Balie divan ou laport !

La Fédération internationale de football associations (FIFA) n’est pas contente par la posture adoptée par le ministère des Sports. Et elle l’a d’ailleurs officiellement fait comprendre récemment. Cela, par le biais d’une correspondance suivant le silence des autorités locales par rapport aux nouveaux statuts de la Mauritius Football Association (MFA) déposés il y a quatre mois. Des statuts qui, précisons-le, ne s’alignent toujours pas sur les lois du pays sur certains points fondamentaux.
Désormais, l’épée de Damoclès est plus que jamais suspendue au dessus de la tête du football local, indique-t-on. Sans nul doute pour faire peur et, qui sait, pousser le gouvernement à s’incliner, pour la énième fois, devant les exigences d’une MFA qui, pourtant, peine cruellement à plusieurs échelles ! Au cas contraire, c’est le ministère des Sports qui aura à porter seul le chapeau d’une éventuelle sanction, voire même assumer cette lourde responsabilité vis-à-vis des jeunes !
N’est-ce pas osé et répugnant en tenant compte des casseroles que traînent l’association de Trianon ? S’il y a bien une responsable dans la détérioration des relations, mais également de la situation, c’est bien la MFA. Est-ce la faute de l’État si le football local a touché le fond ? Ce même gouvernement qui a continué à investir massivement dans le football jusqu’à août 2021. Alors même qu’il savait pertinemment que la MFA n’était pas en ligne avec les lois du pays !
À moins que la FIFA ait la mémoire courte, l’État mauricien a toujours accordé de solides garanties financières au football, contrairement à d’autres fédérations qui doivent, elles, toujours mendier, pour pouvoir exister ! Qui ne se souvient pas des millions gaspillés dans le trou sans fond qu’aura été le « gag » de la professionnalisation ?
Un projet qui s’est avéré un échec total, faute d’une structure viable. Preuve que l’argent ne résout nécessairement pas tous les problèmes, malheureusement. Sauf peut-être pour ceux qui croient toujours que le mal profond du football local et ses problèmes disparaîtront d’un claquement de doigt !
Le ministère des Sports a aussi sa part de responsabilité. Lui qui n’a pas été capable de réagir promptement, notamment à l’heure où la FIFA avait lourdement sanctionné la MFA et Cercle de Joachim en mai 2020. Au lieu de profiter de l’opportunité, le ministre Stephan Toussaint a tout simplement raté de cible en voulant trop croire en l’autonomie des fédérations.
Alors même que le Premier ministre, Pravind Jugnauth, n’avait, lui, pas hésité à recadrer l’Association mauricienne de Volley-Ball en juin 2020 au Parlement. Il avait alors précisé : “…autonomy does not, and cannot mean licence to flout the principles and practice of good governance, nor licence to abuse of rights and to ignore obligations and duties to ensure propriety and moral soundness in management and administration.”
C’est justement cette philosophie de “good governance” que la FIFA peine à assimiler au point de vouloir mettre de l’ordre chez autrui et non dans ses propres affaires. Car, qu’on le veuille ou non, la MFA a failli sur plusieurs points, se faisant aussi sanctionnée par la Confédération africaine de football début 2020 !
Et pourtant, cela n’a pas suffit à la FIFA pour mettre cette association devant ses responsabilités ! En revanche, elle a continué à subvenir à ses besoins financiers…comme si de rien était ! Peu importe sa gestion contestable et des résultats sportifs déplorables !
En d’autres mots, à la FIFA, on ferme les yeux sur ce genre de comportement. Un peu comme ces mauvais parents qui, malgré les notes exécrables de leurs progénitures, continuent tout de même à faire leurs quatre volontés ! La progression du jeu n’étant le problème de personne ! Tant qu’un vote, aussi petit soit-il, mais ô combien précieux, est assuré !
Et pourtant, la FIFA ose retirer la paille qui se trouve dans l’oeil de son voisin sans voir la poutre qui se trouve dans le sien. La preuve: ces deux images qui ont laissé pantois la planète foot, à l’heure de la finale du Mondial au Qatar, confirmant, si besoin est, qu’il existe d’autres considérations et intérêts qui dépassent largement le simple cadre footballistique !
Il y a eu d’abord cet impair avant que Lionel Messi ne soulève la Coupe du monde pour l’Argentine. Celui de se voir déposer sur les épaules, le « bisht », tenue traditionnelle arabe utilisée lors de grandes occasions ! Nombreux sont ceux qui ont d’ailleurs déploré ce moment, alors même que c’est l’Argentine qui avait remporté le célèbre et sacré trophée après 36 ans de disette. Qatar du début jusqu’à la fin, dites-vous ?
Aussi, comment ne pas évoquer le scandale suscité par le célèbre boucher et restaurateur Turc, Nusret Gökçe plus connu comme Salt Bae ! Ce dernier s’est retrouvé sur le terrain et s’est fait, qui plus est, prendre en photo avec la Coupe du monde, pourtant réservé qu’aux vainqueurs !
Comment Salt Bae a-t-il pu se retrouver sur le terrain et avec le trophée, alors qu’il n’avait pas le droit ? Il faudra peut-être poser la question au grand patron de la FIFA, Gianni Infantino. Celui-là même qu’on a pu voir, sur une vidéo circulant sur le net, mimant des gestes de Salt Bae tout en salant lui-même son steak dans le restaurant du Turc !
Qu’on le veuille ou non, l’intimité des Argentins a été « violée » par deux fois après cette finale. Et ce n’est pas à nous et encore moins au ministère des Sports mauricien d’en assumer la responsabilité. Au lieu de chercher à faire la « police » en imposant à un pays souverain vos conditions, commencez d’abord par “balie divan ou laport FIFA”…

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