VOYAGE (RHÔNE-ALPES): Lyon, une ville à dimension humaine

Lyon, ancienne capitale des Gaules sous l’Empire romain, est la troisième plus grande ville de France après Paris et Marseille. Capitale de la région Rhône-Alpes, elle est dominée par trois collines, Fourvière connue comme celle qui prie, la Croix-Rousse, celle qui travaille et La Duchère. Cependant, la ville garde une dimension humaine qui permet de rallier un point à un autre, à pied ou à vélo, si ce n’est par son réseau Técély (bus-tram-métro) très développé. Riche en histoire et en culture et réputée de par son club de foot, l’Olympique Lyonnais, multiple fois champion de France, Lyon est aussi connue comme la ville Lumière, un endroit où il fait bon vivre.
Qui de passage à Lyon, qui de ces milliers d’étudiants fréquentant une des grandes universités de Lyon, n’a jamais prononcé ou entendu cette phrase : « Rendez-vous sous la queue du cheval ! » Nostalgie pour certains, quotidien pour d’autres, « la queue du cheval » représente la statue de Louis XIV sur son cheval, au coeur de Lyon à Bellecour. Il est le lieu par excellence pour se donner rendez-vous et demeure un endroit incontournable pour tous ceux qui visitent la ville. De la place Bellecour, vous êtes, tout de suite, frappé par la Basilique de Fourvière qui surplombe les lieux avec la Vierge dorée qui veille sur toute la ville.
Sur le chemin de Compostelle
Attiré par son aura, vous pouvez en quelques minutes, à pied ou plus rapidement en métro, accéder à la station du funiculaire au Vieux Lyon pour vous y rendre. Une fois sur le parvis, l’édifice frappe de par sa grandeur et sa couleur toute blanche, avec quelques soulignements bleuâtres. La basilique de style néogothique, soit une résurgence des formes médiévales caractérisées par la croisée d’ogives, les hautes voûtes et un riche travail de la pierre demeure un bijou architectural. L’intérieur, contrastant cependant avec l’extérieur, est tout aussi impressionnant avec des sculptures et des mosaïques toutes dorées, et des lumières recouvrant les murs qui représentent des images consacrées aux thèmes mariaux. La Basilique de Fourvière est aussi un haut lieu de pèlerinage sur le chemin de Compostelle. D’ailleurs dans la crypte, vous pouvez admirer une récente oeuvre en mosaïques retraçant l’histoire de Saint Jacques.
De son belvédère, vous profitez d’une vue panoramique sur toute la ville : plus près de vous, le Vieux Lyon avec ses églises dont St-Jean, puis la place Bellecour, l’hôtel de ville, l’Opéra, … plus loin, le « Crayon » soit le centre commercial de la Part-Dieu avec à ses côtés l’auditorium qui accueille les plus grands orchestres philharmoniques du monde et la bibliothèque municipale, les facultés, sans oublier les deux grandes sources de vie de cette ancienne ville, le fleuve le Rhône et la rivière, la Saône qui se croisent au confluent pour créer la presqu’île. La vue diffère certainement selon les saisons. Si elle est plus dégagée en hiver avec des arbres sans feuilles, elle est plus colorée en été.
Roses anciennes
Après une visite de la basilique vous pouvez descendre jusqu’au Vieux Lyon à pied si vous le souhaitez, en passant par Les jardins du Rosaire. L’occasion d’admirer et de humer le doux parfum des roses anciennes, rendu encore plus agréable avec la petite fraîcheur des après-midis de printemps. Vous poursuivez en empruntant des escaliers qui vous conduisent jusqu’au pied de la colline. La découverte du Vieux Lyon, quartier médiéval et de la Renaissance se fait certainement à travers un dédale de rues pavées et de traboules, qui étaient naguère des passages secrets. Le quartier, très riche en histoire et en culture, comprend ses trois églises St-Georges, St-Jean et St-Paul ; des ruines datant de l’époque romaine ; de grands immeubles anciens avec des cours intérieurs dont l’architecture rappellerait des palais de Florence ; une gare ferroviaire ; des librairies ; des musées dont Gadagne qui raconte Lyon, ou Guignol ; des boutiques où vous pouvez dénicher des objets anciens et rares, de même que des accessoires rappelant l’époque médiévale, sans oublier ses fameux bouchons lyonnais.
Vous pouvez aussi choisir de visiter l’autre versant de Fourvière avec ses ruines datant de l’époque gallo-romaine et son théâtre qui accueille aujourd’hui les Nuits de Fourvière : un festival de théâtre, de danse, musique et cinéma en été.
