La bienveillance en Islam

« Soyez bienveillants envers votre prochain et Celui qui est dans les Cieux sera miséricordieux envers vous », tel était le message du Prophète de l’Islam, Mouhammad (paix et salutations soient sur lui). Oui, l’Islam appelle à la paix et à l’union avec tous ceux qui vivent autour de nous, et ce, même s’ils ne partagent pas forcément les mêmes convictions religieuses que les nôtres. En effet, en étudiant le texte coranique comme il se doit, nous pouvons remarquer que l’Islam reconnaît le principe de la « fraternité humaine ».

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Par exemple, Dieu affirme : « Et [Nous avons envoyé] aux ‘Aad leur frère Hûd, qui leur dit : « Ô mon peuple, adorez Dieu. Vous n’avez point de divinité à part Lui… » (Sourate 11 / verset 50). Dans ce verset, Dieu emploie le terme « leur frère », alors que le peuple du Prophète Hûd n’était pas musulman. À partir de là, nous comprenons qu’il est de notre devoir de bien agir envers les autres, cela, même s’ils n’adhèrent pas à nos croyances. D’ailleurs, Dieu nous exhorte de manière générale à la bienfaisance envers les autres en disant : « Certes, Dieu commande l’équité, la bienfaisance et l’assistance aux proches. Et Il a interdit la turpitude, l’acte répréhensible et la rébellion. » (Sourate 16 / verset 90). Bien évidemment, cette bienveillance ou encore cette bienfaisance envers les autres doit se manifester au quotidien, dans notre manière d’agir avec eux. Cela inclut entre autres : 

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De leur parler convenablement : En effet, Dieu dit : « Et [rappelle-toi], Nous avons pris l’engagement des Enfants d’Israël de n’adorer que Dieu, de faire le bien envers les pères, les mères, les proches parents, les orphelins et les nécessiteux, d’avoir de bonnes paroles avec les gens, d’établir la Salât et de s’acquitter de la Zakât » (Sourate 2 / verset 83). Savoir parler est important si nous voulons attirer les gens vers nous et œuvrer pour la cohésion, car les paroles dures, blessantes ne font qu’attiser la haine, le ressentiment, la discorde… D’ailleurs, lorsque Dieu avait envoyé Moïse ainsi que son frère Aaron auprès de Pharaon, il leur avait enjoint en ces termes : « Puis, parlez-lui gentiment [de manière douce] » (Sourate 20 / verset 44). La Terre a-t-elle connu un plus grand tyran que Pharaon ? A fortiori, nous pouvons comprendre l’importance de faire preuve de bienveillance dans notre façon de parler avec tous nos semblables.

Par ailleurs, si nous jetons un œil sur les Traditions prophétiques, nous pouvons voir également que le Messager de Dieu (paix et salutation soient sur lui) était extrêmement vigilant dans sa manière de parler avec les gens et incitait les autres à faire de même. À titre d’exemple, il est rapporté d’après ‘Âisha qu’une fois certains de ses ennemis sont venus le voir et lui dirent : « Que la mort soit sur vous ! » [en voulant faire un jeu de mots méchants avec la formule islamique]. ‘Âisha, en colère, dit alors : « Que la mort soit sur vous ; que la malédiction de Dieu soit sur vous ainsi que Sa colère ! »  Le Prophète (paix et salutation soient sur lui) dit : « Reste calme, ô ‘Âisha ! Cramponne-toi à la douceur, et protège-toi de la dureté et de la grossièreté… ».  

l De faire preuve d’équité envers eux : en effet, Dieu dit : « Et que la haine pour un peuple ne vous incite pas à être injustes. Pratiquez l’équité ; cela est plus proche de la piété… » (Sourate 6 / verset 8). À travers ce verset, nous pouvons voir qu’il est important en Islam de se montrer équitable même envers nos ennemis. Lorsqu’il en est ainsi, il est évident qu’on doit faire preuve d’équité avec ceux qui ne partagent pas les mêmes convictions religieuses, surtout si ces derniers sont compatissants à notre égard. 

l De vouloir le bien pour eux : À ce propos, il est dit par exemple qu’une fois un convoi funéraire passa près du Prophète (paix et salutation soient sur lui) et il se leva. On lui dit ensuite : « C’est le convoi funéraire d’un Juif ! » Le Prophète répondit alors : « N’est-il pas un être humain ?! ». 

l De se montrer généreux envers eux : À ce sujet, Moujâhid dit : « On égorgea une chèvre chez ‘Abdoullah Ibn ‘Amr. En rentrant chez lui, ce dernier demanda [à sa famille] : « Est-ce que vous en avez offert à notre voisin juif ? Est-ce que vous en avez offert à notre voisin juif ? [Car], j’ai entendu le Messager d’Allah dire : « L’Ange Gabriel ne cesse de me recommander au sujet du voisin, au point que j’ai cru qu’il allait lui octroyer le droit à l’héritage ». Étant une religion universelle, l’Islam nous encourage à nous montrer généreux et à faire preuve de solidarité envers tous ceux qui vivent autour de nous.  

l De les soutenir dans les moments difficiles : à cet effet, il est relaté que le Prophète (paix et salutations soient sur lui) n’hésitait pas à rendre visite aux malades, et ce, même s’ils n’étaient pas musulmans. Telle était sa compassion pour les gens ! 

l De partager avec eux de temps en temps des moments de convivialité : En effet, Anas rapporte : « Un Juif invita le Prophète à venir manger. Il accepta l’invitation ». Ces petites attentions permettent d’entretenir la bonne entente entre les gens et sont essentielles pour une cohabitation paisible entre eux. 

l De ne pas porter atteinte à leurs croyances : Si nous voulons que les autres ne portent pas atteinte à nos convictions, il est essentiel de faire de même envers les leurs. D’ailleurs, Dieu nous enjoint d’ailleurs en ces termes : « N’injuriez pas ceux qu’ils invoquent, en dehors de Dieu, car par agressivité, ils injurieraient Dieu, par ignorance » (Sourate 6 / verset 108). 

À travers ces quelques éléments, il est clair que l’Islam incite ses disciples à œuvrer pour la bonne entente entre les gens, et ce, tout en restant fidèles à ses croyances. En d’autres termes, la religion ne doit en aucun cas diviser les gens, mais plutôt nous pousser à mieux nous respecter les uns les autres. Il est dommage qu’aujourd’hui certaines personnes, à cause d’une mauvaise compréhension des Textes religieux, salissent l’Islam. À l’île Maurice, tout comme à La Réunion, nous avons la chance de vivre dans une société multiculturelle, où nous sommes habitués à entendre l’Adhân (l’appel à la prière), le son des cloches, les battements des tambours… Cela est une richesse énorme, inestimable, que d’autres pays nous envient. Mais nous, en tant qu’acteur au sein de la société, il est important pour nous de consolider nos atouts et surtout de transmettre à nos générations futures ces valeurs morales, car la paix n’a pas de prix.  

 

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