SUSPENSIONS DE NOEMIE ALPHONSE ET DE JOSEPH MOUNAWAH: Yogida Sawmynanden accuse Franco Quirin de «tirer un  capitale politique »

Le Question Time étant écoulé  avant  l’arrivée des questions adressées au ministre de la Jeunesse et des Sports par le député Franco Quirin,il a profité de son temps auquel il a droit, à l’ajournement de la séance de mardi dernier, pour soulever les deux cas qui l’intéressaient. Il s’agissait, en effet, des affaires de l’handisportive Noemi Alphonse et de l’entraîneur Joseph Mounawah. Les deux ont été suspendus après ce qui est considéré comme une intervention directe du ministre Yogida Sawmynaden eu égard à la lettre signée par le président de ces fédérations respectives après cette suspension.Et visiblement le ministre des Sports était pour le moins embarrassé par ces deux affaires, puisque, fidèle à son image, Il a répondu au député mauve sur un ton des plus « arrogants », allant jusqu’à accuser le député de la circonscription No 20 de vouloir « tirer un capital politique » de cette affaire. Mais jamais dans sa réponse le ministre n’a cependant justifié son intervention dans ces deux cas.
Dans sa première intervention, le  responsable du dossier sport au sein de MMM a évoqué sa consternation devant le sort qui a été réservé à Noemi Alphonse qui, dit-il, à été sanctionnée pour son franc-parlé. «Le  cas de la handisportive Noémie Alphonse, dont la suspension par sa fédération, la PHYSFED, a soulevé un tollé et suscité la consternation au sein de la population », a d’entrée de jeu évoqué le député de l’opposition. Franco Quirin devait par la suite ajouter « Il est clair que cette jeune et brillante athlète qui a fait honneur au pays à maintes reprises a fait les frais de son franc-parler en dénonçant de vive voix les injustices dont font face certains handisportifs, en particulier les membres du Magic Parasports Club. Elle a même écrit à l’honorable ministre des Sports, dont elle attend toujours une réponse, et je vais d’ailleurs déposer copie de la lettre qu’elle a fait parvenir au ministre. Il paraît que le ministre avait même refusé de la recevoir, prétextant qu’il n’avait pas de bureau à un moment donné, laissant ainsi la jeune athlète face à ses frustrations», a dénoncé le député mauve.
« Le ministre a pris parti …»
Franco Quirin devait même ajouter qu’il existe une politique de deux poids, deux mesures pratiquée par la fédération, notamment la Physically Handicap Sports Federation (PHYSFED). «Comme Noémie Alphonse elle-même le dénonce, les choses n’ont  fait qu’empirer et cela probablement avec la complaisance et le soutien du ministre de la Jeunesse et des Sports. Je justifie cela par la lettre que la PHYSFED a fait parvenir à la présidente de Magic Parasports Club», a soutenu le député qui a déposé une copie de cette lettre, tout comme une série de documents qui démontre cette complaisance.
Pour  revenir au fait qu’il est clair comme l’eau de roche que « le ministre a été bel et bien partie prenante de la décision de la fédération de suspendre Noémie Alphonse avant même que cette athlète ait pu s’expliquer devant un comité disciplinaire, la privant ainsi – et c’est là le plus grave – d’une participation à une compétition à l’étranger qui lui aurait permis de participer si elle se qualifiait aux prochains Jeux Paralympiques de Rio. »Mais le député a aussi plaidé pour qu’une solution autre que les sanctions soient trouvée. «Est-ce qu’il n’y avait pas d’autres solutions au lieu de la sanctionner, comme s’asseoir autour d’une table avec toutes les parties concernées et une fois pour toutes crever l’abcès car c’est un problème qui perdure», s’est interrogé le député.
Un peu à l’image de son Premier ministre durant le PMQT, Yogida Sawmynanden s’est montré irrité par le fait que le cas Noemi Alphonse a été porté jusqu’à l’Assemblée Nationale.Dans sa réponse, il n’a pu s’empêcher de laisser paraître   que cette affaire l’agaçait au plus haut point. «J’ai reçu une lettre de Noémie Alphonse où elle me présentait ses excuses.. Par contre, elle n’a pas présenté des excuses à la présidente de la fédération. Le cas de Noémie Alphonse ne date pas d’aujourd’hui. Depuis les Jeux des Iles de 2015, elle avait créé un tollé pour dire pourquoi elle n’a pas été sélectionnée quand elle n’avait pas passé l’épreuve de minima pour être sélectionnée. Elle avait monté une cabale contre l’athlète qui avait été sélectionné et l’athlète en question a été médaillé d’or aux Jeux des Iles. Elle a continué ainsi », a lâché le ministre.