Quais du Rhône et de la Saône
Si vous êtes amateurs d’art et d’artisanat, vous attendrez les dimanches matin pour une visite au quai Bondy qui borde la Sâone, pour découvrir le marché de la création. Les quais sont aussi réputés pour son marché de fruits et légumes ou de livres souvent d’occasion, que les bouquinistes se font un plaisir de vous faire découvrir.
Depuis quelques années, avec l’aménagement des quais du Rhône, les enfants peuvent jouer dans les attractions d’eau pendant l’été ; les jeunes adeptes de sensations fortes, font du skate sur des pistes aménagées et les noceurs, souvent étudiants prennent l’apéro pendant des heures entières avec leurs amis — bien que ce soit interdit par la loi et qu’ils se font souvent contrôler. D’autres, qui ont plus de moyens, le font sur les péniches qui bordent le fleuve à quelques pas de là.
Lyon est aussi une ville à vivre la nuit. Connue pour être la ville des lumières, vous découvrirez certainement ses magnifiques bâtiments tous éclairés. Pointe de tristesse pour ceux qui ont l’hôtel Dieu car ce magnifique édifice qui domine un quai du Rhône est menacé de destruction.
La fête des lumières
De par son surnom, la ville Lumière célèbre tous les ans, le 8 décembre, la fête des lumières. Un événement qui est passé de son caractère sacré du début, pour devenir une fête profane. D’ailleurs, se fondant sur l’expertise lyonnaise, le ministère mauricien du Tourisme et des Loisirs avait proposé une manifestation similaire à l’occasion de la fête de Divali en 2009 et elle avait attiré grande foule. Comme à Lyon, c’était l’occasion pour Maurice de mettre en valeur des bâtiments et monuments par un éclairage adapté.
Autre moment à vivre la nuit à Lyon, durant la période automnale, la Vogue à la Croix-Rousse. Manifestation festive ayant lieu en ce moment, c’est aussi l’occasion de déguster des marrons chauds, de la barbe à papa et d’essayer les manèges et les autos tamponneuses. La Vogue fait partie du patrimoine du quartier au même titre que son marché, ses terrasses de café ou ses traboules et ce, même si les riverains s’en plaignent à cause du bruit.
De la Croix-Rousse, vous pouvez descendre jusqu’à la place Sathonay en empruntant un des nombreux itinéraires à travers les traboules. L’occasion pour vous de vous immerger dans l’histoire lyonnaise de la soie en admirant au passage d’anciens ateliers de canuts sur les pentes. À quelques minutes à pied, vous êtes sur la place des Terreaux, un autre lieu incontournable de la ville. Ici, en face de la Fontaine Bartholdi, vous pouvez visiter le Palais St-Pierre, le musée des Beaux-Arts de Lyon. De magnifiques chefs-d’oeuvre locaux ou de réputation mondiale y trouvent leur place. Des expositions temporaires ont également lieu durant l’année. Petite halte dans sa cour intérieure pour reprendre son souffle.
De la verdure
De la place des Terreaux, vous pouvez rejoindre en quelques minutes le parvis de l’Opéra de Lyon et vous balader sur la rue commerçante de la République, en grande partie piétonne jusqu’à la place Bellecour.
Si vous souhaitez vous rendre au parc, vous vous dirigez vers le Rhône en traversant toute la place Louis Pradel et rejoignez le parc de la tête d’Or. Une balade en ces lieux pour se ressourcer vaut le détour : de la roseraie jusqu’au parc des animaux en passant par des coins aménagés pour les enfants, les pelouses pour pique-niquer ou jouer à un match de « foot de rue », il y en a pour tous les goûts.
Si vous souhaitez un dépaysement plus grand, vous pouvez encore vous rendre au Parc Lacroix Laval dans l’agglomération lyonnaise non loin de la petite ville réputée pour être celle des bourgeois de Lyon, Charbonnières-Les-Bains. Le Parc Lacroix Laval compte aussi un musée de la poupée.
Ville culturelle, Lyon regorge également de salles de cinéma, entre les petites et les plus grandes, vous en trouvez quasiment à chaque coin de rue. D’ailleurs, la ville n’est-elle pas connue pour en être le berceau avec les frères Lumière, dont un musée leur est consacré dans le huitième arrondissement. Le cinéma en plein air est aussi très fréquent surtout en période estivale.
