VISITE D’ÉTAT | A la COI hier — Le président des Seychelles : « Passer des paroles aux actes »

Le président de la République des Seychelles, Wavel Ramkalawan, a quitté le pays hier au terme d’une visite officielle de trois jours, qui aura permis de donner un nouvel élan aux relations entre nos deux pays. « J’espère que nous passerons des paroles et des belles déclarations aux actes », a-t-il dit. Le président seychellois a quitté le pays hier vers 14h, à bord du Twin Otter. Il considère ce voyage comme « le plus long trajet aérien » qu’il aura effectué entre les Seychelles et Maurice. En effet, il devait faire un voyage de trois heures entre Plaisance et l’île seychelloise pour une escale de ravitaillement, avant de poursuivre le trajet vers Mahé d’une durée de 90 minutes.

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Le Premier ministre, Pravind Jugnauth, qui avait accompagné le président seychellois jusqu’à son avion, l’a remercié pour cette visite « très fructueuse » qui a vu la signature de deux protocoles d’accord. Il lui a offert, à cette occasion, un album souvenir contenant les photos de sa visite et celle de son épouse à Maurice.

Wavel Ramkalawan a aussi remercié le Premier ministre et son gouvernement pour « l’accueil chaleureux » qui lui a été réservé. Il estime, lui aussi, que cette visite a été « très fructueuse », permettant de consolider les relations bilatérales, de rencontrer d’anciens amis et de s’en faire de nouveaux. Il a de même souligné qu’une “one stop shop” sera créée aux Seychelles pour faciliter l’arrivée des investisseurs mauriciens.

Le président seychellois a terminé son séjour à Maurice par un déjeuner privé à la Clef des Champs, offert par le ministre des Affaires étrangères, Nando Bodha. Il avait auparavant effectué une visite au Quartier général de la Commission de l’océan Indien, à Ébène, qui avait été marquée par la participation du secrétaire général de la COI et d’une délégation comorienne par visioconférence. Le chef de la délégation comorienne, qui assure la présidence de la COI actuellement, a rappelé que c’est aux Seychelles que la Commission de l’océan Indien avait vu le jour.

Le directeur auprès du secrétaire général de la COI, Dev Phokeer, s’est dit « convaincu » que le président Ramkalawan, qui est un combattant politique, sera « le nouveau champion du développement économique, non seulement des Seychelles, mais également de la région ». Il a annoncé la publication prochaine d’un plan stratégique de la COI qui se fera « en tenant compte des considérations du président des Seychelles ». Parmi les activités futures de la COI, figure l’organisation du cinquième sommet de la COI. « Nous comptons sur votre coopération et celle de tout un chacun afin qu’on puisse mener le bateau de la COI à bon port », a dit Dev Phokeer.

Le président Ramkalawan a ainsi répondu : « Vous pouvez compter sur mon appui. Je crois vraiment en l’océan Indien et c’est la raison pour laquelle j’ai décidé de commencer mes voyages à l’étranger par Maurice, malgré le fait que nous n’avions pas la connexion aérienne. J’espère que nous passerons des paroles et des belles déclarations aux actes ».

Le président Ramkalawan avait rencontré, dans la matinée d’hier, un groupe de représentants du secteur privé. Il s’est appesanti sur les facilités offertes par les autorités seychelloises pour les investisseurs mauriciens et sa volonté de diversifier l’économie seychelloise « trop dépendante » du tourisme.

Pour sa part, le ministre des Finances, Renganaden Padayachy a souligné que les économies seychelloises et mauriciennes « partagent des intérêts communs » dans plusieurs secteurs clés tels que le tourisme, l’économie bleue, l’agro-industrie ou encore les services financiers. « En tant que nations insulaires et économies ouvertes, nous portons une attention toute particulière à l’évolution du commerce international, aux tendances économiques globales ainsi qu’à l’intégration de stratégies d’atténuation et d’adaptation au changement climatique », a dit le ministre des Finances, qui souligne la volonté de Maurice d’approfondir la coopération régionale dans l’océan Indien à travers un axe Maurice-Seychelles renforcé.

Le ministre a de même rappelé qu’une douzaine d’entreprises mauriciennes opèrent actuellement dans différents secteurs d’activité aux Seychelles. « Au-delà des secteurs traditionnels, qui ont scellé la coopération économique entre les Seychelles et Maurice, des secteurs émergents, tels que l’économie bleue ou encore des technologies, sont autant de nouvelles avenues stratégiques à considérer », a-t-il observé. Il ajoute : « La signature pas plus tard qu’hier des protocoles d’accord, ayant attrait aux domaines des TIC et de la cybercriminalité, vont dans ce sens. »

Le président seychellois a, durant son séjour, insisté sur ses racines mauriciennes et sur les liens historiques, culturels et linguistiques qui lient nos deux pays. Il a d’ailleurs visité non seulement l’Aapravasi Ghat, mais également le monument des esclaves, au Morne.

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