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Journée internationale des femmes : fières à 50 ans

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Journée internationale des femmes : fières à 50 ans

50 ans. Et alors ? Sandra Bosquet, Vijayambal Narainsamy, Odile Marie et Smita Goorah ont de bonnes raisons de se réjouir d’être des femmes épanouies et stylées, qui ont du caractère, toniques, dynamiques, authentiques et vivant leur âge de manière radieuse. Maurice a changé en 50 ans d’indépendance; il en est de même de la place et de la condition de la femme. Bien dans leur peau et fières de leur golden age, elles nous décrivent ce que cela signifie d’être une Mauricienne de 50 ans.

Dans le processus de vieillissement, 50 ans aurait pu être une grosse claque pour la femme, une phase difficile ou un âge qui fait mal. Sauf que la réalité contredit cette perception. C’est ce que nous confient Sandra Bosquet, Vijayambal Narainsamy, Odile Marie, et Smita Goorah qui, cette année, entament une nouvelle étape de leur vie. Elles s’apprêtent toutes les quatre à célébrer leurs 50 ans. Un passage qu’elles résument ainsi : “Ce n’est qu’un chiffre. Pas de quoi en avoir peur. Au contraire, il faut en être fières, car lorsqu’on pense aux générations avant nous, il n’y a rien de comparable. Une femme de 50 ans en paraissait 70. Aujourd’hui, l’âge a rajeuni et le contexte est différent. 50 ans, c’est la nouvelle jeunesse, le passage entre une femme plus légère et une femme plus profonde, prête à prendre un peu plus de temps pour elle, après s’être consacrée à sa famille, ses enfants et à sa carrière.”

“I’m sexy and I know it”

Le 9 mars, Sandra Bosquet aura 50 ans. “I’m 50, I’m sexy and I know it”,lance-t-elle, sans aucune hésitation. “Je suis à un âge où je suis plus tolérante qu’avant. Je pense et je vais à l’essentiel. Je n’ai plus de temps à perdre avec les angoisses inutiles et les gens toxiques. 50 ans, c’est l’occasion ou jamais de se ressaisir et de faire ce qu’on n’a pas pu réaliser jusqu’ici.”

Certes, la peur de vieillir s’est fait sentir pour Smita Goorah. Mais la professeur à l’Université de Maurice dans le département de médecine est consciente qu’elle n’a pas à rougir de son âge. “50 ans représente beaucoup d’années de challenges, de sacrifices et de détermination. Comme de nombreuses autres Mauriciennes, je suis satisfaite de mon parcours. Il n’y a pas eu que de bonnes expériences, mais je suis heureuse d’être une femme épanouie et qui s’affirme. Nous sommes très différentes de nos mères ou de nos arrière-grands-mères. Il y a 50 ans, la famille et les obligations sociales définissaient leur vie. Aujourd’hui, tout part de la femme elle-même. Nous sommes ce que nous voulons être et nous avons notre place dans la société.”

Prendre sa vie en main.

Selon Vijayambal Narainsamy, les femmes sont en avance sur leur époque. “Qu’on le reconnaisse ou pas, les femmes s’impliquent socialement et n’ont plus à prouver quoi que ce soit.” À 18 ans, sa famille a fait le choix de la marier. Cette fonctionnaire, qui a été décorée en 2012 pour les nombreuses années consacrées au travail social, est la preuve “qu’une Mauricienne est capable de prendre sa vie en main, même si la société mauricienne est encore très attachée aux coutumes et aux traditions. La femme a évolué. Pas uniquement parce que la société a changé mais parce que les femmes ont mené leur propre combat pour arriver à leurs fins”.

À quelques jours de ses 50 ans, Odile Le Garrec est zen. Le down de la ménopause, très peu pour elle ! Elle a du mal à comprendre les femmes qui se plaignent de prendre de l’âge. “J’ai toujours dit que je serai la même personne. J’ai l’intention de ne rien changer à mes habitudes parce que j’aurai 50 ans. J’aime sortir en boîte de nuit et prendre soin de moi et profiter de la vie. Je compte le faire pendant très longtemps.” Elle est heureuse de pouvoir le faire en compagnie de sa fille de 28 ans et de son fils de 25 ans. “Il faut reconnaître que les choses ont beaucoup changé à Maurice. On entend moins de palabres sur le dos d’une femme si elle ose faire quelque chose. Avant, c’était mal vu pour une femme de prendre le volant ou d’exercer un métier d’homme. La femme mauricienne n’est plus cantonnée au rôle d’épouse et de mère au foyer. La Mauricienne est indépendante; elle étudie, travaille et s’assume au grand jour. C’est la femme elle-même qui a enfin ouvert les yeux. Nous avons plus confiance en nous. C’était notre responsabilité, et pas celle de la société, d’entreprendre ce changement de mentalité.”

Bosseuses et battantes.

Malgré les inévitables questions existentielles, la plupart des femmes de 50 ans sont plongées dans l’action, occupées à faire les choses qui le08ur tiennent à cœur. “Personne n’arrive à cet âge sans avoir acquis un solide bagage”, affirment nos quatre quinquagénaires. La Mauricienne est forte et ne baisse jamais les bras quand il s’agit de prendre une nouvelle direction dans son existence.

La force, voilà un des bénéfices de la cinquantaine. Vijayambal Narainsamy avait 29 ans lorsqu’elle a dû tout reprendre à zéro. Vingt ans plus tard, son bilan est plus que positif. “J’ai travaillé dans une usine, j’ai vendu des gâteaux. Comme moi, d’autres femmes ont lutté pour sortir la tête hors de l’eau. Il n’y a pas de barrière infranchissable.”

Un sentiment que partage Sandra Bosquet, qui estime que la Mauricienne “de 20, 30, 50 ans ou plus est une bosseuse, une battante. Rien ne nous empêche d’être égales à une Européenne ou à une Américaine. Chacune d’entre nous peut être fière d’avoir apporté sa contribution au développement du pays. De la coupeuse de cannes aux machinistes, en passant par les femmes de chambre, les politiciennes et les activistes…” 

Les préjugés et les inégalités s’estompent. 50 ans, c’est l’âge de la maturité. Nos interlocutrices encouragent la nouvelle génération à poursuivre sur leurs pas. “Il nous reste moins de temps et il faut faire tout ce que nous pouvons pour être heureux. Nous avons davantage confiance en la vie. Nous sommes plus optimistes qu’à 20 ans et fermement convaincues que le meilleur est à venir.”