« Acte d’indiscipline, on ne va pas tolérer »
Ce dernier a cherché à enfoncer d’avantage le clou contre cette jeune fille handicapé et qui cherche à défendre ni plus ni moins que son droit. « Elle refuse de s’entraîner avec la sélection. Elle refuse de s’entraîner avec le sélectionneur national. Elle refuse de suivre les disciplines de la fédération et tout acte d’indiscipline au sein du sport, on ne va pas le tolérer. Que vous êtes champion ou pas ! C’est clair ! », a soutenu le ministre sur un ton qui a beaucoup surpris  l’Assemblée Nationale mardi dernier.
Le ministre de la Jeunesse et des Sports a été même sarcastique sur cette affaire aussi délicate avec un brin d’humour noir en conseillant  au député Franco Quirin d’aider la jeune fille. «Si l’honorable Quirin veut donner un coup de main pour aider l’athlète en question de qui j’ai parlé au président de son club pour dire qu’il faut qu’elle s’intègre à l’équipe nationale, elle est encore jeune, d’arrêter d’écouter des gens qui essayent de lui monter la tête et d’être partie prenante. Au lieu d’aller aider l’athlète, il (ndlr : Franco Quirin)  essaye de gonfler l’affaire pour tirer un capital politique », explique encore le ministre tout en se défendant de s’ingérer dans les affaires des fédérations.
Quirin : «Mounawah figure incontournable»
Dans le cas de Joseph Mounawah, le député mauve, tout en estimant que c’est une figure incontournable du judo mauricien, il se dit ne pas comprendre pourquoi l’entraîneur a été interdit d’accès au dojo de Grand Rivière Nord Ouest. «J’ai en ma possession , un courrier électronique  adressé par le président de la fédération mauricienne de judo au président de l’Union Africaine de Judo et qui se lit comme suit : ‘Joseph Mounawah a été sanctionné par le ministre mauricien des sports. Il ne dirige plus l’équipe nationale. Il n’a rien à voir avec la fédération mauricienne de judo.’Je me pose la question : Est-ce que c’est le rôle du ministre de sanctionner Monsieur Mounawah ? Ou est-ce qu’il aurait été peut-être mieux que la fédération fasse une enquête parce que ce même courrier fait état d’une rencontre entre le ministre et le Président de la Fédération Internationale de Judo et il paraît que ce monsieur a fait des allégations graves à l’encontre de M.Mounawah et que le ministre a, par la suite,  pris la décision de sanctionner M.Mounawah. Alors je me pose aussi la question : Est-ce que les procédures ont été suivies? Est-ce que le ministre a demandé à la fédération d’initier une enquête avant de sanctionner M. Mounawah? J’attends les éclaircissements du ministre. »
Les éclaircissements du ministre n’est jamais arrivée et à la place, Yogida Sawmynaden a même ojouté qu’il aurait fallu mettre à la porte Joseph Mounawh, accusant au passage Franco Quirin de tirer un capitale politique sur cette affaire. « Sur le cas de Joseph Mounawah, encore une fois, l’honorable Quirin essaie de retirer un capital politique. M. Mounawah est un employé de mon ministère. En tant qu’employé, il n’a pas été sanctionné, il n’a pas été mis à pied. Il a été transféré. Par contre, la fédération de judo m’a informé qu’elle n’a pas besoin des services deJoseph Mounawah comme entraîneur national. Alors, il a été retiré du judo de Grande Rivière. Laissez-moi informer l’honorable Quirin, que si je dois prendre en considération tous les rapports défavorables que j’ai eus de M.Mounawah, que ce soit au niveau local, que ce soit au niveau international, j’aurais dû mettre M.Mounawah à la porte. Mais prenant en considération qu’il a été dans le judo pendant beaucoup d’années, lui-même il a accepté d’être muté pour aider le judo mauricien dans une autre façon, on a accepté. Alors, je pense qu’on a fait tout ce qu’il fallait faire dans le sport mauricien and like it or not, le sport est en train de décoller à Maurice et je ne céderai devant personne pour imposer la discipline », a soutenu le ministre.

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