JIOI : Une jeunesse conquérante

Les Jeux touchent à leur fin ce dimanche soir, avec son lot de larmes, de cris de joie et de surprises. Notamment, la participation de très jeunes athlètes dont la pongiste maldivienne Dheema Ali âgée de 11 ans. Dans quelques semaines, Alicia Kok Shun et Maeva Matelot reprendront le chemin des classes, le sac rempli de cahiers, de stylos et de médailles. Rencontre avec deux des plus jeunes participantes mauriciennes à cette dixième édition. Du sang neuf, de la fraîcheur et, surtout, beaucoup d’espoir pour le sport mauricien.

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À 14 ans et des poussières, la nageuse triple médaillée d’or a tout d’une jeune adolescente normale. Alicia Kok Shun est devenue la petite coqueluche des Jeux 2019 en remportant l’or pour le 200 m brasse en 2.45.34s et le relais 4×100 mètres aux côtés de Camille Kœnig, Elodie Poo Cheong et Tessa Ip Hen Cheung. Séparée pendant près de 10 jours de sa famille et ses 14 oiseaux “qui ont chacun un prénom et qui me manquent beaucoup”, Alicia Kok Shun nous raconte sa journée. Incursion dans le quotidien d’une nageuse professionnelle.
C’est une toute petite voix un peu enrouée qui nous répond au téléphone. “J’ai attrapé froid lors de ma dernière compétition. Je grelottais beaucoup, l’eau était très froide”, nous confie-t-elle en s’excusant de ne pouvoir parler très fort. Un détail qui ne change en rien la détermination qui se lit dans la voix de la jeune fille. “Ma maman aimait nager lorsqu’elle était jeune, c’est pour cela qu’elle nous a inscrite mon frère, ma sœur et moi en natation”, dit-elle. Alicia Kok Shun aime la natation.

Une discipline qu’elle pratique depuis un très jeune âge. “Je me lève très tôt tous les matins, à 4h30, pour m’entraîner et directement de la piscine Serge Alfred, je file à l’école”, nous raconte la jeune étudiante du collège Queen Elizabeth. “Ensuite, après l’école, je vais de nouveau m’entraîner de 15h à 17h30.” Si d’autres adolescentes se seraient plaintes de devoir se réveiller tôt et de sacrifier tant de temps précieux, elle, elle s’en amuse. “J’ai essayé un peu de Tae Kwon Do et gymnastique, mais c’est la natation que je préfère.”
Devenir médecin du sport

Alicia Kok Shun est aussi une étudiante brillante avec un penchant pour les chiffres. “Mes matières préférées à l’école sont les Maths et l’Additional Maths”, dit-elle. Un amour pour les sciences dures qui l’amènera peut-être à réaliser un de ses rêves, soit celui de devenir médecin du sport. Très consciente du soutien et de l’encadrement de ses proches, entraîneurs et professeurs, elle en est reconnaissante. “Je remercie tous ceux qui m’ont soutenue de près ou de loin, surtout mes professeurs”, dit-elle. En attendant la cérémonie de clôture, ce soir, la jeune fille ne rate pas un jour sans appeler ses parents. “Ils m’appellent tous les soirs. Je les vois uniquement lors des compétitions. Ils me manquent beaucoup mais j’y suis habituée.” Et elle ajoute, “Je ne me sens pas mise à l’écart au village des Jeux car je connais plusieurs athlètes et nageurs”, nous dit-elle. La benjamine des Jeux est chouchoutée et traitée comme une vraie professionnelle.
De danseuse à haltérophile

Une vraie professionnelle comme l’haltérophile Maeva Matelot, 15 ans, qui a décroché trois médailles de bronze aux concours d’haltérophilie et a concouru dans la catégorie des 45 kg. Avec ses petites lunettes, la jeune fille a impressionné le pays entier par sa force de caractère. Nous l’avons eu au téléphone. “ça va faire une semaine depuis que je n’ai pas vu mes parents, ils me manquent beaucoup, mais j’ai l’habitude”, dit-elle. L’adolescente était une Girl Scout et donc les sorties sans les parents, en toute autonomie, comme une grande, elle connaît.
C’est un peu sans surprise qu’elle a choisi l’haltérophilie comme une grande. “J’adore le sport. Je fais de la danse depuis que je suis toute petite et c’est par le plus grand des hasards que je me suis mise à faire l’haltérophilie. Ma mère connaissait très bien l’épouse de mon entraîneur Jack Madanamoothoo que je remercie. Et c’est lors d’une sortie avec mes parents à la City Trianon que j’ai rencontré mon futur entraîneur qui m’a tout de suite convaincue”, explique Maeva Matelot qui habite à Eau-coulée. Depuis un an et trois mois, la jeune fille s’entraîne d’arrache-pied sans pour autant mettre de côté sa vie d’adolescente. “Je me réveille tous les matins, je vais au collège France Boyer de la Giroday et, si je n’ai pas de leçons particulières en après-midi, je vais m’entraîner à Cité Loiseau”, nous dit-elle. Quid du trajet Eau-Coulée /Plaine Magnien tous les matins? Même pas peur pour la jeune haltérophile. “J’en profite pour lire. J’adore la lecture, surtout les romans d’horreur!”

Maeva Matelot ne sait pas encore ce qu’elle fera comme métier même si elle avoue avoir un coup de cœur pour la biologie. En tout cas, une chose est sûre : elle ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Et si sa consœur Alicia a hâte de rentrer rejoindre ses oiseaux, Maeva a elle aussi hâte d’aller câliner Baboune et Caramel, ses deux chiens. Comme Alicia Kok Shun et Maeva Matelot, la nageuse de 15 ans Inès Gebert (déjà partie pour la France) aura aussi marqué les esprits en remportant une médaille d’or pour le 200 m Papillon en 2.26.56s. Week-End n’a pu la contacter. En attendant les prochains Jeux, ces jeunes filles garderont de beaux souvenirs de “cette foule extraordinaire!” Déterminées, elles sont prêtes à reprendre le flambeau.

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