WATERPARK : Des médecins décrivent les ultimes moments de détresse

A la suite des témoignages des parents et proches de Dylan Dennemont et Britney Joomun sur les circonstances du décès des deux enfants au Waterpark, les médecins du Samu – qui sont intervenus dans ces deux cas – ont apporté hier des explications à la demande de la Commission d’enquête. Les éléments soulevés lors des auditions des témoins concernent le fait que Dylan « respirait encore » lorsqu’on tentait de le réanimer, l’heure des décès des deux enfants et le temps pris par les ambulances pour arriver sur les lieux.
La Commission d’enquête, instituée pour faire la lumière sur le décès de deux enfants au parc aquatique de Belle-Mare, a entendu les médecins du Samu, intervenus dans ces deux cas. Ainsi, concernant la petite Britney Joomun, dont le décès a été attribué à une « asphyxia due to drowning », la mère de la fillette avait affirmé à la Commission avoir vu, dans le moniteur du défibrillateur, des « pointes » monter et descendre. Interrogé par rapport à cet élément par la magistrate Shameen Humuth-Laulloo, qui préside la Commission d’enquête, le Dr Shailendra Patpur, le médecin du Samu qui est intervenu dans le cas de la fillette, a confirmé cette version, expliquant néanmoins que c’était lorsqu’il pratiquait le massage cardiaque. « The peaks was when I waw doing chest compression. It was the manual effort that made the peak go up and down. There was no heart activity », a-t-il expliqué. Mais ses efforts ont été vains, et ce malgré avoir « tout tenté ». Le médecin a finalement déclaré l’heure du décès à 13h12. Et de préciser que lorsque l’ambulance est arrivée sur les lieux, soit à 12h52, la fillette ne respirait déjà pas.
Dans le cas de Dylan Dennemont, dont la cause du décès a été attribué à une « asphyxie due à la régurgitation du contenu de son estomac », le Dr Auleear – qui lui a prodigué les premiers secours – a affirmé avoir quitté l’hôpital de Flacq à 13h47 à bord de l’ambulance du Samu. Il en est descendu à 14h. Cependant, précise-t-il, lorsque l’ambulance est arrivée à l’entrée principale du parc, un préposé a dirigé les ambulanciers vers un autre accès, en réalité un sentier impraticable pour le véhicule.
La magistrate a ensuite demandé au médecin s’il est exact de dire que Dylan avait seulement consommé une « cuillère de spaghettis », comme l’ont soutenu des témoins en Cour. « Non, plus qu’une cuillère », a répondu l’intéressé, justifiant son affirmation par la quantité de « liquid and food material » que celui-ci avait évacué de l’estomac du garçon.
Le Dr Swagath Porun, un des assesseurs de la Commission, devait ensuite interroger le médecin du Samu sur ce qui aurait pu occasionner le mal de tête dont Dylan s’est plaint juste avant de s’écrouler sur le rebord de la piscine. Concernant les difficultés qu’éprouvait le garçon à respirer une fois sorti de la piscine, le Dr Auleear a donné son explication. Ainsi, selon lui, l’adolescent avait dépensé une importante quantité d’énergie dans la piscine, et ce tout en digérant sa nourriture. De fait, il serait possible qu’il soit entré dans un état d’hypoglycémie (chute du taux de sucre), expliquant ses difficultés à respirer. Sans négliger le fait que le jeune garçon avait « avalé » de la nourriture dans ses voies aériennes, accentuant sa détresse respiratoire.
Reproduction des gestes de secours
Le First Aider Assistant du Waterpark Premanand Raudhay a de nouveau été interrogé sur ses manoeuvres pour sauver les deux victimes, étant ainsi invité à reproduire ses gestes de premiers secours avec précision sur un mannequin amené en cour spécialement pour les besoins de cette dernière audition. Au sujet d’une « intervention » de la responsable de l’école préprimaire Le Petit Marin, qui avait affirmé à la Commission d’enquête avoir pratiqué des gestes de premiers secours sur Dylan Dennemont, le First Aider a précisé : « All the thing she said she dit, i did them by myself. »
Des témoins avaient affirmé que Dylan respirait encore lorsque son corps était déposé près de la piscine et que son ventre « faisait des mouvements ascendants et descendants ». Selon Prem Raudhauy, ce phénomène s’explique par le recours à une valve respiratoire, laquelle amenait de l’air dans l’estomac du garçon, occasionnant un mouvement de l’abdomen à mesure qu’il faisait pression sur la valve. Sollicité par la magistrate pour des explications, le Dr Auleear a expliqué que lorsqu’un corps étranger obstrue le passage de l’air, l’air poussé par la valve pénètre directement dans l’estomac. Or, dans le cas de Dylan Dennemont, l’air n’est pas entré dans ses voies respiratoires, mais dans son estomac. Ce qui explique les mouvement ascendant et descendant de son estomac et non de son chest. « Does it mean there was activity ? » devait demander la magistrate. « Non », a répondu le docteur.
Ont aussi été interrogé hier Louis Jean-Marc Barbot, à la tête de la société de courtage en assurances City Brokers, Sheik Abdoolah, Senior Health Engineer au ministère de la Santé, M. Bonomally, Project Manager au Samu, et le Dr Oogarah, pédiatre de Britney Joomun. Invité à éclairer la Commission sur ce qui aurait pu déclencher la crise d’épilepsie de la fillette, le Dr Oogarah a expliqué que, dans les circonstances, les causes peuvent varier. Il peut ainsi s’agir, selon lui, de l’excitation, du mouvement de l’eau, de la déshydratation ou encore du fait de la chaleur. Le pédiatre a souligné que, dans pareil cas, à aucun moment l’enfant n’aurait du être laissé seul, devant constamment être sous la supervision de ses parents.
La séance d’hier a marqué la fin des auditions de la Commission d’enquête pour faire la lumière sur les décès de Britney Joomun et Dylan Dennemont. Elles auront duré environ trois semaines. Les travaux de la Commission s’achèvent cet après-midi avec la visite des membres de la Commission au QG du Samu, à l’hôpital Candos.

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