11ES JEUX AFRICAINS — OUVERTS DEPUIS VENDREDI: Retour à Brazzaville 50 ans après

Les XIes Jeux africains se sont ouverts vendredi à Brazzaville, berceau de l’olympisme en Afrique pour avoir accueilli la première édition de cette compétition il y a cinquante ans. Le défilé des pays participant à ce rendez-vous revenant tous les quatre ans a commencé  dans le grand stade de 60.000 places construit à Kintélé, à 15 km au nord de la capitale congolaise, pour accueillir ces « Jeux du Jubilé ». Les équipes se sont succédé par ordre alphabétique, sous les acclamations de la foule – derrière celle du Mozambique, pays hôte des derniers Jeux qui a ouvert la marche – et l’oeil de quelques chefs d’États africains réunis autour de leur homologue congolais Denis Sassou Nguesso.
Pour la première fois dans l’histoire de ces jeux panafricains la fête doit durer 15 jours, jusqu’au 19 septembre, contre une semaine jusque-là. Des sportifs représentant 51 des 54 pays de l’Union africaine (UA) doivent s’affronter dans 23 disciplines, allant de l’athlétisme à l’haltérophilie en passant par le football, la boxe, le cyclisme, le taekwondo ou encore la pétanque, sans oublier le handisport. En l’absence de plusieurs têtes d’affiche en athlétisme, le clou du spectacle pourrait être pour le public africain la compétition de football, toujours très suivie. Deux sports typiquement congolais, le « nzango » et la « boxe des pharaons » sont présentés en démonstration.
Pharaons
 Le premier, discipline exclusivement féminine, mêle danse, gymnastique et chanson tandis que la boxe des pharaons, réservée aux hommes, est un art martial ressuscité au Congo il y a une quarantaine d’années sur la base d’une lutte antique égyptienne.  Brazzaville a vécu pendant des mois au rythme des chantiers ayant permis de faire sortir de terre les infrastructures nécessaires à la réussite de ce grand rendez-vous sportif pour lequel les organisateurs attendent 8.000 athlètes et 10.000 accompagnateurs et officiels.
Le Congo a déboursé près de 380 milliards de francs congolais (près de 580 millions d’euros) pour construire à Kintélé un ensemble sportif composé, en plus du stade, d’un complexe nautique, d’un palais des sports, et d' »une tour du flambeau » de 40 mètres accueillant la flamme des Jeux. Pour les Congolais, l’événement marque une trêve politique à un moment tendu alors que le pays semble s’acheminer vers un changement de constitution, taillée sur mesure, pour permettre à M. Sassou, âgé de 72 ans, de briguer un nouveau mandat présidentiel.
Les deux principales plateformes de l’opposition ont reporté leurs rassemblements contre le changement au-delà du 19 septembre. Mais la politique n’est jamais loin. A côté des banderoles des annonceurs et autres mécènes des Jeux, le Parti congolais du travail (PCT, au pouvoir) et ses formations satellites ont affiché des messages en faveur de « l’avènement de la nouvelle République ».
« Ces Jeux sont une exhibition pour montrer que le président de la république est populaire. C’est totalement faux », affirme le dirigeant d’opposition Clément Miérassa alors que la facture des Jeux pèse lourdement sur le budget du pays, producteur de pétrole frappé de plein fouet par la baisse du brut.
Libération de l’Afrique
M. Sassou a vanté lui « les Jeux africains » comme étant « d’abord un message de lutte, de libération de l’Afrique, un message de panafricanisme ». En 1965, le jeune Congo n’était indépendant que depuis cinq ans. « Nous avons organisé les premiers Jeux presque les mains nues: nous n’avions pas beaucoup de ressources », a encore déclaré M. Sassou
Les festivités ont commencé effectivement jeudi soir par un dîner de gala au cours duquel quelques rares survivants médaillés des premiers Jeux ont été décorés, comme Foundoux Mulélé, membre du 11 congolais qui avait remporté la première place du tournoi de football. La défaite des Diables rouges par trois buts à deux face aux Black Stars du Ghana en match amical le même soir a quelque peu gâché la fête du pays hôte.
Prise de court face à des actes de pillages et de vandalisme au début de l’année pendant la dernière Coupe d’Afrique des nations, à l’issue de matches de l’équipe nationale ou encore en juin après l’annulation des épreuves du baccalauréat, la police a annoncé avoir déployé « 4000 agents » pour assurer le bon déroulement des compétitions.

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