JYOTI JEETUN, (ancienne directrice du SIT) : “Je suis prête à revenir à Maurice”

Notre invitée de ce dimanche est Joyti Jeetun, ancienne directrice du SIT licenciée sans préavis et dans des conditions déplorables par le gouvernement travailliste en 2005. Exilée en Grande-Bretagne, elle a fait carrière dans la finance et occupe plusieurs postes importants. Après avoir eu gain de cause devant le Privy Council pour “renvoi injustifié”, celle qu’on surnommait la “dame de fer” — dans le bon sens du terme — envisage de revenir à Maurice pour essayer de provoquer un changement à tous les niveaux. Elle s’en explique dans l’interview qu’elle nous a accordée cette semaine lors de son passage à Maurice.
Vous avez été licenciée, sans préavis, de la direction du Sugar Investment Trust en 2005. Vous avez poursuivi et gagné votre cas à la Cour industrielle puis devant le Privy Council. Jyoti Jeetun, combien les actionnaires de la SIT ont-ils déboursé pour payer la mauvaise décision de la SIT de vous licencier ?
Le Privy Council a jugé en 2011 que mon renvoi était injustifié et a condamné le SIT à me payer Rs 8 millions avec les intérêts accumulés depuis 2005. À cette somme il faut ajouter les frais d’hommes de loi des deux parties puisque celui qui perd devant le Privy Council doit payer les frais légaux. Tout cela a coûté au SIT une énorme somme d’argent, plus d’une quinzaine de millions. C’est la compagnie et les actionnaires qui ont dû payer les conséquences d’une décision prise par les directeurs. J’espère que les directeurs qui ont pris la décision de me licencier et de faire appel devant le Privy Council auront des comptes à rendre, que quelqu’un intentera une action en justice contre eux pour situer les responsabilités.
Mais il n’y avait pas que les directeurs responsables de cette mauvaise décision, il y aussi les ministres qu’ils représentaient au conseil d’administration de la SIT…
Tout à fait. La SIT est une entreprise régie par la Company Act qui prévoit des sanctions contre les directeurs qui prennent des décisions à l’encontre des intérêts de l’entreprise. Et, comme vous le faites remarquer, il y avait également dans ces affaire des shadow directors qui ont donné des instructions aux directeurs et qui sont aussi responsables. Ils ont décidé d’aller en appel devant le Privy Council en toute connaissance de cause puisqu’ils ont ignoré un avis légal de Me Clarel Benoît les mettant en garde contre une telle action.
Maintenant que vous avez gagné votre cas, savez-vous pourquoi vous avez été licenciée ?
Non. Il y a toujours beaucoup de spéculations autour du motif et j’espère que j’aurai un jour la réponse. On a parlé de ma proximité politique avec les leaders du MMM et du MSM, mais je rappelle qu’en 2010, au moment d’envoyer l’affaire devant le Privy Council, le MSM était au gouvernement. Je ne connaîs toujours pas la raison. Mon état d’esprit aujourd’hui, en 2014, est le suivant : I will not forget, it is difficult forgive, en particulier certaines personnes responsables de mon licenciement, mais j’ai reconstruit ma vie familiale et professionnelle.
Comment avez-vous évolué professionnellement depuis 2007, date de votre dernière interview accordée à Week-End ?
En 2005, nous n’avions pas le choix, nous n’avions plus rien et il fallait tout faire pour survivre, mais aussi réussir dans la vie. Je viens d’une famille pauvre de la campagne, d’une fratrie de neuf enfants, j’ai eu de la chance étant une fille d’avoir pu aller à l’école. Je m’étais battue pour réussir professionnellement et je ne pouvais pas, à cause d’une injustice criante, tout laisser tomber. Le défi était de refaire notre vie de famille, notre situation financière et nos carrières respectives. J’ai continué à travailler dans des banques à Londres tout en terminant mon doctorat, en 2009. J’ai occupé des postes importants dans le privé et au sein de la Commission européenne, à Bruxelles. Aujourd’hui, je suis consultante internationale, je donne des cours dans les business schools aux futurs MBA et masters en management, en finances, en comptabilité, en stratégie et j’enseigne dans une université.
