Pourquoi pas les autres ?

Pourquoi tout réussit actuellement à la handisportive Noemi Alphonse ? Elle dont les résultats seront scrutés dans quelques mois aux Championnats du monde à Paris après son objectif déclaré d’aller chercher une médaille. Une étape, qui plus est, décisive avant de se rendre en suite aux Jeux paralympiques, l’année prochaine dans la capitale française toujours, avec les mêmes intentions légitimes.

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Noemi Alphonse n’a rien de différent comparativement aux athlètes valides. Oh que si. Elle est handicapée physique de naissance et a même eu à subir des amputations, alors qu’elle n’était pour tant qu’une enfant. En revanche, cela ne l’a cependant pas empêché à donner une nouvelle orientation à sa vie. Même que la handisportive est aujourd’hui devenue un symbole dans ce combat si important contre la discrimination.

Pourquoi donc Noemi Alphonse progresse au point de pouvoir désormais aspirer légitimement à une médaille paralympique ? Alors que d’autres peinent toujours à s’affirmer au niveau des Jeux olympiques près de 15 ans après la médaille de bronze obtenue par le boxeur Bruno Julie aux Jeux de Pékin en Chine. Merven Clair y est, lui, passé tout près aux Jeux de Tokyo en 2021. N’est ce pas important de tirer des conclusions et des leçons pour savoir où se situe le vrai problème ?

Malheureusement, trop souvent, nos décideurs peinent à trouver des solutions. Soit par incompétence, soit parce que les intérêts se trouvent tout simplement ailleurs ! Forcément donc, cela les empêchent de voir plus loin que le bout de leur nez. Alors même que la réponse se trouve pourtant devant eux. Faut-il cependant prendre le temps pour analyser les deux trajectoires, malgré la complexité qui existe entre ces « deux mondes » D’abord, est-il plus facile d’aller chercher une médaille aux JP qu’aux JO ? Pas nécessairement, même si à un certain niveau, on trouvera à dire le contraire ! Pas pour la handisportive toutefois. La réponse en marathon à ses détracteurs est plus que cinglante.

Car, on ne se place tout de même pas aussi facilement au sixième rang mondial sans effort, sans un encadrement technique digne et professionnel, et sans un soutien financier adéquat surtout. Certes, huit minutes séparent Noemi Alphonse de la star mondiale américaine, Susannah Scaroni, au 42km. Mais ne faut-il pas oublier que ce chrono a été réalisé en moins de quatre mois de préparation seulement! On parle bien de chrono, de performance et non de résultats et de médailles. Qu’importe aussi qu’on soit handicapé ou valide, en sport comme à diverses échelles de la société, la récompense découle essentiellement et toujours du travail. Tout en ayant cette envie démesurée et cette volonté à progresser, afin de pouvoir toujours viser plus haut. Non sans être soutenu à tous les niveaux, d’abord familial, puis d’un point de vue technique et financier. Des éléments essentiels et qui permettent justement à ces « deux mondes » de se comprendre et de se rejoindre.

Noemi Alphonse a donc eu la chance de pouvoir compter sur un entourage qui comprend ses besoins et autres attentes. Elle s’entraîne sans relâche, pratique- ment tous les jours et à la raison de deux sessions quotidiennes. Son entraîneur Jean-Marie Bhugeerathee a su, lui, trouver le bon filon grâce à ses contacts à l’étranger. Comprenez par là, les camps d’entraînement et autres compétitions de haut niveau valables. Il y a également le soutien de son sponsor personnel, ABC Group, une des pierres angulaires à saluer dans sa réussite.Au même titre que Magic Parasport Club et à un moment donné la fédération des handicapés physiques. Le soutien du ministère des Sports n’est pas à négliger, au même titre que celui du comité Horizon Paris 2024 et tous ceux qui ont compris le vrai sens du haut niveau. Malheureusement, combien sont-ils à profiter des conditions identiques ? Pas beaucoup. Même Merven Clair avait reconnu, l’année des Jeux olympiques, que le manque de préparation à l’étranger avait été à son détriment. L’a-t-on au moins entendu ou a-t-il tout simplement prêché dans le désert ?

Aussi, demandez à Noemi Alphonse à quel point des administrateurs étaient réticents à l’heure de trouver des fonds pour participer au marathon de Duluthen juin 2022 au Minnesota aux Etats-Unis. Des réactions déplorables et loin surtout de rejoindre ce terme si cher à certains, qu’est l’excellence. C’est dire que les mentalités doivent obligatoirement changer si le gouvernement veut réellement venir avec un plan d’excellence.Atteindre les étoiles est certes possible, mais pas dans les conditions présentes. Il ne suffit d’ailleurs pas de sortir de beaux discours ou encore faire de la littérature pour croire qu’on sera champion du monde.

Quant aux fédérations, elles doivent commencer parfaire preuve de sérieux et de détermination, tout en arrêtant de croire que les Jeux des Iles sont une finalité !Aussi, nombreuses sont-elles qui doivent revoir leur fonctionnement, afin d’être crédibles et transparentes. La seule façon susceptible d’établir cette relation de confiance avec les autres stakeholders Ce qui n’est malheureusement pas le cas où trop souvent on pense d’abord à soi. L’athlète étant considéré de marche-pied et même de paillasson ! Et ça, nombreux sont-ils ces véreux qui savent très bien de quoi nous parlons !

 

 

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