CYCLISME — DR WAGIH AZZAM: « Ce n’est qu’une question de temps avant que le cyclisme féminin ne prenne son envol »

Week-End a rencontré vendredi après-midi au C Beach Club, Bel Ombre, l’Égyptien Wagih Azzam, président de la Confédération africaine de Cyclisme (CAC) depuis 2005. Cette éminence grise de la petite reine, également président de la fédération égyptienne et vice-président de l’Union cycliste internationale (UCI) depuis quatre ans, s’est réjoui du développement de la discipline sur le continent et parle de Maurice comme d’un véritable paradis pour organiser des évènements de grande envergure. Il s’est également appesanti sur le cyclisme féminin, en plein essor, mais qui peine à se développer tant sur le continent qu’à Maurice.
Le Dr Wagih Azzam a profité de son séjour pour se rendre mardi à l’académie du Nord placée sous la férule de l’entraîneur national, José Achille. Mais vendredi, il n’avait pas été du déplacement à Frédérica, Bel Ombre, pour assister à l’épreuve de VTT Cross-country olympique (XCO) des Championnats d’Afrique. Ce dernier est revenu sur l’évolution du cyclisme sur le continent. « Il n’y avait pas clairement de plan défini pour le cyclisme en Afrique avant 2005. C’est à partir de cette année là que les choses ont réellement commencé à évoluer dans le bons et qu’une structure a été mise en place avec de nombreuses compétitions organisées. Auparavant, il y avait un intérêt uniquement pour le cyclisme sur route mais au fil des années, le VTT (XCO, XCM) et le BMX entre autres ont fait leurs apparitions. C’est un travail de longue haleine qui rapporte ses fruits », a-t-il fait ressortir.
Tout en précisant qu’« il y a maintenant 50 fédérations actives sur le continent africain que réunit la CAC. Le cyclisme pointe d’ailleurs à la deuxième place africaine en termes de fédérations derrière le football qui fait mieux avec 54. C’est dire de la progression fulgurante de la discipline. Il ne faut également pas oublier les stages mis en place pour le perfectionnement d’entraineurs ainsi que les coureurs qui ne cessent de croître ». Pour le Dr Azzam, Maurice est l’un des pays qui offre les meilleures qualités d’organisation d’évènements. « Maurice devient une référence sur le continent. La preuve en est, avec la tenue de ces Championnats d’Afrique de VTT. D’ailleurs, Maurice a déjà organisé les Championnats d’Afrique sur route en 2006 et puis de VTT en 2012. Qui plus est, le pays dispose de coureurs de qualités qui brillent au niveau africain. D’ici quelques années, je reste persuadé que le pays progressera davantage dans la hiérarchie continentale », a-t-il spécifié.
Avant de poursuivre, « le VTT se popularise sur le continent contrairement aux années passées où seulement trois ou quatre pays étaient représentés. Cette année, ils sont au nombre de sept ». Mais qu’en est-il du cyclisme féminin?? Car même si l’Afrique du Sud et Maurice (à un degré moindre) arrivent tant bien que mal à s’extirper du lot, force est de constater qu’il n’y a pas beaucoup de participantes sur les routes. « Certains pays ont des traditions qu’il faut respecter. Mais je pense que les moeurs changent et que beaucoup de dames sont sur les routes avec des participantes venant d’Afrique du Sud, de Maurice, du Nigeria ou encore d’Afrique du Nord. Il y a aussi des jeunes femmes qui font du vélo, qui remportent des courses et qui possèdent un fort potentiel, mais qui doivent renoncer en raison d’une grossesse, d’un mariage etc… C’est le cas dans beaucoup de pays. Nous essayons de trouver des solutions pour y remédier en organisant des épreuves et aussi en leur donnant l’opportunité de se reconvertir en tant qu’entraîneur. Mais je vous le dis, ce n’est qu’une question de temps avant que le cyclisme féminin ne prenne son envol encore plus en Afrique ou dans l’océan Indien », a conclu le Dr Azzam, qui en est à sa troisième visite à Maurice après 2006 pour les Championnats d’Afrique sur route et 2012 pour les Championnats d’Afrique de VTT.

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