On peut dire que, professionnellement, vous avez réussi, peut-être mieux que si vous si étiez restée à la direction du SIT…
Probablement. J’ai aujourd’hui une envergure internationale grâce à ma volonté de persévérer, d’aller toujours plus loin, de faire reculer les barrières.
Vous avez même failli obtenir un poste international, mais il vous a manqué le soutien du gouvernement mauricien…
Je ne voulais pas parler de ça… Effectivement, il y avait un poste de directeur exécutif à l’International Sugar Organisation en mars de l’année dernière. J’avais toutes les compétences voulues pour l’obtenir, mais il fallait le soutien du gouvernement mauricien pour pouvoir faire acte de candidature. J’ai fait les démarches nécessaires mais je n’ai obtenu aucune réponse officielle. On m’a fait savoir verbalement que le gouvernement mauricien ne voulait pas soutenir ma candidature. Je pensais que tout ce qui avait pu se passer en 2005 et après était derrière nous et qu’il fallait tourner la page. Tout le monde ne pense pas de la même manière. Mes compétences sont reconnues au niveau international, mais pas à Maurice. C’est regrettable, mais cela ne m’empêche de continuer à avancer.
Vous aviez dit à Week-End, en 2007, que vous n’étiez pas prête, émotionnellement, à revenir à Maurice. L’êtes-vous en 2014 ?
Je suis submergée par des messages de Mauriciens partout et à tous les niveaux de la société qui me disent que je dois revenir à Maurice pour contribuer à son développement. Il est impossible de rester insensible à cette demande que je ne comprends pas totalement. Vous savez, I have a good life in London now, mes enfants ont terminé leurs études, nous avons acheté une maison, nous avons une bonne vie. Mais quand on aime son pays, quand on suit l’évolution de la situation sociale, économique et politique, on ne peut qu’être interpellée, se sentir moralement responsable de faire quelque chose. Je pense que chacun a son niveau doit essayer d’aider son pays.
Le seul moyen de participer au développement du pays à Maurice passe par la politique. C’est ce que vous êtes en train d’envisager ?
Pour le moment c’est ni oui ni non. Pour moi la question est : que veut dire contribuer à l’avancement du pays ? Est-ce obtenir un ticket, se faire élire aux élections et devenir éventuellement un ministre ? Ou alors développer une vision pour l’avancement du pays à tous les niveaux et trouver les moyens de mettre en application cette vision pour en finir avec un système qui est presque à deux vitesses.
C’est-à-dire ?
C’est-à-dire que Maurice est devenue un pays avec une superbe infrastructure routière, qui mène, au-delà des ronds-points, à une autre île, celle des gens qui luttent pour survivre, pour pouvoir accéder aux choses basiques de la vie. Il y a, au niveau social, une dégradation avec des crimes, des vols, des agressions et une dégradation des valeurs morales. Je pense que c’est l’addition de tous ces éléments qui poussent les gens à me demander de revenir au pays. Est-ce qu’on réalise cette vision à travers la politique ou autrement, je ne peux pas encore répondre à cette question pour le moment.
Vous envisagez de créer un parti politique ?
Pas nécessairement. Je ne crois pas dans les grandes révolutions ni aux foules dans la rue pour changer les choses. Il faut être réaliste et pragmatique : Maurice est un petit pays avec un système et des structures et il faut passer par eux pour amener un changement. Avec le nombre de jeunes qui sont allés étudier et qui ne veulent pas rentrer, notre pays est en train de s’appauvrir en termes de ressources humaines. Les Mauriciens veulent d’un changement, c’est pourquoi ils sont à la recherche d’alternatives et certains pensent que je peux contribuer, avec d’autres, à faire de Maurice un pays où tout le monde aurait sa place et où il ferait bon vivre.
Que faudrait-il revoir en priorité ?
Le fonctionnement de toutes les institutions publiques qui emploient des milliers de personnes et coûtent des milliards à la caisse de l’État. Elles sont gérées par des gens — agents et partisans politiques — qu’il faut récompenser après chaque élection et qui n’ont pas de compte à rendre et, souvent, aucune compétence en matière de gestion. Il faut créer les structures nécessaires pour choisir sur la base des compétences professionnelles ceux qui vont diriger les institutions.
