INCONGRU

Le président de la Fédération française de football (FFF), Noël Le Graët, a été suspendu, mercredi, jusqu’à nouvel ordre par son Comité exécutif extraordinaire ! Pour succession de polémiques, dont la dernière en date: ses déclarations inappropriées à l’égard de l’icône du football français, Zinedine Zidane, et champion du monde 1998. On parle désormais d’un audit commandité par le ministère des Sports français avant que son sort ne soit définitivement scellé.

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Que retenons-nous de cette actualité du moment ? Que Noël Le Graët a joui, depuis septembre dernier, d’une « certaine confi ance » de ses membres en dépit du fait de faire l’objet de graves allégations ! Alors que l’enquête que disait avoir lancé la ministre et ancienne tenniswoman, Amélie Oudéa-Castéra, n’aurait pas vraiment eu de suite.

Ce n’est que quatre mois plus tard, que Noël Le Graët a chuté de son piédestal. Non sans avoir gravi les marches menant à la remise des médailles de la fi nale de la Coupe du monde au Qatar! Aux côtés, entre autres, du président de la Fédération internationale de football associations, Gianni Infantino, malgré ses « casseroles » ! C’est finalement une déclaration, bien loin de la gravité des allégations, qui a, pour l’heure, eu raison de Noël Le Graët.

Cette sombre affaire intervient au moment même où le bras de fer entre le ministère des Sports local et la Mauritius Football Association (MFA) a atteint son paroxysme. La rencontre de lundi entre les deux parties, entre autres, n’ayant pas permis une sortie de crise. Au point où c’est le Conseil des ministres, placé sous la présidence du Premier ministre, Pravind Jugnauth, qui aura la lourde responsabilité de faire part de la position de la République de Maurice, en tant qu’État souverain, sur cet épineux dossier.

Désormais, la FIFA pourrait appliquer la manière forte en infligeant une sanction de deux ans au football mauricien. Elle l’a d’ailleurs clairement précisé dans un courriel en décembre. La FIFA en fera-t-elle autant à l’encontre du football français après que le ministère des Sports a demandé cette enquête sur une de ses fédérations membres ? N’est-ce donc pas là un cas flagrant de ce qui est considéré, à la FIFA, comme une « influence d’une tierce partie » ? À moins, bien évidemment qu’il y ait deux, voire plusieurs types de traitement et manière d’interpréter les choses à Lausanne !

Qu’on le veuille ou non, les allégations portées contre Noël Le Graët sont graves. Même s’il bénéficie toujours de la présomption d’innocence tant qu’une Cour de justice ne l’aura pas condamné. Au même titre, les déclarations à l’égard de Zinedine Zidane sont, elles, inacceptables en tenant compte de sa contribution à la toute première victoire française en Coupe du monde.

Ces faits n’ont rien de comparables avec la façon dont la MFA fonctionne. À Trianon, on est autant à blâmer en se basant sur ces scandales qui ont terni la réputation de notre football au cours de ces dernières années. Qui plus est, cette même MFA a été sanctionnée, et par la FIFA et par la Confédération africaine de football,… ses deux bienfaiteurs financiers ! N’oublions pas non plus les deux enquêtes policières en cours et dont on ne sait pourquoi, les responsabilités tardent toujours à être établies !

Dans ce contexte précis, nous estimons juste la décision du ministère des Sports, par l’entremise de l’État mauricien, de continuer à tenir la corde raide. D’autant que ce n’est pas à la FIFA de venir dicter au pays ce qu’il doit et ne doit pas faire. Quitte à se faire sanctionner sur le plan international.

Posons-nous du reste cette question : que gagne et perd la MFA en étant privés de compétitions internationales pendant deux ans ? Une simple réflexion répond en grande partie à la question. Consciente de l’absence de championnats nationaux, la MFA a tout de même validé des déplacements à l’étranger ! Résultats des courses ? Eh bien, la réponse est cinglante: nos différentes sélections nationales se sont fait humiliées à chacune des compétitions à laquelle Maurice a participé ? À l’exception de ce nul (3-3) concédé à domicile face à Sao Tomé-Et-Principe, un territoire ne disposant de loin des mêmes moyens que Maurice ! Est-ce la définition de la promotion du football version MFA ?

Ce qui est certain, malgré l’humiliation de nos pauvres footballeurs et footballeuses, ce que certains en ont profité pour voyager ! Même que, dans certains milieux, on avance que le déplacement pour assister à la Coupe du monde au Qatar a fait pas mal de mécontents, voire de dégâts, en attendant les prochaines élections ! Voyez-vous, il est plus que temps que la MFA soit démantelée en tenant compte de son fonctionnement hautement contestable. Une gestion aussi déplorable et qui plus est, par des pseudos-dirigeants qui, dangereusement, ne trouvent toujours rien à dire, malgré autant de faits d’anti-jeu avérés. Tant que leurs intérêts ne sont pas menacés…

L’exemple français doit obligatoirement faire école si on veut sauver ce qui peut encore l’être des « restes de notre football ». Peu importe si nous devons ensuite payer le prix fort et ce, même si c’est l’État Mauricien qui aura à porter seul le chapeau. Au moins, d’un point de vue éthique et transparence, Maurice aura fait preuve, sur ce dossier, de toute sa détermination à mettre un frein aux excès d’une association qui pense que rien ne peut lui arriver !

 

 

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