Métro et travaux

— Alors, comment se passent les travaux du métro chez toi à Curepipe ?

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— Ne m’en parle pas. Avec les déviations, Curepipe est devenu un embouteillage permanent. Sans compter que les bus roulent dans tous les petits chemins et que les bus stop ont changé.

— À Rose-Hill aussi toi. Ce n’est plus à la gare des autobus qu’on prend les bus maintenant. C’est sur la route royale même.

— Mais on n’avait pas refait la gare des bus à Rose-Hill ?

— Oui, mais on l’a fermé pour les travaux du métro.

— Mais quels travaux encore ? On n’a pas fini à Rose-Hill ?

— Oui, on a fini. Mais on vient de commencer les travaux pour Réduit et on a fait des déviations dans le centre. Je ne te dis pas les embouteillages sur la route royale, tout le monde croit qu’il a priorité sur les autres et tout le monde fonce. C’est infernal !

— Et dire que le métro devait soi-disant régler les problèmes des embouteillages dans les villes !

— Passe un coup dans le centre de Vacoas ou de Quatre-Bornes et tu verras que le métro ne fait qu’augmenter les embouteillages. C’est pire qu’avant.

— Mais ce ne sont que des travaux. Quand ce sera fini, ça va aller mieux.

— Ça, je commence à me le demander.

— Pourquoi tu dis ça ?

— Prends un coup la ligne Rose-Hill/Port-Louis.

— Il paraît que tu fais le trajet en 20 minutes, alors que le bus prend plus que le double de temps.

— Ça, c’est vrai. Mais il faut d’abord que tu arrives au métro si tu n’habites pas dans le centre de Rose-Hill. Après, il faut prendre un petit bus, s’il passe près de chez toi, ou un taxi-train et ça prend du temps.

— Mais enfin, tu arrives à Port-Louis en 20 minutes quand même !

— Oui, mais tu arrives où ça à Port-Louis ? Avant on s’arrêtait au Caudan et il fallait marcher plus d’un kilomètre pour arriver dans le centre. Ça allait encore, maintenant c’est pire.

— Qu’est-ce que tu veux dire ?

— Maintenant le terminus n’est plus au Caudan, mais il a été avancé à Decaen où on a construit un nouvel arrêt.

— Decaen, c’est ou ça ?

— C’est avant Caudan.

— Mais pourquoi on a avancé le terminus à Decaen ?

— Parce que, figure-toi qu’on a fait une erreur dans la construction du métro à cet endroit.

— Ah bon ? On n’a pas fait tous les calculs avant de construire le métro ?

— Ça je ne saurais te dire. Tout ce que je sais, c’est que maintenant on s’arrête à Decaen.

— Où est le problème ?

— Pour aller dans le centre-ville tu dois marcher un mari long bout pour arriver à Caudan et passer dans le tunnel tout ça. Ou bien prendre la navette, parce qu’on ne peut pas traverser l’autoroute.

— S’il y a des navettes pour te conduire au centre-ville, où est le problème ?

— Je vais t’expliquer. La navette doit passer par la route normale, avec les autos, les camions et les bus. C’est-à-dire que tu passes plus de 20 minutes dans la navette pour arriver au centre de Port-Louis.

— Tu veux dire que tu passes plus de temps dans la navette que dans le métro ?

— C’est normal avec les embouteillages. Tu prends 20 minutes en navette et on te dépose sur la route où tous les bus font descendre les passagers. Si tu ne fais pas attention en descendant, tu peux tomber dans le canal !

— Tu n’es pas en train d’exagérer un peu, là ?

— Va faire un tour en métro et tu verras par toi-même. C’est à cause de ça que des gens préfèrent prendre le bus pour faire Rose-Hill/Port-Louis plutôt que de prendre le métro.

— D’après ce que tu me dis, on dirait que le métro ne va pas régler les problèmes d’embouteillage dans les villes.

— Jusqu’à maintenant on dirait qu’il ne fait qu’augmenter les embouteillages !

— Heureusement que vous n’avez pas ces problèmes d’embouteillage là, dans le Nord.

— Qu’est-ce que tu racontes ? C’est pareil pour ne pas dire pire. Tu ne sais pas qu’à Grand-Baie la deuxième partie de Chemin 20 Pieds a été fermée pendant des mois, obligeant les gens à utiliser la route côtière ?

— Comment c’était pendant les travaux ?

— Je crois que c’était pire que ce que vous avez dans les villes avec les travaux du métro. On a parfois eu des embouteillages depuis l’entrée de Grand-Baie jusqu’à Pereybère, je te dis.

— Mais pourquoi ?

— Parce qu’il y a plusieurs hôtels et bâtiments en construction ou en rénovation et que, comme on est à Maurice, les chantiers débordent sur la route !

— C’est comme ça partout, toi. Maintenant que le Chemin 20 Pieds a été rouvert, les tracas des automobilistes du Nord sont finis.

— Pas du tout, parce que les travaux ont été mal faits.

— Comment ça ?

— C’est pire qu’avant, je te dis. Les manholes sont plus haut que le chemin et si tu ne veux pas passer dessus et frotter le bas de ta voiture, tu dois faire des slaloms.

— Qu’est-ce que tu es en train de raconter : un chemin qu’on vient de refaire et qui dû coûter des millions de roupies ?!

— Oui toi. Demande à n’importe quelle personne qui prend ce chemin-là. C’est pire qu’avant : il y a autant de trous et de nids de poule, mais maintenant c’est coaltaré et on doit rouler lentement pour ne pas abîmer sa voiture. Même s’il y a des embouteillages, il vaut mieux passer sur la route côtière pour éviter d’abîmer ton auto.

— Mais pourquoi on a fait des travaux sur cette route-là alors ?

— Les mauvaises langues disent qu’il y avait sûrement des contrats à donner aux proches et aux petits copains. Comme pour les ventilators de la Santé ! Comme Xavier Duval disait : Maurice, c’est un plaisir !

— Pour ceux qui ont les contrats des travaux, certainement !

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