HANDISPORTS – ENTRAÎNEUR AU SEIN DE LA MHPSF : Bhugeerathee pas rémunéré depuis août !

Il y a un peu plus d’un mois, le président de la Mentally Handicapped Persons Sport Federation (MHPSF), Jean-Marie Malépa, parlait de sa volonté pour que l’entraîneur attaché à la fédération, nommément Jean-Marie Bhugeerathee, puisse continuer à bénéficier d’une allocation financière auprès du ministère de la Jeunesse et des Sports. Une lettre en date du 17 août dernier avait même été adressée en ce sens, mais sans succès. Le MJS avait demandé à la fédération de prendre elle-même en charge les allocations de son entraîneur national. Jean-Marie Bhugeerathee se dit  révolté, voire dégoûté, par le manque de considération accordée aux entraîneurs mauriciens comparativement aux étrangers.
Aux Jeux des Iles de l’océan Indien, en août dernier à La Réunion, Jean-Marie Bhugeerathee, avait frappé un gros coup en offrant, grâce à ses athlètes, six médailles d’or et une de bronze à la République de Maurice. Malgré cette grosse performance, Jean-Marie Bhugeerathee ne perçoit plus d’allocation auprès de l’Etat depuis fin juillet dernier ! Contacté pour savoir où en étaient les démarches entreprises auprès du MJS, Jean-Marie Malépa,
a indiqué que rien n’a bougé, d’où la décision de la fédération de prendre les choses en main. Car face à cette situation, il n’a eu d’autre choix, a-t-il affirmé, que de puiser dans le budget fédéral pour rémunérer Jean-Marie pour les mois non-payés. « Nous avons déjà informé le MJS de notre démarche. Jean-Marie a su insuffler une nouvelle dynamique au handisport et il mérite toute notre considération. Il ne faut pas non plus oublier que nous avons des athlètes de haut niveau à notre charge et qu’il est important qu’on ait un entraîneur de calibre « , a-t-il fait remarquer.
Jean-Marie Bhugeerathee ne digère  toujours pas ce manque de considération du MJS, non seulement à son égard, mais aussi envers ses collègues entraîneurs qui se dévouent, a-t-il précisé, corps et âmes quotidiennement pour faire progresser le sport local.  » Nous délaissons nos familles, afin d’aider les jeunes à briller, non seulement au niveau local, mais aussi sur le plan international. Il semblerait malheureusement qu’à un certain niveau, ce travail n’est pas apprécié à sa juste valeur. En revanche, les DTN bénéficient eux de tous les privilèges, alors que dans bien des cas il n’y a pas de résultats. C’est tout simplement révoltant « , a-t-il déploré. Ce dernier n’a d’ailleurs pas manqué de citer ce cas soulevé récemment à l’Assemblée Nationale lorsque le ministre Yogida Sawmynaden a répondu, à une question du député Franco Quirin, que le Français Alain Happe, entraîneur national de football, percevait un salaire de Rs 200 000 mensuellement !
Ce que Jean-Marie Bhugeerathee arrive aussi difficilement à comprendre, c’est comment les handisportifs bénéficient-ils d’une bourse de haut niveau, alors que l’entraîneur ne perçoit lui aucune allocation.  » C’est bien que les efforts des handisportifs soient reconnus, mais faut-il encore qu’on sache que sans entraîneur, les athlètes n’ont pas de guide ! « , a-t-il fait ressortir avant d’ajouter qu’avant les JIOI, il percevait une allocation de Rs 225 pour une séance d’entraînement d’une durée d’une heure et demie.  » Je bénéficiais de deux allocations quotidiennes, alors que nous nous entraînions à la raison de six heures, voire plus ! Il faut que certains arrivent enfin à comprendre que pour avoir des résultats durables, on ne peut continuer à travailler au petit bonheur. « 
La frustration de notre interlocuteur est encore plus grand lorsqu’il considère que sept de ses athlètes, y compris Cédric Ravet et Noemi Alphonse souffrant eux de déficiences physiques, se préparent activement dans le but de décrocher une qualification pour les Jeux paralympiques de Rio au Brésil, l’année prochaine.  » Ce sont les Jeux les plus importants de la planète et pourtant, l’entraîneur n’est même pas soutenu financièrement par les autorités concernées. Ce qui me déçoit, c’est que certains semblent ne pas s’intéresser à ce que nous sommes en train de bâtir. Pour eux, le sport ne se limite qu’aux JIOI et c’est dommage. Heureusement qu’à notre niveau, nous voyons les choses autrement », a-t-il conclu.

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