura été confirmé par l’Assemblée nationale des Nations unies le 22 mai. Une résolution présentée par le Sénégal à ce propos a été soutenue par une majorité de pays membres des Nations Unies, soit par 116 pour, contre six contre et 56 abstentions.

La résolution demande à la Grande-Bretagne de « unconditionally withdraw its colonial administration from the area within six months ». Toutefois, à la date limite du 22 novembre dernier, la Grande-Bretagne continuait d’administrer les Chagos illégalement, considérant que l’avis consultatif n’était pas contraignant. Maurice attend actuellement un rapport des Nations unies à ce sujet et continue entre-temps de dénoncer la Grande-Bretagne sur toutes les plates-formes, demandant à ce pays de mettre fin à son occupation illégale. Le chemin du retour au Chagos est encore long.

L’autre événement qui aura marqué les esprits aura été les Jeux des Îles, du 19 au 28 juillet, marqués par grande victoire des athlètes mauriciens en termes de médailles, à l’exception du football. Il est dommage que le terrain du Stade Georges V ait été rendu impraticable en raison des pluies torrentielles et que terrain moderne de Côte-d’Or n’ait pas été livré à temps, ce qui aurait pu changer la donne. Toutefois, les JIOI resteront gravés dans la mémoire comme une célébration de l’unité nationale et du vivre-ensemble. Le même sentiment a d’ailleurs été ressenti lors de la visite du pape François, le 9 septembre dernier, qui coïncidait avec la commémoration de l’anniversaire de la mort du Père Laval. La population, dans son ensemble, a fait l’expérience d’une communion spirituelle. Le pape a d’ailleurs lui-même cité Maurice comme un exemple du vivre-ensemble.

Deux mois plus tard, beaucoup de Mauriciens, en particulier les jeunes, ont vécu dans la souffrance les divisions qui avaient pris le dessus lors des élections générales. S’il faut se réjouir que cet exercice se soit déroulé dans le calme, il faut reconnaître qu’il portait en lui les germes de divisions. La plus manifeste est le fait que les candidats aux élections ont encore une fois dû décliner leur communauté. Le comité présidentiel concernant l’unité nationale, évoqué par le président Roopun dans son discours du 25 décembre, pourrait-il insister sur une réforme constitutionnelle pour faire de Maurice une vraie République laïque, où les Mauriciens ne sont plus classés en termes de communautés ?

Saluons aussi l’engagement des jeunes vis-à-vis de l’urgence climatique. À cet égard, des groupes de jeunes, dont ceux de Fridays for Future, ont témoigné cette année leur détermination. La lutte contre le changement climatique et la protection de l’environnement sont devenues aujourd’hui une question existentielle concernant l’avenir de l’humanité, et donc des Mauriciens également. Souhaitons que les recommandations des Assises de l’environnement ne restent pas lettres mortes.

Puis il y a eu l’arrivée du métro, qui constitue un pas dans la bonne direction, à condition que les insuffisances concernant la sécurité soient corrigées au plus vite. En revanche, l’ampleur qu’ont pris la violence contre les femmes, le trafic de drogue – malgré les nombreuses arrestations – et les accidents de la route, reste source d’inquiétudes. Il y a du pain sur la planche, non seulement pour les autorités, mais également pour les familles, comme l’ont si bien souligné le président Roopun et le cardinal Piat dans leurs messages à l’occasion de Noël. Pour notre part, nous souhaitons une bonne et heureuse année 2020 à tous.

Jean Marc Poché

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