« Mr Nalu, we got bad news » : le vide après le décès d’Avishna, 38 ans, dialysée positive à la Covid

Au bout du fil, un membre du personnel soignant de l’hôpital de Souillac.

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Ses paroles retentissent encore dans la tête de Nalu Jena. Des mots qui charrient une douleur indélébile. Celle d’avoir perdu son épouse Avishna Jena, 38 ans, une des onze patients dialysés décédés, le 19 avril, depuis la résurgence de la Covid-19.

Dans sa cuisine ce mercredi, le ressortissant indien peine à retracer les faits ayant conduit à la mort de celle auprès de qui il partageait sa vie depuis 2012. « Que s’est-il passé? », se demande Nalu qui a organisé les rites funéraires de mon épouse.

Dans le vide qui s’est installé à Tamil Temple Road, Surinam, résonnent plusieurs questions qui demeurent sans réponses.

Le couple Nalu et Avishna, marié depuis 2012

Assis à la table de la cuisine, Nalu ressasse ses souvenirs. Son regard perdu hurle son incompréhension. Aucune explication crédible ne lui a été transmise suite à la mort de son épouse.

Depuis la résurgence de la Covid-19 dans l’île le 5 mars, 11 patients dialysés de l’hôpital de Souillac, dont neuf positifs au virus, sont décédés en quarantaine. L’accident vasculaire est la cause principale de décès d’Avishna Jena, selon les autorités.

Quelques mois de cela, le couple a appris qu’Avishna souffrait de diabète. S’en suit un traitement de dialyse deux à trois fois par semaine à l’hôpital de Rose-Belle. La patiente continue ensuite ses soins à l’hôpital de Souillac, qui deviendra un Cluster de Covid-19.

En effet, des cas positifs sont détectés dans le département de dialyse. Avishna se trouve parmi les patients qui sont conduits en quarantaine à l’hôtel Tamassa.

Selon Nalu, le premier test PCR de son épouse était négatif. Entre-temps, la patiente fait le va-et-vient entre le centre de quarantaine et l’hôpital de Souillac pour sa dialyse. Un deuxième test PCR détermine que la trentenaire est positive au virus, d’où son admission à l’hôpital de Souillac.

Pendant ce temps, le couple reste en contact permanent à travers des appels vidéos notamment. Malgré la maladie, Avishna semblait sereine, raconte Nalu. Toutefois, la jeune femme commence à rejeter et fait une chute en salle. L’angoisse s’immisce.

Le lundi 19 avril dans l’après-midi vers 18h, Nalu reçoit un appel de l’hôpital; son épouse a été placée aux soins intensifs et devra faire un scan. À 18h45, le téléphone sonne à nouveau :

« Mr Nalu we got bad news ».

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