Affaire Betamax-STC – Pour le PTr : « Nou pe coumans paye bann premier consekans venzans 2014 »

« Venzans 2014 à ce zour, nou pe coumans paye so bann premier consekans ». C’est en se servant de ces mots que le président du PTr a qualifié le jugement du Privy Council en faveur de la compagnie Betamax, en début de semaine. Une situation cependant « triste pour les contribuables », a dit Patrick Assirvaden, du fait que les frais de dédommagements s’élevant à Rs 5,7 milliards qui devront être versées à Betamax, devront être puisés des fonds publics. Le chef de file du PTr à l’Assemblée nationale, Arvin Boolell, estime lui que le gouvernement de Pravind Jugnauth doit des excuses à la population.

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« Gouvernman coupab pou crime financier lor ledo contribuable », a souligné Arvin Boolell lors d’un point de presse jeudi à l’issue de la PNQ du leader de l’opposition sur l’affaire STC-Betamax. Insistant sur le fait, comme Patrick Assirvaden, que l’affaire Betamax relève d’une vendetta politique orchestrée contre l’ancien régime, Arvin Boolell s’est réjoui que le Conseil privé demeure le dernier recours pour faire appel. Et de relever que « Privy Council, Singapore International Arbitration Centre, dir ki tout inn fer dan transparans ek sans enn iota d’opasite ». La question majeure qui demeure, toutefois, soulignent les parlementaires du PTr, c’est d’où le gouvernement central puisera de l’argent pour financer ces dommages à la compagnie de Vikram Bhunjun.

S’appuyant sur les propos de feu SAJ selon lesquels « quand fauté bizin payé », le chef de file du PTr au Parlement s’interroge sur ce qu’il adviendra de la pension des travailleurs. « Enn institution couma STC importe tou produit stratezik, ek minis pe dir pa pou ena ogmantasion », note-t-il. Arvin Boolell ne manque pas de rappeler que plusieurs personnes ont été arrêtées dans le passé dans le cadre de l’affaire Betamax. Parmi lesquelles, l’ancien Premier ministre et leader du PTr Navin Ramgoolam et l’ancien ministre Anil Bachoo, rappelle-t-il. « Population pa pou bliye. Poppulatuion en colère », dit-il, réitérant que désormais le poids financier de ce décaissement repose sur les contribuables.

Transparence

Pour lui, il aurait était judicieux qu’ « un Premier ministre responsable fasse une déclaration à ce sujet ». Dans tous les cas, si la STC a pris l’engagement d’honorer sa dette envers Betamax, le PTr s’attend à ce que le gouvernement pratique la transparence totale s’agissant des décaissements des fonds publics à cet effet. D’autant que ce remboursement s’élevant à Rs 5,7 milliards représente un véritable coup de massue pour la population. « Nou dan enn sitiasion grav, mo per ki ena enn dezord sosial », dit Arvin Boolell.

Des excuses du PM

L’ex-leader de l’opposition déplore, par ailleurs, le comportement des députés de la majorité gouvernementale sur le sujet Betamax depuis le jugement de lundi. Selon lui, « zot passe zot letan dir guette lot dimounn ». Or, tous les responsables de l’équipe de 2015 doivent assumer les conséquences, dit-il. Et de rappeler que le leader du PTr avait préconisé l’introduction d’une Fiscal Responsibility Act pour que les responsables de ce genre de situation puissent répondre de leurs actes. Arvin Boolell s’insurge, par ailleurs, contre des commentaires faits par le ministre du Commerce, Soodesh Callichurn sur l’affaire Betamax, alors que le Privy Council a été clair sur les dessous de ce contrat signé avec la STC. « Ena inper dignité reconnet zot tor. Vinn dir oui noun foter an 2015. Au nom lekip 2015 vinn demann excuz. Premier minis doit excuz population lor sa zafer-la », dit-il.

Patrick Assirvaden a, lui, conclu en s’interrogeant sur ce qu’il adviendra « si BAI gagn so case 1 miliard dollar ?  Pa koner ki pou ena pli divan. Noun trouve ki STC pou dekes 2 miliar ek minister finans 4 miliar an deviz etranzer alor ki nou kone ena problem deviz lor marse », a-t-il dit

Encadré

Navin Ramgoolam : « Zot inn koz menti ek met fos sarz »

C’est le peuple qui est le plus grand perdant dans cette affaire, a commenté, pour sa part, l’ancien Premier ministre Navin Ramgoolam. Affirmant que « zot (NDLR : le gouvernement MSM) inn koz menti ek met fos sarz », le leader du PTr est, dans une conférence de presse le lendemain du verdict du Privé Council, revenu sur « la politique de vengeance » du gouvernement MSM: « Zot inn kas sa contrat-la par venzans, ek zordi lepep morisien ki pou bizin pey sa Rs 5.7 milliards-la. »

S’attardant longuement sur les décisions de son gouvernement au pouvoir à l’époque concernant l’accord de la STC avec Betamax, et affirmant que c’est dans l’intérêt de Maurice que la décision a été prise d’acheter un navire pétrolier à l’époque, après avis légaux, il a fait ressortir que c’est « lor fausseté ki zot inn ferm mwa ». Cependant aujourd’hui, le Privy Council a reconnu que tout a été fait dans l’égalité, sans fraude ni corruption ». Pour lui, « la justice divine a triomphé ». Navin Ramgoolam déplore, toutefois, que c’est le peuple qui soit perdant aujourd’hui. « Bizin ale trouv Rs 5.7 milliards », alors que le gouvernement, qui a orchestré cette vendetta politique, joue aujourd’hui à « pa mwa sa li ki ti fer sa ». Or, dit-il, « zot tou concerné. Tous sa bann dimounn ki ti la-la, zot tou koupab ».

S’agissant du discours budgétaire présenté par le ministre des Finances Renganaden Padayachy à l’Assemblée nationale le 11 juin dernier, l’ancien chef du gouvernement est d’avis que c’est du « du réchauffé » avec « des chiffres manipulés ». Selon lui, le budget est « décousu et sans aucune structure ». Et de mettre en garde que « sa navire la pou fer naufraz… Pa pou kapav defier bann réalitéekonomik… Et ce sera aux Mauriciens de payer les pots cassés ».

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