Lakol-la pa pran !

Ainsi, on nous a vraiment pris pour des imbéciles ! Un peu comme nous l’anticipions déjà, dimanche dernier. Alors même qu’il était quasi-utopique de venir faire “labous dou” en cette période si difficile de crise économique. Cela, en se basant sur des faits et un taux d’inflation qui a passé la barre des 11% le mois dernier, alors qu’à pareil époque, l’année dernière, ce chiffre était à 0.2% ! Bien malin celui qui pourra faire mieux que le ministre des Finances, Renganaden Padayachy !
C’est donc un véritable tour, dépassant le simple cadre d’équilibriste, qui a été réalisé par le Grand argentier lors de la présentation du budget 2022/23, avec l’assentiment du Premier ministre, Pravind Jugnauth. Ce même PM qui, jusqu’à tout récemment, était loin d’afficher de l’optimisme, nous faisant même penser et fort logiquement à la venue d’un père fouettard.
à la dernière minute toutefois, les données ont changé, avec le passage d’un père noël pas si père noël qu’on pourrait le penser ! Cela, en analysant avec acuité la situation et en tenant compte surtout des explications données par ce gouvernement et son incapacité à éviter la cascade d’augmentations, suscitant, à juste titre, une vague de colère des Mauriciens.
Subitement toutefois, le discours a changé. Au même titre que le très ridicule et exagéré “tap latab”, prenant encore plus d’ampleur mardi et cautionnant malheureusement une politique visant à faire croire à la population que le pays prospère. Alors que le monde entier est, lui, à genou en ce temps de guerre en Ukraine et d’une Covid-19 qui traîne encore toujours ses conséquences désastreuses. Pas à Maurice toutefois ou en juin 2022, “lepep admirab” profite actuellement d’une accalmie « imaginaire », mais dont le retour de la manivelle risque de faire deux fois plus mal !
Ainsi, dirions-nous, le gouvernement a trouvé des moyens pour soulager la population ! D’un claquement de doigts, pour ne pas dire par un tour de magie. Même si on aurait bien aimé que tel soit effectivement le cas, contrairement à la réelle et très lourde dette publique suspendue comme une épée de Damoclès au-dessus de la tête des générations futures. Elles qui, “kontan pa kontan”, auront à suer pour éponger cette dette, malheureusement.
On s’épargnera d’aller en profondeur sur les mesures prises, préférant laisser la chose aux économistes et autres analystes avisés. Mais on dira tout de même que la démarche du gouvernement de faire “labous dou” ressemble étrangement à ce proverbe si populaire : “Déshabiller Saint Pierre pour habiller Saint Paul.” Les malheureux automobilistes, pour ne pas dire les “pigeons de la République”, savent de quoi nous parlons !
Si nous prenons le temps et la peine de nous appesantir sur ce sujet d’actualité, voire politique, c’est parce que le sport en fait aussi partie. Et surtout de façon intégrante dans l’économie mauricienne. C’est dans ce contexte justement, nous dirons que les annonces de Renganaden Padayachy ne nous ont guère impressionné. Lui qui, dans le précédent budget (2021/22), avait pourvu au ministère des Sports 94.1M de moins suivant le premier confinement. Alors, même que l’économie n’était pas encore secouée au point où elle l’est actuellement !
Aussi, cette capacité à venir doper la préparation des athlètes de haut niveau à coup de millions de roupies nous interpelle. D’autant qu’il n’y a pas longtemps, des fédérations étaient à mendier, afin de pouvoir représenter dignement le pays à des compétitions internationales ! Non sans avoir brillé avec des médailles d’or !
N’emprunterions-nous pas, dans ce contexte précis, le sentier de la discordance ? Où sont-ce les sommes identifiées dans le passé, mais pas utilisées en raison des restrictions de déplacement à l’étranger, qui ont été remis au goût du jour ? Du coup, sur les Rs 94.1 de baisses qui étaient prévues, le ministère des Sports récupère, cette fois, un total de Rs 135.2M !
Si ce gouvernement maîtrise très bien les chiffres, en revanche, tel n’est malheureusement pas le cas de la chose sportive. Au même titre que le ministre des Sports, Stephan Toussaint, qui peine, lui, toujours à cerner les contours de ce portefeuille, sept ans après !
Ce qui est important de comprendre, c’est que ce ne sont pas des millions de roupies, annoncés à gauche et à droite dans le but de faire tourner les têtes, qui aideront le sport local à rebondir. Ce dont les fédérations ont réellement besoin, c’est d’un accompagnement professionnel, par le biais d’une politique réelle et durable. Cela, afin de pouvoir, à nouveau, retrouver leurs lustres d’antan. Et cela passe indéniablement par la mise en application des moyens importants, non seulement aux sportifs de haut niveau, mais aussi à cette base primordiale.
Cette même base pourtant fragilisée, en juillet 2020, par ce même gouvernement, avec l’annonce de son plan d’excellence et cette démarche à vouloir asphyxier la catégorie régionale, donc la base même de notre réussite ! Non sans oublier les « experts » de la fameuse « lakwizinn » qui continuent à vivre dans une bulle et qui semblent visiblement être coupés de toute réalité.
Le budget présenté par Renganaden Padayachy est donc loin de nous convaincre, une fois encore. Les mesures annoncées étant diamétralement opposées à la situation économique compliquée et aux explications données précédemment. Sauf pour ceux qui continuent toujours à croire que le père noël existe, malheureusement !

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