VENTE ILLÉGALE D’ARMES — ISLAND AIR SYSTEM: Enquêtes de la FSC et de la police

Après avoir rejeté formellement la demande Air Operation Certificate de la part d’Island Air System, dont les promoteurs russes ne nient nullement une connexion avec des proches du ministre du Travail et des Relations industrielles Shakeel Mohamed, le gouvernement préfère attendre les conclusions de l’enquête avant de prendre de nouvelles mesures. C’est ce que Le Mauricien a appris de sources bien renseignées après la réunion du conseil des ministres d’hier. Outre l’enquête déjà en cours à la police à la suite des accusations de Swindling et de Forgery portées par un des partenaires, la Financial Services Commission (FSC) a initié une « formal investigation » sur les personnes impliquées dans ces sociétés aux termes des dispositions de la loi.
Pour sa part, l’Independent Commission Against Corruption (ICAC) a amorcé l’étape de l’intelligence gathering dans cette affaire avec des ramifications internationales avant de décider de la marche à suivre. Pour sa part, le principal protagoniste, le Russe Andrey Kosolapov, maintient que son projet de Charter Flights n’a rien à voir le trafic d’armes allégué et qu’il serait victime d’une vendetta.
Alors que côté des représentants à Maurice d’Island Air System, l’on affirmait ne pas avoir pris connaissance de l’échec de leur requête pour un Air Operation Certificate, à l’hôtel du gouvernement, l’on faisait comprendre qu’une correspondance officielle aurait été adressée à qui de droit depuis le jeudi 12 juillet dernier. Cette décision a été entérinée sur la base d’informations fournies par mission diplomatique mauricienne à New York sur les antécédents des partenaires étrangers engagés dans ces différentes sociétés, soit Island Air System, Gibson & Hills Limited, Gibson & Hills Investment Ltd et Superfly Aviation Limited. Dans son rapport, Conflict Awareness Project soutient que « in July 2012, Island Air System’s application for an Air Operation Certificate was denied by Mauritian authorities ».
Le Mauricien a confirmé, hier après-midi, auprès de la direction générale de la Financial Services Commission, que le régulateur des services financiers a effectivement démarré une enquête sur ces allégations de trafic d’armes avec une tentative de transformer Maurice en un tremplin. Dans la conjoncture, très peu de détails sont disponibles quant au calendrier et attributions de cette « investigation ».
« Les trois sociétés, qui sont citées dans cette affaire, ne sont nullement Licensed par la FSC. Nous avons vérifié ce détail. Néanmoins, aux termes des dispositions de la loi, la FSC est tenue à instruire des enquêtes sur les individus faisant partie de ces compagnies en vue de confirmer s’ils ne sont actifs au sein des sociétés avec des GBL I ou GBL II. Je peux vous confirmer qu’une enquête sur ces personnes est en cours. It’s normal procedure in these circumstances », a déclaré un porte-parole officiel de la FSC.
Faux et usage de faux
L’un des points fondamentaux soulevés dans cette affaire touche à la responsabilité du Nominee Director au sein des sociétés enregistrées au nom des intérêts ou ressortissants étrangers. « It is the duty of a Nominee Director to ascertain all the relevant facts at the very start and also to look after the sources of funds », ajoutent des spécialistes en la matière. Il est évident que les officiels de la FSC consigneront les explications et les éclaircissements des représentants et partenaires mauriciens concernés selon un calendrier à être établi.
Les banques commerciales opérant des comptes pour ces sociétés « under scrutiny » seront également appelées à fournir des renseignements au sujet des compliance checks entreprises aux termes de la loi. « On April 2011, a distinctly new company Island Air System Ltd was set up by the Russians with the support of third parties. A compliance check on the Russians seeking private accounts through Bank X (le nom d’une banque commerciale est cité) had failed, requiring them to use proxies to handle finances and to make certain bank transactions through Bank Y (le nom d’une autre banque commerciale est mentionné) », peut-on lire à la page 7 du document de Conflict Awareness Project.
De son côté, le Central CID, qui a pris la relève de la CID du Sir Seewoosagur Ramgoolam International Airport dans l’enquête sur le cas de swindling de Rs 10 millions et de faux et d’usage de faux contre Superfly Aviation Limited de Teddy Harrison, devra élargir l’enquête pour inclure l’usage de ces faux documents par ces intérêts russes sur le plan international.
En juillet 2011, la précédente demande de Superfly Aviation pour un Air Operation Certificate avait été rejetée, avec Island Air System prenant la relève. « In a letter dated November 4, 2011, the Office of the Prime Minister invited Island Air System to submit an application for an Air Operation Certificate to the Department of Civil Aviation. It was this letter of invitation that the Russians would use around the globe to jump-start its activities and acquire additional aircraft, ultimately for concealed destinations. To unsuspected foreign companies and aviation personnel, the Russian enterprise would appear legitimate having been given a green light from the Mauritian Prime Minister’s Office », ajoute le rapport dénonçant ces trafiquants d’armes allégués et rendu public à New York mercredi dernier.
Vendetta
L’enquête du Central CID devra également faire la lumière sur les événements intervenant avec le rejet du premier business plan soumis par Island Air System en date du 26 novembre 2011 avec la covering letter signée de Zakhir Mohamed en tant que Chief Executive Officer de la compagnie. De graves allégations sont portées à l’encontre du ministre du Travail et des Relations industrielles à ce stade du rapport.
Au quartier général de l’ICAC, une étape préliminaire a démarré à la fin de la semaine. Un exercice d’intelligence gathering est en cours en vue d’établir les premiers éléments d’un dossier pour une preliminary enquiry aux termes de la Prevention of Corruption Act. Le document, qui pourra servir de base à l’ICAC, pourrait être le rapport de 17 pages du Conflict Awareness Project, qui circule dans des milieux politiques depuis la fin de la semaine.
De son côté, Andrey Kosolapov a fait transmettre au Mauricien par voie électronique une correspondance pour donner sa version des faits. Il maintient que le projet d’Island Air System Ltd avait pour objectif d’opérer un service régional de charter flights entre Maurice, Rodrigues, la Réunion, les Seychelles et éventuellement Madagascar.
« I can say without hesitation that I have never been connected in any way whatsoever with the notorious international gunrunner Victor Bout. As for Mr. Sergei Denisenko he is neither a Director nor a Shareholder of Island Air System Ltd. And as far as I know he has never been arrested for any investigation with regards to illicit arms trafficking. We have used all legal avenues to establish a potentially fruitful touristic business in Mauritius », ajoute-t-il en accusant Kathi Lynn Austin de vendetta et d’avoir fabriqué des allégations contre lui.
Andrey Kosolapov, qui se dit prêt à faire face à n’importe quelle enquête des autorités, indique avoir donné des instructions à ses conseils légaux pour des réclamations en diffamation contre Kathi Lynn Austin.

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