Le président des Syndicats du service civil déçu du dernier rapport : Narendranath Gopee réclame la fermeture du PRB

l Quelle est votre appréciation du dernier rapport du PRB ?

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Pour un PRB qui a eu presque six ans pour être travaillé, le rapport est décevant. À première vue, c’est un copy-paste du rapport de 2016, à l’exception de quelques détails dérisoires ajoutés dans certaines recommandations et qui n’ont pratiquement pas d’impact sur le fonctionnement de la fonction publique. Pour moi, un rapport du PRB doit être axé d’abord sur la transformation du secteur public, qui ne fonctionne pas pour le moment et parallèlement la formation. Il y a eu quelques propositions quant à la formation – c’est une des rares demandes de la Federation of Civil Service and Other Unions (FCSOU), qui a été prise en compte, le reste ayant été occulté — mais il reste à traduire cela dans la pratique et voir si cela marche véritablement.

l Ce dernier rapport du PRB fait état d’une moyenne de 8% d’augmentation salariale…

Je ne comprends pas comment ils sont parvenus à cette moyenne de 8%. Selon le calcul que la
FCSOU a effectué, nous obtenons pour l’employé au bas de l’échelle 4% d’augmentation salariale. Et cela tient compte des Rs 1000 octroyées en avance ainsi que la compensation pour le coût e la vie. J’ai plutôt l’impression que le Premier ministre est venu dire ce que les autres voulaient qu’il dise. Pour expliquer comment il a obtenu ces 8% de moyenne, le PRB avancera un calcul technique qui prend aussi en considération les increments, ce qu’il ne devrait pas faire. Dans son calcul, le coût de la vie de 2016 à 2020 est aussi pris en considération, alors que cela ne doit pas être pris pour une augmentation, car il s’agit d’une compensation pour la perte du pouvoir d’achat. Donc, ces 8%, c’est pas ça finalement.

l Le Premier ministre est aussi venu expliquer certains points de ce rapport…

C’est un gros faux pas du Premier ministre qui a tenté d’y gagner un capital politique avec cette présentation. Ce n’est pas au Premier ministre de venir déclarer un rapport officiellement. Les années précédentes, c’est le PRB qui déposait son rapport. Il pouvait y avoir un ministre présent, mais la technicité de la présentation revient au directeur du PRB. Quel était le but de cette conférence de presse de Pravind Jugnauth ? Est-ce que le Premier ministre a demandé au PRB pourquoi il a tardé pendant dix mois avant de soumettre son rapport ? Cela nous convainc que le PRB est devenu un instrument politique du gouvernement, car ils n’ont écouté que le gouvernement, qui est notre employeur. Nos propositions n’ont pas été prises en considération.

l Il y a néanmoins quelques bons points pour les fonctionnaires. Le ratio a été réduit paraît-il…

Le PM est entré dans la technicité du rapport — ce qu’il n’aurait pas dû, car il a misguided les fonctionnaires sur le contenu du rapport. Il a répété des irrégularités. Ce qu’il a dit sur la relativité des salaires est totalement faux. Si un Senior Chief Executive touche Rs
210 000 et au bas de l’échelle, le General Worker touche Rs
10 250, quand je fais le ratio, cela me fait 1:20 et non 1:6,2. L’écart entre le plus pauvre et le plus riche augmente. Autre misguidance du Premier ministre, son discours sur le paiement des sick leaves par exemple, alors que c’est un droit des travailleurs. Ce n’est pas un cadeau. Tout comme l’augmentation des passage benefits. Oui, cela a augmenté, car c’est un pourcentage de notre paye. Si notre paye augmente, le passage benefit aussi. Ce n’est pas un cadeau. Le Premier ministre a tenté de brainwash les fonctionnaires en leur disant que les arrérages qui seront payés en novembre seront payés sous forme de lump sum. Ce n’est pas non plus un cadeau. Ce qu’il aurait dû avoir payé en janvier 2021, il le paye en octobre-novembre de cette année. Nous savons quel regard les fonctionnaires ont à chaque sortie du rapport du PRB. Très souvent, ils ne s’arrêtent qu’au quantum. Légitimement, je dois dire, car pendant six ans, il y a eu une érosion de ces bénéfices. Le PM connaît cette faiblesse des fonctionnaires et il a tapé dessus et parlé de lump sum… Pour nous, il est évident que la technicité dans laquelle est entrée Pravind Jugnauth était faite on purpose. La preuve, comme je le disais, que finalement le PRB est devenu un instrument politique du gouvernement.

l Les fonctionnaires ont tout de même perçu Rs 1000 en avance…

Le rapport ne fait aucune mention de ces Rs 1000, sauf pour dire qu’il a pris cela en considération. Mais comment ils ont calculé les augmentations sur ces Rs 1000, le PRB ne le dit pas. Je me demande d’ailleurs si ces Rs 1000 ont une relation avec le PRB, car cela avait été présenté comme une allocation. Et pour ceux qui ont touché leur Rs 1000 et sont partis à la retraite, ces Rs 1000 n’ont pas été prises en compte sur leur paye. Finalement, pour moi, c’est un bribe pour les fonctionnaires pour fermer leur bouche pendant un an, le temps de soumettre le rapport. Le Premier ministre devait-il venir de l’avant pour dire que dans l’attente du rapport, voilà Rs 1000 d’avance ? Pou ki ou pe pran rapor PRB ? Eski kapav pran enn rapor PRB pou bargain avek ? Pravind Jugnuath a touché le point faible des fonctionnaires, car il sait que toute la population est financièrement en difficulté. Mem Rs 500 zot ti pou aksepte.

l Vous évoquez plusieurs anomalies dans ce rapport. Par exemple ?

