VITAL CROSS-COUNTRY LEAGUE : Moins de sans-faute et d’invincibilité

Retour sur la Vital Cross-Country League qui a pris fin en apothéose dimanche dernier au pied de la Colline Candos avec la 5e et dernière manche qui décernait les titres de champions nationaux. Si Paramasiven Sammynaden s’est imposé comme le nouveau patron en s’adjugeant son premier doublé ligue-championnat chez les seniors hommes, Prisca Manikion a dû se contenter du titre de la ligue se faisant dominer par la Rodriguaise Antoinette Malazar. Dans les plus jeunes catégories, par contre, seuls deux coureurs ont terminé invaincu avec cinq victoires d’étapes : Alvinio Nabab (poussins) et Divesh Dyal (benjamins).
Cette édition 2014 du cross national dérogea donc aux précédentes plus marquées par des sans-faute, même chez les seniors hommes. Cette catégorie vit émerger trois vainqueurs différents lors des trois premières étapes avant que Paramasiven Sammynaden n’enlève les deux dernières manches pour porter à trois son nombre de victoires d’étape. Interrogé sur ces faits, Rama Ramanah, auquel fut confié l’organisation du cross pour la première fois cette année, y voit une « raison très simple. »
« À l’inverse des années précédentes, on trouve de moins en moins de coureurs respecter le cycle de préparation olympique de quatre années. Il est plus fréquent de les voir s’entraîner avec des objectifs à court terme. Cette réalité brise cette chaîne de progression. Et puis, il y a le cas des blessures qui peuvent provoquer une coupure. Mais même si le cross n’était pas une spécialité dans le passé, il y avait bien des coureurs qui se donnaient à fond, trouvant qu’un titre de champion national ou de la ligue était un signe d’honneur et de prestige », explique-t-il.
Il relève aussi une autre raison. « Auparavant, les meilleurs coureurs avaient un emploi fixe et étaient bien encadrés et soutenus dans une structure qui pourrait être qualifiée de semi-professionnelle. De nos jours, on peut compter sur les doigts d’une seule main les coureurs valables qui ont un sponsor. L’investissement se fait rare. Et puis, il existe le problème de sécurité d’emploi… La nouvelle génération ne ressemble pas aux anciennes qui couraient pour le plaisir et pour l’honneur. Aujourd’hui, les jeunes vous demandent ce que le sport va leur rapporter avant même de commencer leur carrière. Pour d’autres, les exigences professionnelles finissent par prendre le dessus, ce qui limite l’entraînement et la performance. Il faut tenir compte de cette autre réalité. »
Pour conclure, Rama Ramanah, lui-même entraîneur de fond et de marathon, suggère que le cross retrouve son image d’antan dans les sentiers battus au lieu qu’il soit organisé sur circuit fermé, comme c’est le cas depuis plusieurs années. « Il faut retourner dans les champs de canne et les forêts. Je compte soumettre une proposition en ce sens à l’Association mauricienne d’athlétisme en vue de la prochaine édition. Les athlètes en sortiront gagnants. Le circuit sur gazon ralentit l’allure d’une course contrairement aux sentiers battus. »

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