Opposition : les sujets qui fâchent pour plus tard

Villageoises obligent, les sujets qui fâchent comme la désignation de la personnalité qui sera appelée à diriger une alliance PTr-MMM-PMSD ont été repoussés à plus tard. Il se pourrait bien que ce sujet ne soit finalement abordé qu’après les municipales, normalement prévues pour le premier semestre de 2021, les dernières consultations urbaines s’étant tenues le 14 juin 2015, soit six mois mois après les générales du 10 décembre 2014 et bien en avance sur le calendrier. Après les municipales du 9 décembre 2012, la prochaine échéance était en fait prévue pour 2018.

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La dernière rencontre à quatre, Arvin Boolell, Navin Ramgoolam, Paul Bérenger et Xavier Duval, tenue le mardi 20 octobre, a essentiellement été consacrée aux villageoises organisées comme dans le cas des dernières générales dans la précipitation, ce qui fait peser une lourde responsabilité sur les effectifs de la commission électorale dont la course contre la montre du 7 novembre 2019 avait laissé des traces pas toujours reluisantes.

Un exercice de coordination a ainsi été décidé entre les trois partis de l’opposition pour permettre à ceux qui souhaitent se présenter à constituer autant que possible des équipes locales mixtes pour briguer les suffrages du 22 novembre et ainsi présenter une sorte de front commun pour faire barrage aux équipes gouvernementales appelées à se préparer depuis quelque temps déjà, ministres et PPS étant dans le secret des intentions électorales du Premier ministre.

À part les villageoises et son calendrier au pas de course, le leader de l’opposition ainsi que ceux des trois partis se sont aussi penchés sur d’autres sujets d’actualité en vue de coordonner leurs analyses et leurs actions. La rentrée parlementaire qui interviendra le 3 novembre a aussi été à l’agenda. Il a été décidé qu’Arvin Boolell réunira les députés de l’opposition le vendredi 30 octobre pour peaufiner les préparatifs en vue de cette rentrée. Le leader de l’opposition a déjà écrit au secrétariat de l’Assemblée nationale pour solliciter l’autorisation de tenir cette réunion des parlementaires de l’opposition dans une des salles qui sont utilisées pour les comités d’élus.

Autre sujet discuté en marge de cette rentrée, la très controversée Contribution sociale généralisée (CSG). Pour provoquer le débat qui n’a jamais eu lieu sur ce changement fondamental qui touche à la pension de la population, le leader de l’opposition se propose de déposer une motion d’annulation de cette mesure dès le mardi 3 novembre.

MSM : des nostalgiques de l’ère SAJ

Le profil bas observé par un bon nombre de cadres qui comptent un certain nombre d’années d’activisme au MSM a une explication. Ceux qui ont soit travaillé ou côtoyé le « bonom » Jugnauth ne sont absolument pas à l’aise avec le style du fils Pravind. La situation est telle que certains ministres n’hésitent pas à utiliser le vocable rendu célèbre par Roshi Bhadain « lakwizinn » pour qualifier les décisions prises et qui leur échappent, dans la mesure où ce sont quelques conseillers du Prime Minister’s Office qui sont à la manœuvre sur tout avec la bénédiction du chef du gouvernement et du parti MSM.

La situation à la MBC, qui est gérée par « lakwizinn », est aussi décrite comme illustrant parfaitement cette situation où les décisions sont prises par les proches de Pravind Jugnauth avec des directives données directement au conseil d’administration et aux folkloriques individus qui font office de directeur général d’occasion ou de grand reporter « caveau ». La gestion de la Covid est citée en exemple pour illustrer cette situation. La Santé et les Affaires étrangères ont ainsi été exclues de la communication sur la pandémie au profit de deux conseillers, quand bien même médecins, Zouberr Joomaye et Catherine Gaud.

Les critiques de ce déplacement des compétences au profit de conseillers politiques n’ont pas manqué de rire sous cape, même si le sujet n’est pas banal après la valse à deux temps, avec un pas devant et un autre derrière, sur l’autorisation donnée à deux personnes se trouvant en quarantaine pour aller assister à des funérailles de proches. Après avoir expliqué que cette facilité sera octroyée au cas par cas, voilà que les deux porte-parole attitrés sont venus dire qu’il n’y aura plus d’autorisation et de dérogation pour ce genre de sortie, la quarantaine devant être désormais scrupuleusement respectée.

« Ou krwar ek bonom ti pou ena sa kalite kiksoz la kot konseye pa kone kot sorti pe vinn koz lor tou zafer zot pa koné ? » C’est la réflexion dépitée lancée par un ministre cette semaine devant des fonctionnaires qui ont, d’ailleurs, chaudement approuvé ce constat.

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