RAMAPATEE GUJADHUR : Un triplé pour se remettre en selle

Après une semaine infructueuse, ce qui lui avait coûté la première place du classement au profit de Rousset, l’entraînement Gujadhur s’est réveillé samedi dernier en s’adjugeant trois victoires, dont l’épreuve principale avec Vettel. Ce dernier signa sa troisième victoire d’affilée pour être sacré champion stayer grâce au jockeyship de Noël Callow, qui n’usurpa pas son surnom de « King » des hippodromes australiens. Avec une moisson de Rs 792 000, Ramapatee Gujadhur se remet en selle et reprend la tête du classement pour un total de gains s’élevant à Rs 12 174 500. Il compte désormais une avance de Rs 423 000 sur son plus proche poursuivant, Gilbert Rousset.
Avec l’arrivée de Callow la semaine dernière, tous s’attendaient que l’écurie Gujadhur accentue son avance en tête du classement à l’occasion de cette journée classique. L’Australien se contenta finalement de miettes, tandis que son établissement, qui comptait une avance de Rs 438 000 avant la journée, se vit ravir la pole position au profit de celui de Rousset qui totalisait Rs 117 000 de plus que lui après les podiums de ses protégés dans la Coupe d’Or. Kremlin Captain se contentait, lui, d’une modeste quatrième place après sa série de huit victoires consécutives.
Samedi dernier, Ramapatee Gujadhur avait sorti l’artillerie lourde avec 12 partants, mais il pouvait aussi compter sur la contribution du Mauricien Nooresh Juglall, qui avait eu une permission de Patrick Shaw, son entraîneur à Singapour, afin d’être associé à la casaque bleu électrique et écharpe rouge vu que Noël Callow s’était déjà engagé dans une course dotée d’un prix de $1 million en Australie. Cependant, Callow ne fit pas le déplacement, car son cheval avait dû déclarer forfait après avoir contracté un virus et vu que l’état-major s’était déjà engagé avec Juglall, ce dernier fut également de la partie sur les doublures.
Noël Callow fut le premier à se signaler, d’abord sur Tandragee qui ne fit que confirmer sa supériorité à ce niveau, bien qu’il fût aligné sur 1000m. En fait, malgré ses 61 kg, l’alezan de l’écurie Gujadhur était nettement avantagé au handicap par rapport à ses adversaires suite à la compression des poids visant à accueillir le plus de partants dans une plus large fourchette possible. Aidé de sa première ligne, Callow se permit de l’user quelque peu au départ afin de ne pas être décroché et lorsqu’il fut franchement lancé, il sortit un joli coup de reins pour mettre tout le monde d’accord. Nooresh Juglall avait opté pour Ryder Cup avec lequel il avait déjà été victorieux dans le passé.
« Tout le monde sait qu’il est un spécialiste du kilomètre et je pensais pouvoir gagner avec lui. Malheureusement, il est rentré avec une boiterie. Cela lui a probablement coûté la victoire. Cela dit, il a été battu par un excellent Tandragee, qui avait déjà fait ses preuves à Maurice », nous a déclaré Nooresh Juglall à l’issue de la journée de samedi.
Callow doubla la mise sur Vettel, qui restait sur deux victoires consécutives sous la selle de Kevin Ghunowa. Il faut reconnaître qu’à chaque fois, il avait profité du manque d’initiative de ses adversaires pour dicter son propre rythme et réussir le pillar to post. Cette fois, c’est grâce au jockeyship de Noël Callow qu’il est parvenu à résister jusqu’au bout. Dans un premier temps, il dut faire face à une certaine résistance sur les premiers 300 mètres de Diamond Light avant de s’installer en tête côté corde.
Par la suite, C Major, qui suivait sur son arrière-main, tenta de le déborder au premier passage du but, mais il demeura sans accélération malgré les sollicitations de Rama. Callow ne paniqua pas et il fit l’essentiel pour conserver l’avantage de la corde. Ice Axe se rapprocha également dans la descente, empêchant Vettel d’endormir ses adversaires. Une fois de plus l’Australien resta de marbre et sut doser les efforts de sa monture.
