Rien ne va plus

Silence, rien ne va plus !

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Silence, rien n’est pour autant perdu, même si rien ne va plus !

Alors que nous sortons du vacarme des fêtes de fin et de début d’année, place maintenant au silence pour nous recentrer, nous ressourcer.

C’est dans le silence que nous pouvons nous retrouver et nous réajuster à ce que nous vivons et à ce que nous affrontons, sans nous y confronter avec trop de résistance mais toujours avec vigueur et discernement. C’est aussi, là, au creux de ce calme, que l’apaisement nous envahit, que l’angoisse nous saisit ou que les souvenirs remontent, apportant avec eux un lot de réjouissances, parfois des regrets et des blessures. Mais laissons de côté ces derniers, l’année passée en a trop à faire ressurgir. Ne les laissons pas happer nos mémoires avec ce qui est noir, cela risquerait de nous faire dériver vers un sentiment de solitude désarmante, d’amertume profonde ou de désagréable nostalgie. Et puis, ils font excessivement de bruit dans ce silence que je voudrais paisible, tranquille, et qui agit, par ailleurs, comme un petit boost.

Dans ce silence, j’entends les vagues crier leur colère, la mer murmurer ses secrets et les bateaux se cogner à l’eau dans un bruit sec et sourd.  Les vaguelettes, elles, semblent plutôt s’adonner à la chansonnette dans un cliquetis permanent. Le sable, docile, s’enfonce et s’envole au gré des pas et du vent. Des voix s’entremêlent au loin, portées par les confidences et les bavardages. La vie se raconte là au détour de cet instant simple et inoubliable. Oui, la vie se raconte bravement dans les bruits de la nature et se dessine aussi dans les rencontres et les retrouvailles.

C’est dans le silence que nous pouvons entendre les oiseaux parler de leurs amours, de leur passé et de leurs projets, même si ceux-là ne concernent que leurs petits nids douillets qu’ils tricotent. Ces dizaines d’oiseaux se pavanent, brindille au bec, entre ciel et arbres, alors que les chauves-souris planent à la tombée de la nuit, toutes ailes déployées. J’entends les feuilles chuchoter, des branches valser au rythme du vent, alors que le tronc des arbres reste stoïque, solidement ancré. Cet arbre, aux multiples feuilles et aux diverses branches, illustre d’une certaine manière nos vies. Nos cheveux s’envolent avec le vent, notre corps tantôt se débat avec violence, tantôt se laisse guider par le souffle imperceptible, alors que nous gagnons, en même temps, à être enraciné, avec confiance, dans ce que nous sommes vraiment.

J’apprécie ce silence qui laisse percevoir que même les pierres hurlent et que les rochers soupirent, tant ils sont témoins de l’usure du temps qui passe. La terre, elle, s’étend sous nos pas et sous le poids de notre histoire. Féconde et fertile, elle abrite les graines mortes, tombées en elle pour, plus tard, leur servir de berceau puis de demeure. On y plante et y cueille pendant qu’elle accueille toute pluie venue des cieux. D’autre fois, telle une terre aride, elle crie sa soif d’être arrosée par ses mêmes eaux. Un sol sec a besoin de se rafraîchir tout comme un cœur asséché a besoin de réconfort. Sol brûlé, terre mouillée, ô combien elle vit, revit, survit : elle a tant à raconter. Présente depuis la nuit des temps, toujours là pour donner ce dont nous avons besoin, là pour réceptionner tout ce que nous lui donnons. Solide et fragile à la fois, elle encaisse, elle prend, elle donne et rarement ne tremble.

Silence.

Le ciel se réjouit alors que les passants sourient. Les nuages effacent nos doutes et se surpassent dans un spectacle haut en couleurs et en formes. Tout cela n’est que beauté et se renouvelle, chaque jour, sous nos yeux ébahis, avec la même envie de se parer de merveilles, avec la même passion d’être apprêté au mieux possible. Là, tout n’est que splendeur, il suffit juste de rechercher l’émerveillement en toute chose, si petit soit-il, si minable qu’il semble paraître. Tout se contemple dans le silence.

Alors silence.

Le temps s’enfuit, s’ensuit alors une envie folle de profiter de chaque instant. Les jours, eux, se remplissent et donnent l’envie de ne faire que le plein de joie. Ne rejetons pas pour autant la souffrance ! Celle-ci a plus à nous apprendre que les simples joies qui passent, qui égayent le temps d’une saison mais qui, avouons-le, ont le génie de nous réjouir lors des situations qui nous plombent le moral et nous plongent dans des bas et des creux. Cela est bien une chance inouïe à considérer avec enthousiasme. Mais dans les larmes, il y a aussi l’espoir fou d’être entendu. Qu’elles soient de joie ou de tristesse, elles ont le mérite, le temps de leur descente sur les joues pommées ou creuses, de porter tout ce que l’on ressent à cet instant précis, de nous alléger du poids qui nous accable, pour nous laisser, ensuite, plus serein, plus apaisé, dans un abandon salvateur.

Silence.

Il est encore possible de nous ressaisir parce que c’est de nous que jaillissent toujours plus fort, l’espérance et le courage qui nous font tressaillir d’allégresse et même de tendresse.

Place, donc, au silence et que se lève le rideau sur cette année 2022 !

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