Une grosse question reste en suspens : où est passé le rapport pour les parlementaires ? Cela aurait dû être dans le rapport intégral de ce PRB pour qu’on sache quelles sont les recommandations pour les parlementaires. Mais rien. Le PM a lui-même dit que ce rapport sera pour après. Quand on voit que le rapport pour le judiciaire, qui est un secteur qui absorbe beaucoup d’argent, est, lui, publié, on se demande pourquoi celui des parlementaires ne l’a pas encore été. Ki PRB pe kasiet dan rapor bann parlmanter ? C’est la question. Ki pe al donn zot ki pa finn kapav met sa dan sa rapor-la ?

l Quelle est la marge de manœuvre des syndicats, donc ?

Légalement et administrativement, nous sommes bloqués. Nous ne pouvons rien faire. La famille des fonctionnaires est complètement affaiblie dans le pays. Aujourd’hui, en termes de négociation collective, le secteur privé est plus effectif que nous. Il n’y a pas de négociation collective avec le PRB, il n’y a qu’une consultation palliative. Nous n’avons aucun collective agreement avec le gouvernement, et pour aggraver la situation, nous ne pouvons même pas mettre un litige devant le tribunal. Nous sommes coincés et nous devons accepter ce rapport dans la manière qu’il a été soumis. Dans une telle circonstance, la Fédération ne peut pas venir dire aux fonctionnaires que nous rejetons le rapport. Nous n’aurons pas de response, ils ne nous écouteront pas. C’est pourquoi je dis que le Premier ministre est venu couper l’herbe sous les pieds des syndicats.

l Cela veut dire que vous jetez l’éponge ?

Nous n’avons pas beaucoup d’options. Si nous ne rejetons pas le rapport, ça ne veut pas dire que nous avons accepté. Il y a toujours l’option de l’Addendum, pour la correction des erreurs et omissions. Et nous allons demander à nos membres de préparer leur document. Mais je me demande si cela vaut la peine avec la quantité d’omissions dans le rapport, car tout ce que les syndicats ont proposé n’a pas été mis dans le rapport. J’avais moi-même soumis un document volumineux avec les recherches que nous avions faites sur l’ancien rapport relevant toutes les failles et tous les problèmes normalement rencontrés par les fonctionnaires et nous également en tant que fédération pour interpréter les recommandations. Mais rien n’a été considéré. Dans l’ensemble, cela signifie qu’il y a une grosse omission. Kan ou pe tir ou main report apre 5-an ans me ou pa finn kapav place les demandes des employés dans ce rapport, alor, eski ou pou kapav met sa dan enn ti addendum report ? À ce jour, si on prend les demandes des fonctionnaires pour mettre dans un rapport, ce rapport sera aussi volumineux que le rapport principal du PRB.

l Comment le PRB peut-il mieux faire à l’avenir ?

Depuis 1987, depuis la sortie de son premier rapport à ce jour, le PRB utilise trois mêmes mots : Efficience, Efficacité, Productivité. Ce qui veut dire que pendant ces 34 dernières années, la fonction publique n’a été ni efficace, ni efficiente, ni productive. Pour moi, le PRB n’a pas sa raison d’être. En 2016, il y a avait une tentative du gouvernement pour fermer le PRB, mais la FCSOU a résisté contre cela, contre la fermeture d’une institution dont nous sommes à la base. Nous pensions à chaque fois que cela pouvait s’améliorer. Même quand nous avions brûlé le rapport, nous n’avions pas demandé qu’il ferme. Nou ti donn li enn sans. Mais avec la patronalisation du dernier rapport, nous pensons que le PRB n’a pas sa raison d’être. Il doit fermer ses portes. Le gouvernement dépense des millions par mois en termes de salaires et de bénéfices pour des officiers du PRB qui ne travaillent pas. Les deux premières années après la sortie d’un rapport, personne ne sait ce que fait le PRB. Ils sont endormis. Ce n’est que sur la troisième année qu’ils commencent à travailler. C’est le PRB qui est l’institution la plus inefficiente, inefficace et la moins productive que nous avons. Il n’y a aucune raison pour laquelle nous devons continuer à investir dans le PRB. Pour nous, c’est simple, lorsqu’il arrive l’heure de revoir les salaires, trois ans avant, le gouvernement, en consultation avec les syndicats, devra recruter un commissaire des salaires, comme nous l’avions fait avec le Britannique Chesworth. En attendant, le syndicat va se battre pour tenter de convaincre le PRB avant qu’il ne ferme ses portes.

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