Mais, Jyoti Jeetun, la politique mauricienne repose sur la récompense par une nomination pour les agents, sympathisants, familles ou sociétés socioculturelles qui ont aidé l’alliance à remporter les élections. Il y a des agents qui soutiennent un parti ou un candidat parce qu’ils espèrent un retour sur investissement et tous les partis pratiquent cette politique…
Il est plus que temps de mettre fin à cette pratique qui gangrène le fonctionnement de l’État. Je comprends que chaque gouvernement a besoin d’individus de son bord pour mettre en pratique son programme politique. Mais cela ne veut pas dire que toutes les institutions, tous les membres des conseils d’administration de la fonction publique doivent être nommés sur un base politique. Il faut aussi que ces nominés aient des comptes à rendre quand ils prennent de mauvaises décisions. Il faut un système qui permet aux entreprises de fonctionner normalement au lieu d’être paralysées par l’incompétence ou les guerres de clans politiques ou ethniques. Nous devons mettre en place ce système parce que Maurice est un petit pays dans un monde extrêmement compétitif et qu’autrement nous allons totalement rater le coche. Par exemple, est-ce qu’on sait quel énorme potentiel représente pour nous le marché africain avec ses 54 pays et ses millions d’habitants ?
Ne sommes-nous pas censés être le pays-pont entre l’Asie, l’Europe et l’Afrique ?
On est fort à Maurice pour les slogans et les discours qui ne sont pas suivis de plans pratiques, d’encadrement pour réaliser les objectifs. Les pays africains ont besoin de ressources humaines pour le secteur financier et bancaire, les assurances et l’éducation. Quand j’ai fait mon MBA à Warwick en 1998, il y avait à peine quelques Africains dans ma classe. Aujourd’hui, le cours que je donne dans cette université se passent devant des classes entières d’étudiants africains. On pourrait créer une vraie “African Business School” à Maurice en nous associant avec une grande université décernant des diplômes reconnus dans le monde entier. Mais il ne faut pas attendre indéfiniment sinon d’autres pays vont le faire. Comme le Bénin qui a ouvert, l’année dernière, une “African School of Economics” en collaboration avec la prestigieuse université de Princeton. Il est temps d’arrêter de débiter des slogans et de définir des objectifs et des stratégies pour les atteindre. Si nous ne faisons pas attention nous allons reculer face aux pays africains qui, eux, sont en train d’avancer de plus en plus rapidement.
Les responsables politiques ont-ils le temps de s’occuper de stratégies de développement dans la mesure ou leur unique objectif est de remporter les prochaines élections ? Vous avez sans doute entendu parler du remake MSM-MMM qui, avant même que la date des prochaines élections ne soit fixée, se bat pour la composition d’un éventuel et hypothétique front bench gouvernemental ?
Je vous le répète, pour moi, l’important ce n’est pas obtenir un ticket, se faire élire et devenir ministre dans le prochain gouvernement. C’est vrai que le mind set est que, pour devenir riche, il faut faire de la politique, à tel point que la politique has got a bad name today à Maurice. Je crois qu’il faut nettoyer la politique, faire revenir les jeunes et les autres qui pensent qu’elle n’est pas faite pour eux, mais réservée aux fils et aux proches du pouvoir. Il faut faire en sorte que les jeunes ne se sentent pas exclus de la politique au profit des protégés et voient que la méritocratie fonctionne dans la transparence. Il faut créer l’espace et les opportunités pour que les jeunes reviennent au pays après leurs études et aussi que les Mauriciens de la diaspora qui ont de l’experience et qui le souhaitent retournent vivre au pays. Nous sommes un petit pays aux ressources limitées, nous avons besoin de nos étudiants et des membres de la diaspora mauricienne pour augmenter nos possibilités de développement.
Voyons les choses en face, ou plutôt dans la perspective politicienne locale. Vous n’allez pas rejoindre les rangs du PTr pour mener votre combat pour le changement et la moralisation. Comme on ne pense pas que vous allez intégrer le Parti Malin, il ne vous reste que le MSM et le MMM…
C’est vrai que par rapport à ce que j’ai subi en 2005, on a tendance à m’opposer au PTr. Mais savez-vous que quand j’étais petite la maison de mes parents à Triolet était recouverte de clefs rouges, symbole du PTr. Mes parents étaient jusqu’à la gorge des partisans du PTr. Pour eux, Chacha Ramgoolam était un saint et Bérenger le plus grand monstre que la terre ait porté ! C’est paradoxal de voir que pour beaucoup de gens le PTr ne peut pas être une option pour moi.