Pour les amateurs de football, rien de mieux que de profiter de votre séjour sur place pour voir un match au stade de Gerland, temple de l’Olympique de Lyon au sein duquel a évolué le Mauricien, Vikash Dhorasoo. Notre compatriote est d’ailleurs très apprécié à Lyon et en France. Vous apprécierez en passant la station de métro près du stade qui est très spacieux.
Si vous vous intéressez aux lieux de culte, outre les nombreuses églises de la ville, vous pouvez aussi effectuer une visite à la Grande Mosquée de Lyon, dont l’architecture moderne de par ses lignes épurées est frappante. La grande synagogue de Lyon, discrètement incrustée dans l’ensemble d’un immeuble au quai Tilsitt dans le deuxième arrondissement de la ville, mérite un arrêt en raison de son caractère historique.
Lyon est une ville cosmopolite qui accueille quelque 120 000 étudiants dont plusieurs milliers d’étrangers.

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La Duchère, anciennement première ceinture de Lyon
La troisième colline qui domine la ville de Lyon est La Duchère. Peu connue et peut-être moins valorisée que les deux autres – à savoir Fourvière, de part son caractère religieux, et Croix Rousse, connue comme celle « qui travaille » –, la Duchère a été une « des places fortes intra-muros au périphérique constituant la première ceinture de Lyon en 1832 ». Selon des informations disponibles sur le site, de « 1832 à 1874, la ville s’était dotée de deux barrières défensives, constituées de forts, de bastions, de pipes et de batteries, destinées à préserver la ville d’éventuelles attaques étrangères mais aussi des campagnes alentours et de leurs brigands ».
Avec une urbanisation massive dans les années 60, avec pour objectif « de résorber l’habitat insalubre des quartiers ouvriers de Vaise », La Duchère a été un lieu d’accueil pour les rapatriés d’Algérie. Cependant, l’architecture des logements constituée « de grands ensembles de nombreux étages sur plusieurs dizaines de mètres de long, a conduit à de nombreuses restructurations qui se poursuivent avec la mise en place d’un Grand projet de ville ». Cela prévoit la démolition de plusieurs barres et la reconstruction de plus de 1 500 logements neufs sociaux et privés.
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Le bouchon lyonnais et le Beaujolais nouveau
Réputé pour sa convivialité, le bouchon est un restaurant typique de la ville où vous dégusterez des spécialités lyonnaises, dont le tablier du sapeur, qui est à base de gras-double, des quenelles – une boulette de différentes formes et compositions -, la salade lyonnaise et la cervelle de canut, qui est une préparation de fromage blanc, d’ail et de fines herbes. Le tout accompagné d’un verre de Beaujolais.
L’arrivée du Beaujolais nouveau, qui est un vin de primeur en ville, est un moment festif. Il est mis en vente le troisième jeudi de novembre. Ce soir-là, tous les Lyonnais, de naissance ou d’adoption, font les bars de la ville ou autres marquises aménagées pour la dégustation à pieds. Ils boivent, chantent, dansent, sur les tables pour certains, pour le célébrer.
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Origine de la fête des lumières
En 2009, à l’occasion de la fête du Divali, le ministère mauricien du Tourisme et des Loisirs avait sollicité l’expertise de la ville de Lyon pour créer une manifestation similaire à ce qui se fait en France. Un moyen pour Lyon de valoriser ses bâtiments et monuments tout en attirant des touristes du monde entier.
La fête des lumières à Lyon a cependant des origines religieuses. Dans son livre Richesse et visages de Lyon (éditions La Taillandrie, 2004), Gérald Gambier souligne que cette célébration remonte à 1852 à l’occasion de l’inauguration de la statue dorée « de la Sainte Vierge placée sur le dôme du nouveau clocher qui domine la ville ». Cela fait suite au voeu des échevins datant de 1643 de célébrer la disparition définitive de la peste dans la ville.
Si la date de la cérémonie a été repoussée au 8 décembre parce que l’atelier dans lequel la statue était entreposée était envahi par la Saöne en crue, le jour J, un violent orage a éclaté au moment de sa consécration. Dans la soirée, lorsque le temps s’est calmé, les gens, privés de la fête, sont alors sortis dans la rue avant d’allumer des feux pour éclairer la chapelle de Fourvière et la statue. Quelqu’un devait placer des bougies sur les rebords des fenêtres, une idée qui serait alors reprise par tous. Depuis, le 8 décembre, toute la ville est illuminée de lumignons sur les rebords des fenêtres.

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