Christopher Collin : l’ex vice-champion d’athlétisme reconverti en sculpteur

Christopher Collin, 32 ans, habitant l’avenue Belle-Ile, Bambous, père de deux filles, avait décroché une médaille d’argent aux 800 mètres lors des Jeux des îles de 2011 avec un record de 1 m 53,33 aux Seychelles. Il n’a malheureusement pu poursuivre sa carrière dans le domaine de l’athlétisme, contraint de l’abandonner après un accident de moto en 2013, ayant subi de graves blessure sau pied gauche. Par conséquent, il n’avait pu représenter Maurice dans des compétitions de haut niveau.

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« J’ai préféré ne pas insister de peur que mon état de santé ne se dégrade davantage. Je n’ai pas baissé les bras », confie-t-il. En attendant, il se creuse les méninges pour trouver de quoi s’occuper. Cet employé de Médine qui n’avait pas grand-chose à offrir à sa femme Deborah pour fêter leurs sept ans de vie commune a fini par se découvrir une nouvelle passion. Il a eu la brillante idée de réaliser une sculpture en métal à l’aide de chaînes de motocyclette. Il en a créé une en forme du chiffre 7 accompagnée d’un cœur et d’une rose pour offrir en cadeau à sa femme. Cette dernière était très satisfaite et heureuse. « Cela a été le déclic pour moi », ajoute-t-il.

Cette initiative l’a alors poussé à aller plus loin. En 2019, il propose à ses amis de former une association artistique connue comme CALM (COOL). L’objectif principal de CALM est de promouvoir l’art en donnant aux artistes la possibilité de développer leurs talents pour le dessin, la peinture, la gravure, la sculpture, la musique, la danse, le slam et le théâtre. « J’ai participé à des expositions collectives. Nous avons organisé et animé une série d’événements, des spectacles artistiques à La-Pointe-Tamarin, un Live Painting avec le soutien de Jean-Yves L’Onflé, peintre, des expositions collectives à Art’sport au Sparc en 2021, le rassemblement annuel des artistes au Lakaz Flamboyant en janvier 2022, le “live painting for Indépendance” en 2022 », raconte-t-il.

Grâce à sa technique habile et sa grande attention aux détails, il se définit lui-même comme un sculpteur autodidacte. Il ne rate jamais une occasion pour prouver son talent. Il passe son temps chez lui à Bambous à peaufiner ses œuvres à l’aide de son marteau. « Mo less mwa guide par mo limazinasion », dit-il. Il n’est pas étonnant qu’on trouve chez lui des chaînes de motocyclettes, des objets de récupération des morceaux de tôle. « Li pe transform so la kour tigit par tigit an kinkari. Dan trwa ou kat mwa, li pou bizin fer enn parking dan so la kour », plaisante son ami Jean-Yves L’Onfié.

Collin ne laisse rien échapper. Il travaille tout ce qui lui tombe sous la main, il a le don de transformer une vieille chaîne de motocyclette, des objets de récupération en une œuvre artistique. Des objets tous différents afin d’en faire de véritables œuvres. Chez Collin, les sculptures prennent vie sous les yeux des curieux. L’artiste  invite à poser un regard différent et permet de voir ses œuvres sous un autre jour. Presque la totalité des matériaux qu’il utilise pour créer ses œuvres sont issus du recyclage. « Une seconde vie que l’on n’aurait pas imaginée pour des objets pourtant banaux », comme dirait son ami Jean-Loup.

Pour Collin, le recyclage a de nombreux atouts et permet de faire découvrir des utilités insoupçonnées à des objets de la vie de tous les jours. À une époque où la consommation et le gaspillage font rage, Christopher Collin veut faire passer un message. « Avec le coût de la vie qui augmente chaque jour, il faut apprendre à repenser au quotidien les objets que l’on utilise, la manière dont on vit. »

Christopher Collin est aujourd’hui un artiste connu non seulement dans la région pour ses créations originales mais aussi à travers l’île. « J’ai rêvé les yeux grands ouverts quand j’ai reçu l’invitation de Meraki Art Tribe dont le but est de promouvoir les beaux-arts dans le domaine de l’éducation et d’Odysseo pour faire de la sculpture en direct. Et nous avons donné l’opportunité à certains artistes de créer des œuvres recyclées à l’occasion de la Journée mondiale de l’océan. Les artistes avec des entités de renom ont contribué à des projets écologiques. À travers ces événements, j’ai eu la chance de rencontrer des gens formidables et de découvrir beaucoup de talents », confie l’artiste.

Christopher Collin n’aime pas perdre son temps. « Mo kontan dekouver, explor bann talan. » Une manière, dit-il, d’ajouter d’autres cordes à son arc. Outre la photographie, il détient un certificat délivré par la Mauritius Qualifications Authority. Il pratique ainsi le massage sur des sportifs qui souffrent des douleurs musculaires ou du nerf sciatique. « C’est un métier que je pratique depuis plus d’une dizaine d’années », ajoute-t-il.

 

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