Paradoxalement, c’est une option qui vous intéresse ? Vous vous voyez en train d’aller faire campagne avec Navin Ramgoolam au n°5 ?
No comment !
Posons la question qui intéresse tous ceux qui suivent la politique mauricienne : quel serait votre préférence entre le MSM et le MMM ?
Je laisse cette question sans réponse pour le moment. Je n’ai pas pris de décision, dans la mesure où je n’ai pas eu de discussion et que je ne suis pas en face de proposition d’un côté comme de l’autre.
Vous êtes dans l’attente d’une offre digne et sincère ?
Pour le moment je n’envisage pas d’entrer dans un parti politique.
C’est une position qui est appelée à évoluer ?
Absolument.
Vous vous rendez bien compte que les éventuels candidats des deux partis mentionnés ne vont pas vous regarder d’un bon oeil. On entend déjà murmurer “li nek sorti Londres, li mett sari, tika et li vinn rod enn ticket !” Si vous entrez en politique, dans un parti, vous allez voir des vertes et des pas mures. Vous êtes disposée à le faire ?
Depuis 2005, j’ai eu suffisamment d’expériences pour surmonter n’importe quoi. Quand j’étais en poste à Bruxelles, j’ai travaillé dans une tension politique permanente entre les ACP et l’Union européenne et même entre les différents pays ACP. Mais disons que je n’ai pas beaucoup réfléchi sur le combat politique politicien. Ce qui m’intéresse le plus c’est comment contribuer à bâtir une meilleure île Maurice qui profiterait à l’ensemble de ses habitants. Nous avons, à l’heure actuelle, un pays fragmenté en communautés, en castes et en partis politiques. Nous vivons avec des clichés du passé qui, à force d’être répétés, ont été transformés en réalités historiques. Je vais citer un exemple : nous avons toujours eu un problème avec le gros capital à Maurice et ce que je vais dire va probablement choquer. Mon père était employé d’un établissement sucrier d’abord comme laboureur et ensuite comme chauffeur. J’ai passé mon enfance à écouter mon père raconter comment il était maltraité dans son travail, comment on lui faisait de la misère avec de longues heures et un salaire de misère. Le hic est que mon père ne travaillait pas pour un Blanc mais pour un capitaliste hindou qui était propriétaire du «tablissement» ! Étonnant, non ? J’espère que nous pourrons construire un pays en arrêtant de tout ramener au passé.
On entend déjà dire que, finalement, vous n’êtes que le porte-parole du grand capital, vous, la première femme hindoue à intégrer certains conseils d’administration du secteur…
Je peux vous garantir que j’étais loin d’être une yes woman ! Les directeurs qui m’avaient surnommée la dame de fer, racontent aujourd’hui en riant à quel point je leur ai rendu la vie difficile lors des réunions des conseils d’administration. Je me suis toujours focalisée sur l’intérêt de l’entreprise et me suis battue pour avoir le meilleur deal pour mes actionnaires. I was tough but fair. Nous devons créer une société où on peut discuter de tout, même des sujets délicats, de manière intelligente et sans préjugés. Il faut aussi être capable de créer de la richesse au lieu de se contenter de prendre du grand capital pour distribuer. Il faut le faire dans une certaine mesure mais aussi créer de la richesse, dans un système économique et social où chaque Mauricien se sentira à l’aise et où l’esprit d’entreprise sera encouragé.
Qu’est-ce qui vous a le plus frappé lors de votre actuel séjour à Maurice ?
Visuellement le pays a changé en façade  –  notamment avec les belles routes  – , mais dans le fond les problèmes sont multiples et les Mauriciens sont en train de développer une mentalité du chacun pour soi. Sur la route chaque automobiliste veut passer devant, sans respecter le code et en prenant le risque de provoquer des accidents. On se gare n’importe où, on débouche n’importe comment et si vous osez faire une remarque vous êtes insultés. La vie est tellement difficile que le chacun pour soi est devenu une manière de vivre.