Cependant, on s’attendait à plus d’opposition dans l’emballage final, la course n’ayant pas été réduite à un sprint. Si Diamond Light manqua de punch pour finir, le danger vint d’un surprenant Greys Inn Control, qui grignota du terrain à vue d’oeil sur les barres intérieures. Goomany se donna à fond et semblait avoir course gagnée à quelques mètres de l’arrivée, mais Callow sortit le grand jeu et puisa dans les réserves de sa monture pour conserver l’avantage jusqu’au bout. Tous étaient unanimes à attribuer cette victoire à la monte de Callow.
Avec une troisième victoire de suite, dont la Maiden Cup, et le titre de stayer de l’année, la satisfaction est de mise pour Ramapatee Gujadhur. « Je crois que Vettel a plus que rempli son contrat cette année », lâchait l’entraîneur dans son entretien à la télé après ce succès.
Bastille Day était la doublure de l’écurie, mais il se contenta de la quatrième place à l’issue d’une fin de course honorable. Pour Juglall, les 2200m étaient un peu longs pour ses réelles aptitudes et il devrait mieux faire jusqu’à 2000m.
Nooresh Juglall n’aura pas fait le déplacement pour rien. Sur ses quatre montes associées à la casaque bleu électrique, le Mauricien sauva la mise sur Ambassador Rex, un récent vainqueur. Callow avait choisi Evergreen qui restait sur trois victoires consécutives, mais parti trop vite après qu’il eut à lutter pour le commandement, le favori se fit remonter dans la ligne d’arrivée. Patiemment piloté, Ambassador Rex sortit un joli coup de reins pour mettre tout le monde d’accord.
« Les instructions étaient de bien sortir et de se placer en midfield. Dès que j’ai pu trouver une bonne position, je savais que la moitié du travail était accomplie. Je n’avais qu’à attendre le moment opportun pour passer à l’offensive. C’est que j’ai fait à 500m du but. Je suis très impressionné par le style dans lequel Ambassador Rex s’est imposé », a expliqué Juglall.
« Avec ou sans l’écurie Gujadhur, il y aura toujours les courses »
Malgré l’avance assez confortable et l’effectif dont il dispose, Ramapatee Gujadhur ne veut pas aller trop vite en besogne en ce qu’il s’agit du championnat à trois journées de la fin de la saison régulière. « On s’est dit qu’on avait essayé dans la Coupe d’Or, mais just too bad. On ne va pas jeter les armes, mais je crois que Gilbert Rousset a potentiellement plus de bons chevaux en cette fin d’année. Il a remporté 48 victoires et nous seulement 37. Cependant, nous avons gagné beaucoup de courses à fortes dotations et c’est la raison pour laquelle nous sommes toujours dans le peloton de tête », a déclaré l’entraîneur.
Ramapatee Gujadhur a profité de son temps d’antenne pour livrer ses impressions sur l’avenir des courses et de son écurie. Ainsi, il a fait comprendre qu’il ne comptait pas investir l’année prochaine, tout en soulignant qu’il possède déjà 17 coursiers dans la fourchette de 50+. Dans la foulée, il n’y est pas allé de main morte envers les commissaires des courses, à qui il attribue largement la détérioration de la situation.
« Avec ou sans l’écurie Gujadhur, il y aura toujours les courses à Maurice. Peut-être pendant une ou deux années, ce sera difficile, mais nous donnerons le temps aux autorités de comprendre que les courses de chevaux ne sont pas qu’une affaire d’argent. Je sais que la GRA a pris certaines décisions qui sont bonnes et d’autres moins bonnes, mais je crois que les jockeys ont tendance à faire la pluie et le beau temps ici. C’est malheureux de le dire mais c’est un peu à cause de la mollesse des commissaires de courses qu’aujourd’hui ils viennent nous imposer ce genre de règlements. Depuis quatre à cinq ans, je demande aux commissaires de courses de changer leurs sentencing guidelines mais rien n’a été fait. Je n’ai pas été très soutenu dans certaines réunions avec mes collègues et aujourd’hui avec ce qui se passe, la GRA est obligée de prendre certaines actions. J’espère que cela donnera à réfléchir à certains jockeys. Il y en a même qui agissent comme des courtiers et cela va de mal en pis. Je sais que le MTC fait beaucoup pour redonner confiance au public, mais il n’y a pas eu d’amélioration générale et certaines courses ne s’expliquent pas. Je ne dis pas qu’on va disparaître de la circulation. J’ai une responsabilité en tant que directeur de l’écurie Gujadhur de marquer ma présence mais pas d’une façon aussi outrancière qu’actuellement », a-t-il déclaré.

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