SONA NOYAN : Le roi du ‘gamaat’ honoré à Petit-Raffray

La Bhojpuri Speaking Unon, en collaboration avec le ministère des Arts et de la Culture et le Conseil de district de Rivière-du-Rempart, a organisé un Shrandhanjali (hommage) à Sona Noyan, vendredi, à Trois-Bras, Petit-Raffray.
Sona Noyan, le roi du gamaat, décédé le 8 février 2013 à l’âge de 67 ans des suites d’un cancer à la gorge, était un spécialiste de l’accroche, une joute entre deux chanteurs. Plusieurs artistes, dont Basant Soopaul, Freeman Lagare, Vishnu Hurry, Gian Mohipatlall, Ravin Sowambar, Vinod Sewduth, Kishore Taucoory et Bahal Gowree, ont été sollicités pour rendre hommage au roi du gamaat.
L’interprète de Kalé Pilé, morceau qui lui avait valu d’être sacré lauréat du concours Bhojpuri Bahar (compétition de chants organisée par la MBC) en 1996, a donné ses lettres de noblesse au bhojpuri. Surnommé le « Gamaat King », il a consacré plus de 40 années à animer des gamaat au cours des veillées de mariage.
Ce phénomène de la chanson bhojpuri animait ainsi des concerts teintés d’humour, lançant des petites phrases sarcastiques à l’encontre des autres chanteurs lors de ces soirées. Il avait une façon très particulière de chauffer l’ambiance.
Sona Noyan avait également une autre particularité : ses cheveux. Il avait en effet l’habitude de laisser tomber ses cheveux sur son visage avant de faire des gestes très caractéristique pour les mettre en place. Un style dans la pure tradition de Michael Jackson ou de Sanjay Dutt.
Véritable vedette des samedis soirs, Sona Noyan suscitait l’admiration des Mauriciens, toutes générations confondues. Il s’est produit dans plusieurs pays, la France, la Grande-Bretagne, l’Afrique du Sud, l’Inde et l’Écosse. En 2010, le gouvernement lui avait attribué le President’s Badge of Honour pour son immense contribution à l’épanouissement de la chanson bhojpuri.
Né le 29 mai 1946 à Trois-Bras, Petit-Raffray, Sona Noyan est originaire d’une famille nombreuse comprenant quatre garçons et quatre filles. Son frère aîné, Chamaduth Noyan, était lui-même chanteur et le cadet, Jai Noyan, était compositeur de chansons. Sona Noyan a exercé plusieurs métiers : il a été vendeur de lait, pêcheur et planteur. Sona Noyan a appris l’hindi en fréquentant le baïtka du coin, où il a appris à lire les livres sacrés dont le Ramayana, le Mahabharata et le Satya Prakash.
Sarita Boodhoo, la présidente de la Bhojpuri Speaking Union, nous a déclaré que les concerts de Sona Noyan attiraient toujours la grande foule. Elle se souvient encore d’un concert donné à Nouvelle-France où Sona Noyan a tenu en baleine le public de 20 h jusqu’à 3 h, le lendemain matin.
À travers la chanson Khalé Pilé, Sona Noyan a voulu transmettre un message : il a voulu dire que la vie est très courte et qu’il ne faut pas se bagarrer pour des biens matériels : « Tu vas quitter le monde dans le même état que tu es venu, c’est-à-dire, sans rien. » Son dernier album, Sunté Raho, mis en musique par Ravin Sowambar et lancé en décembre 2012, met en garde les jeunes contre les méfaits du tabac et de l’alcoolisme.

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