Peut-on encore changer ce qui semble être devenu une manière de vivre ?
Je l’espère, sinon il ne restera plus d’espoir. Et, vous le savez, sans espoir la vie ne vaut pas la peine d’être vécue. Si je suis aussi sollicitée, c’est que beaucoup de Mauriciens n’en peuvent plus de cette manière de vivre stressante. Mais cela étant, il ne faut pas oublier une chose fondamentale : le changement de société commence par celui de l’individu, par soi. Au lieu de passer son temps à critiquer, il faut s’engager, descendre sur le terrain, faire dans le concret. C’est ce que je vais essayer de faire.
Votre famille est-elle d’accord avec votre nouvelle orientation ?
Daya, mon mari, ne s’est jamais senti à l’aise à l’étranger et se considère comme un exilé qui n’attend que l’occasion de revenir dans son pays natal. Mes enfants veulent revenir un jour et ma fille ne cesse de me répéter que chacun doit — à son niveau et selon ses capacités — faire quelque chose pour son pays au lieu d’attendre que quelqu’un d’autre le fasse à sa place.
Donc, tous les éléments sont réunis pour votre retour à Maurice. Qu’attendez-vous pour choisir un parti politique, même si aucune offre digne et sincère ne vous a été faite ?
Est-ce que tout doit absolument passer par la politique, par l’adhésion à un parti ? Cette question mérite une longue réflexion.
Vous disiez avoir toujours défendu l’intérêt des actionnaires, or, on a appris, à la fin de l’année dernière, que vous étiez opposée au deal Illovo. Expliquez-nous ce paradoxe…
Vous faites allusion à la déclaration de Jean-Mée Desvaux, ancien conseiller de Paul Bérenger, sur le deal Illovo. Pour moi, le deal Illovo was the best thing that happened to the SIT et a transformé radicalement cette entreprise. Comment est-ce que j’aurais pu être contre ce deal ? En 2001, nous n’avions pas un sou en caisse et nous avons obtenu la plus grosse part du deal : 35% des terres alors que les cinq compagnies sucrières n’ont que 13% chacune. Nous avions acheté 7 000 arpents de terres dont nous avons pu vendre une partie à nos actionnaires, des ti dimounn, des laboureurs et des artisans qui n’auraient jamais rêvé devenir des propriétaires. Alors comment est-ce que j’aurais pu avoir être contre l’Illovo deal ? Je ne veux pas entrer dans cette controverse, mais il faut souligner que je n’étais qu’une petite fonctionnaire qui n’avait pas voix au chapitre, qui n’a pas participé aux négociations. Je le redis : le deal Illovo est la meilleure chose qui soit arrivée au SIT depuis sa création, et j’étais totalement pour.
Revenons sur une question à laquelle vous n’avez pas vraiment répondu. Émotionnellement, êtes-vous êtres prête pour un retour à Maurice ?
Émotionnellement j’ai avancé dans la vie et le SIT, et tout ce qui a suivi est derrière moi. J’ai mis la blessure dans un tiroir fermé à clef et nous sommes détachés de cet épisode de notre vie pour continuer à aller de l’avant.
Cette éventuelle entrée en politique n’est pas motivée par un désir de vengeance ou de règlements de comptes ?
Il n’a jamais été question de vengeance, même en 2005. Ce n’est pas dans mon tempérament, je n’aime pas les conflits, je préfère travailler en coopération, en collaboration et recherche toujours des solutions aux problèmes. Si je reviens à Maurice, c’est pour aider à bâtir une meilleure île avec tous ceux voudront y contribuer…
“Si je reviens”… la décision n’est pas encore prise ?
I am willing to come back. Mais je ne peux pas encore dire quelle forme prendra ce retour.
Vous attendez un appel, une proposition ?
Sans commentaires.
En 2007, vous refusiez de prononcer le nom de Navin Ramgoolam. Vous êtes toujours sur la même position ?
Non. Pour moi, il n’a aucune importance. Il m’est complètement indifférent.
Mais si vous entrez en politique, il faudra vous battre contre lui.
And so what ?

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -