EUROPA LEAGUE: L’Atletico Madrid sur le toit de la petite Europe

L’Atletico Madrid remet ça: après l’avoir décrochée en 2010, il a encore remporté l’Europa League grâce à un énorme Falcao, en battant l’Athletic Bilbao (3-0), qui convoitait son premier titre européen, mercredi à Bucarest.
L’Atletico garnit ainsi sa vitrine d’une troisième coupe d’Europe, après la C2 1962 et donc la C3 2010. Il confirme son regain sur une scène continentale alors qu’il a depuis longtemps déserté la nationale (son dernier titre en Espagne remonte à 1996, année de son doublé Coupe-Championnat).
L’Athletic en revanche subit sa deuxième défaite en finale (après celle de 1977 face à la Juventus, en C3 également) et une grosse désillusion, lui qui avait sorti Manchester United en 8e de finale.
Il lui reste désormais la finale de la Coupe du Roi le 25 mai pour dépoussiérer un palmarès vierge depuis son doublé Coupe-Championnat en 1984. Mais ce sera contre le Barça, pour les adieux de Pep Guardiola… Et, ironie du sort, au stade Vicente-Calderon, l’antre de… l’Atletico.
On imagine la causerie d’avant-match de l’entraîneur madrilène Diego Simeone, qui aurait pu dire: « Donnez le ballon à Falcao et il fera le reste ». Avec son doublé en première période, le Colombien, premier joueur à remporter deux C3 consécutives avec deux clubs différents (Porto en 2011), a tué un match pourtant équilibré.
Dans un style très matois, car le « Tigre » a le don de planter (ses crocs) sans qu’on l’ait vu venir. Alerté par Diego dans la profondeur, Falcao se retrouvait sur le côté droit de la surface, remplie de Verts. Il temporisait, puis enroulait une splendide frappe du gauche dans la lucarne opposée (7e).
« Mener au score nous donnera un peu plus de tranquillité et permettra de mieux gérer le match », avait-il dit la veille. Bien vu: ce but a cassé le moral des Basques.
Ils prenaient la possession du ballon mais manquaient singulièrement de clairvoyance dans les vingt derniers mètres. Et se heurtaient au repli défensif très sérieux des Madrilènes. D’autant que Llorente, lui, était surveillé de près et ne parvenait à se dépêtrer du marquage serré des « Colchoneros » (matelassiers). Anesthésié.
 
L’expérience et la faim
A la 34e, rebelote. Arda Turan transmettait le ballon à Falcao au point de penalty. Dos au but, le « Tigre » faisait une roulette pour se mettre dans le bon sens et battait le gardien du gauche. Il trouvait aussi le poteau sur une frappe déviée par Amorebieta (80e).
Autre grand homme du match: Diego. Le Brésilien affichait une grande activité offensive, dangereux sur coups francs (comme celui qu’il expédia vers la lucarne que protégea Iraizoz, 59e), et finalement une justesse récompensée par un but en solo (85e).
Les Basques étaient pourtant revenus avec plus d’ambition en seconde période, mais sans parvenir à concrétiser: les vagues vertes déferlaient, les frappes fusaient… rarement cadrées, souvent détournées. Ou touchant la barre (Ibai, 90e+3).
Si bien que le gardien belge de l’Atletico, Courtois, ne fut paradoxalement guère sollicité, sauf sur cette frappe vicieuse de Muniain qu’il repoussait (24e) ou en s’interposant devant Susaeta (79e).
« Il faut l’expérience d’un vétéran et la faim d’un jeune », avait prophétisé Falcao. Il aura manqué de l’expérience à la jeune génération basque, quand l’Atletico a fait preuve de maturité. Et Diego Simeone a donné une leçon à son homologue Marcelo Bielsa, sélectionneur de l’Argentine quand lui-même en était un joueur.

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