Tourisme : « Pas de réouverture des frontières sans vaccin ! »

Pour le ministre du Tourisme, Steven Obeegadoo, la bataille contre  le virus ne sera pas gagnée cette année

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Si l’espoir d’une réouverture très prochaine de nos frontières est permise avec l’arrivée, vendredi dernier, des 100,000 premières doses de CoviShield d’AstraZeneca, les opérateurs touristiques, dans l’attente depuis neuf mois, sont loin de jubiler. Ils ont été prévenus : pas question de prendre des décisions dans la précipitation, surtout avec les ravages de la pandémie dans le monde et les variantes qui font leur apparition. C’était lors d’une table ronde organisée, la veille, au Labourdonnais Hotel par la MTPA, en présence du PM adjoint et ministre du Tourisme Steven Obeegadoo, qui annonce que « 2021 sera l’année des vaccins. » Sans vaccin, pas de réouverture des frontières, dit le ministre, prévenant les opérateurs que la lutte sera de longue haleine. Dans le sillage, il propose la tenue d’Assises nationales du tourisme de l’après-Covid qui devraient avoir lieu d’ici un à deux mois.

Si Maurice, grâce aux mesures prises par les autorités – dont la fermeture de nos frontières ainsi que la mise en quarantaine payante pour les voyageurs venant à Maurice – est aujourd’hui considérée Covid-safe, «le danger est toujours là et la bataille est loin d’être gagnée ». C’est ce qu’ont concédé les opérateurs de l’industrie au cours de cette réunion avec le ministre qui a souhaité cette table ronde afin de pouvoir réfléchir ensemble avec les acteurs du secteur sur la marche à suivre dans l’optique d’une réouverture des frontières. Aucune décision ne sera prise dans la précipitation, a souligné Steven Obeegadoo, faisant ressortir que même si l’espoir est permis avec les vaccins, il faut rester vigilant pour éviter les risques. Steven Obeegadoo devait ainsi s’attarder sur le fait que « si une personne a fait le vaccin en janvier et en février, et vient à Maurice en mars, si les médecins disent que cette personne s’est protégée elle-même, on ne sait pas encore si cette personne peut transmettre ou non le virus. » C’est pourquoi il est primordial que non seulement un passager venant à Maurice soit vacciné pour sa propre protection, mais c’est important que la population locale soit aussi vaccinée, a-t-il expliqué. D’où sa conviction que 2021 sera l’année de la vaccination, d’autant que les autorités mauriciennes souhaitent atteindre l’immunité collective avec la vaccination d’au moins 60% de la population.

Immuniser la population le plus tôt possible…

Une immunité nécessaire pour que l’industrie touristique, à genoux depuis mars 2020, puisse se relever, garantir la sécurité d’emploi et aider à relancer l’économie du pays. « Plus tôt on pourra immuniser la population, plus tôt on pourra procéder à une ouverture générale du pays », a indiqué le ministre, faisant ressortir que ce sera une lutte de longue haleine contre la Covid-19. « Et la bataille contre le virus ne sera pas gagnée cette année », estime-t-il. En attendant, le secteur est appelé à trouver des solutions, sachant qu’il devrait y avoir « des situations intermédiaires » qui permettront, par exemple, de rouvrir les frontières partiellement. «Tout dépendra du programme de vaccination », insiste le PM adjoint.

Le statut Covid-safe de Maurice, un goodwill pour promouvoir la destination

Pour le président de l’AHRIM, Jean-Michel Pitot, qui concède que finalement, si le secteur du tourisme est à genoux,  «les autorités ont été avisées de ne pas ouvrir les frontières plus tôt. Le statut Covid-safe fait que Maurice a un goodwill extraordinaire, qui contribuera à la promotion de la destination.  « C’est assez rare d’avoir un pays qui vit quasi normalement au milieu de ce désastre sanitaire mondial », relève Jean Michel Pitot. Quant aux perspectives pour le secteur, le CEO de l’AHRIM rappelle que la situation est délicate à travers le monde, et la lutte sera longue. Cependant, dit-il, « je suis convaincu que le plus tôt on vaccinera un maximum de personnes, le plus tôt on pourra préconiser une ouverture générale. » C’est ce qu’il retient de la table ronde entre les opérateurs et les autorités touristiques.

François Eynaud, CEO de Sun Resorts, fait ressortir que « le gouvernement est à l’écoute ». Soulignant l’importance du dialogue, il estime qu’il est primordial pour sortir de ce gouffre qu’il y ait une planification afin que tous les acteurs du secteur (l’aviation, hôteliers, réceptifs, partenaires étrangers…) puissent s’organiser autour d’un même objectif: celui de la réouverture. Une planification qui devrait se faire au rythme de la vaccination pour atteindre l’immunité collective et ainsi, graduellement, rouvrir nos frontières.

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