GM BUSINESS – RÉFORME DE LA PENSION : Business Mauritius en campagne contre la CSG

Le secteur privé: “La question de viabilité de la Contribution Sociale Généralisée est posée car l’argent n’est à aucun moment investi”

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Même si depuis le 1er septembre dernier, la Contribution Sociale Généralisée (CSG) a remplacé le National Pensions Fund (NPF), Business Mauritius, qui regroupe les employeurs, n’en démord pas. Ainsi, à partir de ce week-end, par le truchement de brochures et de vidéos explicatives sur le thème Tansion nou pansion!, le secteur privé s’est engagé dans une campagne en vue d’acculer le gouvernement et le forcer à faire machine arrière sur cette mesure budgétaire mise à exécution par voie de Regulations alors que “la CSG ne vient pas, dans sa forme actuelle, répondre aux nombreuses attentes, et se présente comme une injustice.”

A ce stade, Business Mauritius affirme vouloir resituer le débat et sensibiliser la population à cette mesure, qui présente les caractéristiques d’une bombe à retardement. Toutefois, il n’est pas exclu que d’autres instances prévues par la Constitution soient saisies pour se prononcer sur le bien-fondé de cette mesure par décret au cas où le dialogue de sourds entre partenaires sociaux persiste à ce sujet avec le gouvernement maintenant son intransigeance. Outre les risques quant à la viabilité de la CSG, des questions surgissent quant aux Cascading Effects du fait du retrait de la NPF et du National Savings Fund, avec un portefeuille combiné de l’ordre de Rs 165 milliards, en tant que source d’investissements et de placements au sein de l’économie et surtout à la Bourse de Maurice.

Passant à l’offensive, Business Mauritius, à travers son Chief Executive Officer, Kevin Ramkaloan, se demande : “Quels sont les enjeux du nouveau système de pension ? Qui y contribuera, ou pas ? Est-il juste et équitable pour tous les Mauriciens ?” Mais très vite, le ton est aux dénonciations des conditions dans lesquelles cette réforme du système de pension, avec des risques de démantèlement de l’État-Providence. “Il est regrettable que les consultations autour de la réforme du système de pension aient été faites de manière unilatérale, sans consultation avec toutes les parties prenantes”, affirme-t-il dans un communiqué officiel.
Pour le secteur privé, “dans sa forme actuelle, la CSG est une taxe. Les cotisations faites à travers ce système sont récoltées et reversées aux retraités sous forme de pension. L’argent n’est à aucun moment investi pour générer des revenus additionnels. La question de sa viabilité est donc posée. En effet, quand le salarié d’aujourd’hui sera à la retraite, le poids que représentera sa pension devra être porté par ses enfants et ses petits-enfants.”
Tout en s’appesantissant sur le fait que “la CSG n’est pas viable et se présente davantage comme une injustice pour le secteur privé”, Kevin Ramkaloan, avec la brochure de Business Mauritius, ajoute que “la CSG et la pension universelle pourront représenter le coût de trois Metro Express par an.”

Il y a encore le risque que la remise en cause de la viabilité de la CGS surgisse dès les premiers paiements à partir de juillet 2023, compte tenu que les contributions annuelles versées à la Mauritius Revenue Authority sont estimées à quelque Rs 4 milliards pour des déboursements nettement plus conséquents.

Le secteur privé, que ce soit les employeurs, avec des charges sociales plus élevées et les employés, est présenté comme étant le grand perdant de la formule Padayachy. “Et les décaissements de la CSG, à partir de juillet 2023, augmenteront les inégalités entre les pensionnés du privé et les fonctionnaires. Ceux ayant travaillé dans le privé ne percevront que la pension universelle et la CSG après 65 ans”, souligne Business Mauritius.
A cette équation vient se greffer le phénomène inéluctable du vieillissement de la population. En 2014, les données de Statistics Mauritius indiquaient 4,6 personnes actives contribuant pour la pension d’un retraité alors qu’avec les dernières prévisions, ce taux passera à 2,4 personnes en 2034, et à 1,6 en 2054. “Les employés et employeurs du secteur privé devront, ainsi, contribuer beaucoup plus pour nos futurs retraités”, affirment les experts de Business Mauritius. Ajoutées à cela, les augmentations successives de la pension universelle, passant de Rs 675 en 1995 à Rs 9 000 en 2019 auront déjà mis les finances de l’État sous pression.

Un autre élément sur lequel mise Business Mauritius dans cette nouvelle étape de la contestation de la CSG est que “nous ne sommes pas tous égaux face à la pension”, ou encore “chacun sa contribution. Mais tous reçoivent le même montant de Rs
4 500 par mois à 65 ans”. Résumant son argumentation dans la conjoncture, Business Mauritius avance que “si le système est maintenu dans sa forme actuelle, lorsque les contribuables d’aujourd’hui partiront à la retraite, le poids que représentera leur pension sera encore lourd et celui-ci devra être porté par les générations futures. Les entrepreneurs locaux auront plus de difficultés à recruter, voire à retenir de jeunes talents. La CSG pourrait être un frein au développement économique, réduire notre compétitivité et être une source de frustration pour les salariés du privé car il sera de plus en plus difficile de leur offrir des salaires compétitifs.”

En conclusion, dans une tentative d’éviter une crise, le secteur privé préconise que “toute réforme doit se faire dans la consultation. Il est dommage que l’introduction de la CSG ait été faite de manière unilatérale par le gouvernement. Au vu des implications d’une telle réforme sur le long terme, Business Mauritius, en tant que représentant des petites et grandes entreprises, souhaite qu’un dialogue constructif soit établi avec les autorités afin d’éviter une crise.”

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