Stocks de thon : Maurice s’oppose à la fermeture périodique des FAD par la CTOI

Maurice a formulé son objection formelle à la résolution 23/02 de la Commission des thons de l’océan Indien (CTOI) sur la gestion des dispositifs de concentration de poissons, adoptée lors de la 6e session extraordinaire au Kenya du 3 au 5 février dernier. Cette décision a été communiquée formellement à la CTOI par voie de correspondance en date du 22 juillet. L’organisation intergouvernementale, créée en 1993, vise à assurer la gestion des stocks de thonidés et des pêches dans la région océan Indien. L’élément qui risque de polariser l’attention est la place qu’occupe l’instrument de pêche connu comme le Dispositif de concentration de poissons (DCP), principalement dans la pêche au thon.

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Bien que Maurice affirme soutenir pleinement la conservation et les mesures de gestion visant l’exploitation et la gestion durables des ressources en thon, les autorités affirment néanmoins que ces mesures devraient être fondées sur des preuves scientifiques prévues à l’article V (2c) et 2 (d) de l’accord pour la création de la CTOI, et qui préconisent l’adoption de règles assurant la conservation des stocks couverts et qui suivent de près les aspects économiques et sociaux de la pêche, compte tenu des intérêts des Etats côtiers en développement.

Maurice, dans sa correspondance, envoyée la semaine dernière à la CTOI, met en avant que la décision d’une fermeture des Fish Aggregating Devices (FADs) du 1er juillet au 11 septembre de chaque année a été adoptée sans qu’aucune étude scientifique n’ait été menée pour étayer cette décision, soit la spécificité de la période ou la durée de la fermeture.

Malgré ses nombreux avantages, et bien qu’adoptée par tous les pays, dont ceux de l’Union européenne (UE), qui pêchent dans l’océan Indien à la recherche du précieux produit qu’est le thon, la capture de poissons avec des DCP fait tiquer, et ce, en raison des conséquences qu’ils entraînent dans leur sillage.

Les risques de pollution dus aux DCP ont en effet été mis en relief par Greenpeace qui, depuis plus de 50 ans, défend les droits de la planète pour que les activités d’aujourd’hui ne compromettent pas les droits des futures générations. Toutefois, l’UE n’est pas tout à fait d’accord avec les responsables de la CTOI, le point de discorde s’articulant autour des mesures pour trouver le juste milieu dans l’utilisation des DCP.
Ainsi, Maurice, à travers la communication officielle du ministère de l’Economie bleue, des Ressources marines et de la Pêche, fait ressortir que d’un point de vue économique, cette mesure pourrait entraver l’approvisionnement continu en matières premières des conserveries locales et entraîner de graves pertes de revenus pour les Etats côtiers en développement, y compris les petits Etats insulaires en développement (PEID), qui se fient lourdement à la pêche à la senne coulissante.

L’on a également noté que, jusqu’à présent, neuf parties contractantes ont déjà fait objection à la résolution, ce qui rend négligeable l’effet escompté de cette décision.

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