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Petit-Gamin : Village perdu dans les bois

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Petit-Gamin : Village perdu dans les bois

À environ un kilomètre de la route qui relie Arsenal à la plage de Le Goulet, au beau milieu des bois, se dresse un petit village méconnu. Comme son nom l’indique, Petit-Gamin, est tellement restreint qu’on arrive à en faire le tour à pied en à peine 5 minutes. Si cette isolation apporte une certaine tranquillité, les habitants déplorent le manque de développement, de drains, de loisirs et le problème de transport.

Les habitants déplorent le service de transport au compte-goutte et le manque d’activités dans le village

Un petit village perdu dans les bois. C’est exactement ce qu’est Petit-Gamin. Une trentaine de maisons, un shivala, une grotte, des plantations de légumes et un élevage de vaches, et c’est tout! Les quelques 300 âmes qui y vivent sont presque tous parentés. “Kapav dir nou tou fami isi”, nous dit-on sur les lieux. Ce havre de tranquillité passe presque inaperçu pour ceux qui roulent en direction de Le Goulet ou Balaclava. Sur moins de 100 mètres, on a déjà traversé le village.

Élevage et plantation à Petit Gamin

“Bis gagn kouma siro touse isi”.

Autour du patelin, de la verdure à perte de vue. ‘Campes’, cactus, ‘banoir’ et eucalyptus composent les bois alors que les papayers et manguiers y ont été ajoutés. Lalos et brinjelles entre autres légumes font parti des potagers tenus par certains habitants. “Je suis opérateur mais je plante quelques légumes que je revends à la foire de Pamplemousses le dimanche”, confie Aveer Tooseea, 40 ans. Ajouté à cela, un élevage de vaches . “Si mo repoze mo pou malad, mo enn dimounn abitye fer mouvman”, dit Soomawtee Tooseea, 65 ans. Elle a débuté cet élevage il y a deux ans, après avoir pris sa retraite comme cuisinière à l’hôtel.

Les jeux de cartes et de bongo sont les deux grands loisirs des habitant

À 15h30, un bus du Triolet Bus Service s’arrête dans le village avant de poursuivre sa route. On apprend que c’est le troisième de la journée uniquement. “C’est un des gros soucis que nous avons dans le village. Bis gagn kouma siro touse isi. En semaine, on a le bus quatre fois à 8h30, 12h30, 15h30 et 18h. Samedi et dimanche, il y en a que trois. Ça nous pose énormément de problèmes quand on doit de déplacer.”

Manque d’activités.

À la rareté des bus, s’ajoute le manque criant d’activités. Pas de terrain de foot, pas de jardin d’enfant. “Les enfants n’ont d’autre choix que de jouer sur le chemin. Nous avons, à maintes reprises, demandé des infrastructures relatives, mais nos requêtes n’ont jamais aboutis.” Du coup, les habitants se détendent comme ils peuvent. Jeux de cartes et bingos sont régulièrement organisés. Sinon, les habitants s’adonnent à des parties de pêche à La Baie située non-loin du village. La pêche est pour certains bien plus qu’un loisir mais un gagne-pain. “Beaucoup d’habitants sont au chômage. Bizin trase, mo al lapes enn sardinn, enn de vyel pou kapav viv”, confie Ti Pierre.

Les habitants déplorent également le manque de drains ainsi que les tranchés creusés des deux côtés du village qui amassent de l’eau stagnante. “Des gens ont creusé des canaux pour construire des murs. Le problème est qu’ils se remplissent à chaque grosse pluie. La mauvaise odeur et la prolifération de moustiques compliquent les choses.”