Marée noire : La solidarité internationale s’organise

Sollicitée par Fridays for Future Mauritius, la jeune activiste Greta Thunberg invite à contribuer au Crowdfunding en faveur d’Eco-Sud

Après les médias étrangers, ce sont les militants de l’environnement qui sensibilisent sur la situation à Maurice, et un appel à l’aide a même été lancé par l’activiste Greta Thunberg, militante écologiste suédoise engagée dans la lutte contre le réchauffement climatique. Le journaliste français Hugo Clément a mis en place une cagnotte solidaire au profit de l’Ong Eco-Sud. Une autre opération de Crowdfunding est également en cours. Près de Rs 6 millions avaient déjà été récoltées à ce matin. Les actions ciblées de l’Ong sont de poursuivre le nettoyage en suivant le protocole des autorités, et de réfléchir à une Alternative Livelyhood pour ceux qui gagnent leur vie de la mer et à la réhabilitation.

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L’organisation Fridays for Future a envoyé un message à la jeune activiste suédoise Greta Thunberg pour venir en aide à Maurice, menacée par une marée noire. Dans sa réponse sur les réseaux sociaux, la jeune militante invite les internautes à soutenir la cause mauricienne et indique un lien vers une levée de fonds organisée par l’Ong Eco-Sud. « This morning a received an urgent call for help from @FffMauritius : We are a small tropical island with limited resources. Please can you help us? We need special equipments to remove the oil from our coasts and sea. Here’s a crowdfund they recommend: crowdfund.mu/Mauritius-oil », écrit-elle.

L’Ong Eco-Sud organise un “crowdfunding”. À ce matin, plus de Rs 5 934 000 avaient été récoltées, le but étant d’atteindre Rs 10 millions. Les fonds serviront à aider à financer ses actions liées aux opérations de réhabilitation suite à la catastrophe environnementale. Sur crowdfund.mu, l’Ong explique : « Comme nous n’en sommes encore qu’aux premiers stades de la marée noire, les fonds collectés seront potentiellement utilisés pour les dépenses ultérieures telles que : le suivi de l’impact de la marée noire sur la vie marine, le financement des projets de conservation, et toute action en justice qui pourrait également être envisagée. » Eco-Sud précise que « toutes les dépenses et les activités seront déclarées en toute transparence ».

Le journaliste français Hugo Clément, engagé dans la protection animale et environnementale, a pour sa part commencé une opération de cagnotte solidaire au nom de Coalition Plus. À ce matin, une somme de 55 622 euros avait été récoltée, pour un total de 3 367 participants. Dans un message publié sur son compte Facebook, le journaliste indique de 40 000 euros ont été récoltées en 24 heures seulement. L’argent sera versé à l’Ong Eco-Sud.

Réagissant à cet élan de solidarité internationale, Sébastien Sauvage, porte-parole d’Eco-Sud, souligne : « C’est important de sentir cette générosité internationale. C’est incroyable que des personnalités comme Greta Thunberg aident à donner plus de visibilité à notre action. C’est important, car il nous faudra beaucoup de courage pour la mobilisation sur le long terme. » Il ajoute que le board d’Eco-Sud, qui s’est réuni hier, a pris la décision de mobiliser ses ressources sur trois axes : poursuivre le nettoyage, avec le soutien des volontaires et selon le protocole établi par les autorités, réfléchir à une « alternative livelyhood » pour toutes les personnes qui gagnaient leur vie des activités en mer et qui sont affectées, et réhabiliter les Environmentally Sensitive Areas, dont les mangroves engluées dans le mazout, ainsi que les récifs.

Sébastien Sauvage ajoute : « D’abord, nous avons réorganisé les volontaires en les invitant à s’inscrire de façon à ce que nous puissions agir de manière coordonnée et selon le protocole mis en place par les autorités. À ce jour, nous avons 5 000 inscrits. Nous verrons, selon les compétences, où ils peuvent aider. Nous avons aussi lancé un appel pour que les personnes ne se lancent pas dans la manipulation du “Liquid Waste” sans les instructions des autorités, car ce produit est dangereux pour la santé. »

Au niveau de la réorganisation de la vie des personnes affectées, dont les pêcheurs, Sébastien Sauvage rappelle qu’Eco-Sud a déjà mis en place une ferme solidaire à St-Roc, basée sur l’agro-écologie, et que ce modèle pourrait aider. Il invite tout de même ceux qui auraient d’autres idées à participer à la réflexion. La réhabilitation constituera le troisième axe et, une fois de plus, ajoute-t-il, il faudra compter sur « l’énergie positive des Mauriciens ».

En parallèle, la fabrication de boudins artisanaux se poursuit sur plusieurs sites. Sébastien Sauvage confie qu’une troisième version du modèle initial sera expérimentée aujourd’hui. « C’est formidable de voir que nous avons la créativité et les ressources intellectuelles nécessaires à Maurice pour répondre à l’urgence de la situation. »

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