– Selon Jean-Philippe Lagane, son vice-président : « Une attestation médicale est obligatoire de la part de nos coureurs »
– Il est primordial, dit-il, que les automobilistes s’arrêtent après que
les motards aient ouvert la route au peloton comme c’est le cas en Europe
La Fédération Mauricienne de Cyclisme (FMC) a redoublé son engagement pour ce qui est de la sécurité de ses coureurs. Son président, Michel Mayer, en a d’ailleurs fait sa « priorité » lors de sa première interview accordée à Week-End, début décembre. Une démarche somme toute légitime quand on sait que les coureurs, principaux acteurs, sont très souvent exposés aux dangers de la route. C’est dans cette optique que nous avons sollicité le vice-président, Jean-Philippe Lagane, lui-même un ancien cycliste, pour un partage des bonnes pratiques suivant le décès des triathlètes Jayrajsing Hazareesing (55 ans) et de Hughes Rivet (45 ans). Selon lui, hormis la sécurité du sportif, son état de santé est primordial. « C’est la raison pour laquelle une attestation médicale est obligatoire, afin que nos coureurs soient éligibles à rouler en compétition. »
Jean-Philippe Lagane est quelqu’un qui connaît bien les exigences et dangers que comporte une compétition sur route. « Le cyclisme est un sport violent et qui plus est, exigeant. Enchaîner les courses de haut niveau n’est pas donné à tout le monde. Il faut donc être physiquement et psychologiquement très bien préparé », explique-il. D’autant, ajoute-t-il, que quiconque est déjà monté sur un vélo sait pertinemment que pédaler, à la force de ses jambes, implique beaucoup d’efforts et de souffrance. Cela, en maintenant une cadence soutenue, sur de très longues distances, mais aussi dans la durée. C’est pour cette raison que « nos 250 licenciés doivent obligatoirement soumettre une attestation médicale, afin d’être autorisés à participer à nos compétitions », confesse notre interlocuteur.
Jean-Philippe Lagane précise toutefois, qu’il ne s’agit pas d’une simple formalté. « Ce n’est pas qu’une simple attestation prouvant que la personne est en bonne santé et est capable à faire du sport. Loin de là . C’est une attestation rigoureuse qui est demandée, certifiant que le coureur est apte à participer aux compétitions de cyclisme. » Il y a également l’aspect assurance qui est pris en compte. À ce titre, explique-t-il, tous les 250 licenciés sont protégés par une police d’assurance. « C’est une assurance annuelle de Rs 75,000. Ce qui équivaut à Rs 300 par personne. Soit une couverture de Rs 25,000 en cas d’accident et Rs 250,000 en cas de paralysie ou de décès. La fédération possède aussi une deuxième assurance pour les coureurs qui se déplacent à l’étranger, incluant 12 cyclistes et trois dirigeants, que nous payons Rs 75,000 annuellement. »
En ce qu’il s’agit de l’aspect sécurité, dit-il, « notre cahier de charges est très clair là -dessus. La présence de la police est obligatoire de même que celle de deux à trois motards sur tout le circuit. Cela, dépendant du nombre de participants. Une ambulance est aussi sollicitée. » Toutefois, affirme le vice-président de la FMC, faire appel à la force policière n’est pas donnée. Pour cela, ajoute-t-il, il faut mettre le prix. « Cela nous coûte une petite fortune, mais bon, ça fait partie du jeu. À titre d’exemple, le Circuit de Terra peut coûter dans les Rs 12,000, alors que les autres épreuves avoisinent les Rs 15,000, voire Rs 25,000. Pour un évènement phare du calendrier comme le Tour de Maurice, c’est une budget oscillant entre les de Rs 350,000 à Rs 500,000 rien que pour la police », souligne-t-il.
Il arrive aussi parfois, précise Jean-Philippe Lagane, que les policiers ne soient pas au rendez-vous. « Cela s’est souvent produit dans des situations où les policiers ne se sont pas pointés ou qu’ils soient arrivés en retard. » C’est un problème auquel la FMC devra remédier, dit-il, afin de permettre aux coureurs de rouler dans les meilleures conditions possibles.
Jean-Philippe Lagane soutient que les cyclistes ont aussi leur part de responsabilités, hormis les dispositions déjà prises. « Un coureur lâché se doit de respecter les codes de la route. Il se doit d’être conscient que les routes sont ouvertes », soutient-il. Avant d’ajouter : « Je pense qu’il faut faire passer une loi, comme c’est le cas dans certains pays d’Europe. Celle obligeant les automobilistes à s’arrêter après que les motards aient ouvert la route pour laisser passer le peloton. » Il est aussi d’avis qu’il y a trop d’indiscipline sur nos routes. C’est d’ailleurs pour cette raison, affirme-t-il, que la FMC ne peut organiser des courses dites UCI (Union Cycliste Internationales) à Maurice. « Car, nous ne pouvons prendre le risque de mettre la vie des coureurs en danger », conclut-il.