LOCAL BOYS : Good horses make good jockeys, a déclaré Kevin Ghunowa

Nouvelle journée faste samedi dernier pour les cavaliers locaux. Kevin Ghunowa était un de ceux qui ont profité du faible taux de participation des jockeys étrangers au Champ de Mars pour s’offrir une monte de premier choix en Kingdom’s Key dans la deuxième épreuve. Le cavalier mauricien de 37 ans ne laissa pas passer sa chance pour démontrer l’étendue de son talent en menant à bon port cet élève de Shirish Narang, confirmant que «good horses makes good jockeys».
Après une encourageante troisième place à environ une longueur et demie d’Evergreen, Kingdom’s Key se présentait au départ de The Anirood Luchmun Trophy avec une chance de premier ordre, d’autant qu’il avait hérité de la première ligne et qu’il n’y avait pas de réel frontrunner face à lui. «A l’exception de Starspangledbanner, qui avait tiré la dixième ligne, je ne voyais aucun autre adversaire aller devant. J’avais une belle carte à jouer avec mon premier couloir. La dernière fois, Kingdom’s Key s’était montré assez accrocheur bien qu’il soit parti un peu vite afin de suivre le train imprimé par le meneur. Dès que j’ai pris les choses en main, j’ai laissé mon cheval courir dans son pas et je savais qu’il serait difficile à battre», nous a relaté Kevin Ghunowa lorsque nous l’avons rencontré mardi matin.
Kingdom’s Key aborda la ligne droite finale avec de solides prétentions et bien accompagné par Ghunowa, il parvint à contrer le finish d’Earthwind’nfire jusqu’au bout. Ce succès mit fin à 17 mois de disette pour 60 montes — son dernier succès remontait à mars 2014 lorsqu’il mena à la victoire Maestro’s Salute.
Kevin Ghunowa était parmi les six Mauriciens à inscrire leur nom au tableau des vainqueurs samedi dernier. Pour lui, le fait que dans le passé chaque écurie ou entraîneur avait retenu les services d’un jockey étranger, n’a pas aidé nos locaux à bien s’exprimer. «Good horses make good jockeys. Lorsque vous n’avez pas de bonnes montes, cela relève du miracle de remporter une victoire. Le premier jockey de l’écurie a toujours le premier choix et nous, les deuxièmes jockeys, lorsqu’il arrive que nous obtenions des montes, c’étaient des secondes chances. Le contexte actuel veut que les Mauriciens se voient allouer plus de montes cette saison. Durant ces dernières semaines, nous avons démontré que nous sommes capables de faire aussi bien que nos pairs étrangers lorsqu’on nous donne notre chance. Cette année, le MTC a accordé de nouvelles licences à quatre jeunes cavaliers. L’un d’eux, Alvinio Roy, a même déjà remporté une victoire. Cela démontre que le talent est présent».
C’est suite aux difficultés rencontrées par les jockeys mauriciens pour se faire une place au soleil du Champ de Mars que Kevin Ghunowa a mis le cap sur l’Angleterre il y a une douzaine d’années. Au début, le Mauricien a eu du mal à s’adapter, surtout à cause du froid, mais après une année ou deux, il s’est bien acclimaté. Si son expérience britannique a été fructueuse, Ghunowa prévient les jeunes apprentis que l’aventure européenne est plus compliquée de nos jours. «Actuellement tous les top jockeys évoluent en Angleterre. Il est donc difficile d’obtenir des montes. J’en ai fait l’expérience durant mon séjour. Au début, c’était bien, mais graduellement les montes se sont fait de plus en plus rares. En revanche, la Nouvelle Calédonie — là où les courses viennent de démarrer — est une destination de choix pour les jeunes qui veulent exercer à l’étranger».
Si Ghunowa a regagné son pays natal il y a quelques années, c’était surtout pour ses enfants, mais il compte repartir pour la Grande Bretagne d’ici quelques années pour continuer ce qu’il y a construit. «J’ai deux enfants en bas âge. Ce n’était pas évident pour moi de les élever et de travailler en même temps là-bas. Ici, j’ai mes parents pour m’aider à m’occuper d’eux. Peut-être dans un an et demi ou deux ans, lorsque mes enfants auront grandi, je repartirai pour l’Angleterre. J’ai une maison, une écurie et un entraîneur qui m’y attendent et j’ai déjà la citoyenneté britannique. Avec ma licence anglaise, les choses sont moins compliquées pour moi».
S’il avait principalement été associé à Jean-Michel Henry depuis son retour, Kevin Ghunowa a changé d’air durant la trêve pour atterrir chez Shirish Narang. Une nouvelle configuration qui a suscité des interrogations parmi la communauté des turfistes. «Lorsque Daniel Moor est parti de chez Narang, je me suis dit que j’avais plus de chance d’obtenir des montes là-bas. C’est pourquoi j’ai changé de yard. Je m’entends toujours bien avec Jean-Michel Henry que je tiens à remercier pour son énorme soutien durant ces dernières années», a expliqué le principal concerné.

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