Lakwizinn du PMO suspendue aux tractations du PMSD au sein de l’alliance de l’opposition avec une réunion au sommet des leaders, Ramgoolam-Bérenger-Duval, mercredi, à Riverwalk
La présidence de la République s’invite aux manoeuvres préélectorales, avec Xavier-Luc Duval lorgnant la State House et de nouveau le “koze” de Leela Dookun-Lutchoomun succédant à Pradeep Roopun
La publication du Writ pour la partielle au N°10, recalant le calendrier des échéances pour les générales, attendue presque au lendemain de la fête du Travail
Jour J-31 pour un premier rendez-vous incontournable du calendrier menant aux prochaines élections générales, avec le Premier ministre et leader du MSM caressant l’idée d’un troisième mandat successif à la tête de l’Hôtel du Gouvernement ou encore l’alliance de l’opposition PTr-MMM-PMSD affirmant que Sanzan pe vini ! Pena bare ! Que ce soit du côté de Lakwizinn du Prime Minister’s Office (PMO) ou dans les rangs de l’opposition, le point commun partagé est qu’il ne faut en aucune façon rater la mobilisation de la fête du Travail, qui se transformera en une bataille de foules sans compromis et susceptible de formater et de déterminer l’issue des prochaines consultations populaires. La révocation de Vikram Hurdoyal en tant que ministre de l’Agro-Industrie par le Premier ministre et sa démission en tant que membre de l’Assembée nationale, avec sa lettre remise au Speaker’s Office le mardi 13 février dernier, font que Pravind Jugnauth aura perdu contre son gré le contrôle du calendrier des élections générales. Il est tenu à s’astreindre à des critères et obligations découlant des dispositions de la Constitution et de la Representation of the People Act pour la tenue d’une partielle qui s’avère encore une fois de plus une fiction politique.
Quasiment dès le lendemain des rassemblements politiques du 1er-Mai, l’étape de la publication du Writ de la By-Election pour la circonscription de Montagne-Blanche/Grande-Rivière-Sud-Est (N°10) devra être franche. Ce sera au plus tard à la mi-mai. « Au sein de l’opposition, nous n’allons pas faire grand cas ou encore nous laisser tenter d’accorder une accordance plus que démesurée à ce Writ pour la partielle au N°10. Cette élection partielle n’aura pas lieu. Tout simplement un juste rappel que Pravind Jugnauth n’assure plus le contrôle du calendrier électoral et qu’il ne peut plus affirmer avec arrogance que nou pe al ziska dan bout nou manda ek eleksion pou ena an 2025. C’est déjà quelque chose de gagné sur le plan de la démocratie avec le chef du gouvernement devant se soumettre à des desiderata hors de son contrôle », souligne-t-on avec force au sein de l’alliance PTr-MMM-PMSD.
Toutefois, depuis l’annonce par Navin Ramgoolam de la formule consacrée du 35-17-8 pour la répartition des investitures en vue du prochain Nomination Day, l’agitation a gagné en intensité les rangs du PMSD. Dans un premier temps, les récriminations et revendications contre la formule 95 Revisited émanaient du rank and file du parti. Mais en fin de semaine, le leader du PMSD, de surcroît leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, a adopté la même posture avec des demandes bien spécifiques et dans la même lignée pour son parti.
La formule 35-17-8 qui fait débat
En effet, Xavier-Luc Duval a fait transmettre au leader du Pari Travailliste, Navin Ramgoolam, une proposition devant désamorcer les tractations de tension entre partenaires de l’alliance de l’opposition pour les prochaines élections. Le leader du PMSD se dit prêt à assumer, en cas de victoire aux prochaines élections, les fonctions de président de la République, mais avec neuf tickets pour ses membres au lieu des huit sur la table. Et surtout, un ministre venant des rangs du PMSD sur le front bench.
Cette proposition du PMSD sera l’un des principaux sujets, sinon le principal des discussions à l’agenda de la prochaine réunion des trois principaux dirigeants de l’opposition, Navin Ramgoolam, Paul Bérenger et Xavier-Luc Duval, à Riverwalk mercredi après-midi. À ce stade, aucune des parties concernées n’a voulu s’aventurer pour préjuger de l’issue découlant de la proposition du PMSD. « La possibilité de Xavier-Luc Duval à la présidence de la République avait été évoquée au stade initial des consultations en vue de constituer une alliance électorale. Mais la proposition n’avait pas fait son chemin, parce que le principal concerné avait fait clairement comprendre qu’il n’était pas très chaud avec cette éventualité », soutiennent des sources autorisées au sein de l’alliance de l’opposition.
« La difficulté aujourd’hui est que des contacts ont déjà été établis et une autre VVIP a déjà été approchée pour assumer les fonctions de président de la République sous un éventuel gouvernement PTr-MMM-PMSD. La nouvelle proposition du PMSD pour la présidence de la République vient placer les dirigeants de l’opposition parlementaire dans une position délicate devant à retirer l’offre déjà formulée. En tout cas, cette proposition, couplée à cette demande pour un 9e ticket, aussi bien qu’un membre du PMSD en tant que membre du front bench du Shadow Cabinet, sera abordé lors de la réunion convoquée pour mercredi après-midi en la résidence du leader du Labour à Riverwalk », poursuivent des sources autorisées, tout en concédant un forcing à risque de la part du PMSD.
Maillon faible du Front Bench
Le fait indiscutable demeure que le leader du PMSD se trouve depuis ces derniers jours sous d’intenses pressions des jeunes loups à l’appétit électoral grandissant au sein de son parti pour une révision de l’electoral deal sur la table de discussions au sein de l’alliance de l’opposition. Ce n’est nullement surprenant que les faits et gestes de Xavier-Luc Duval font l’objet d’un monitoring systématique des Top Chefs de Lakwizinn du Prime Minister’s Office, dont Gardien Kampman, qui ont déjà pris le pari que « le divorce politique au sein de l’opposition sera prononcé, aussi paradoxal que cela puisse paraître, avant même que le mariage ne soit consommé, d’autant que c’est un ménage à trois. »
Mais avant la rencontre au sommet de Riverwalk de mercredi, le leader de l’opposition aura l’occasion de donner la preuve qu’il y a bel et bien « un fossé qui sépare le PMSD du MSM et que les revendications formulées relèvent des aspirations légitimes des membres du PMSD. » Ainsi, pour la reprise des travaux de l’Assemblée nationale, avec la première Private Notice Question, Xavier-Luc Duval a préféré cibler un maillon faible du Front Bench du gouvernement, en la personne du vice-Premier ministre et ministre des Administrations régionales, Anwar Husnoo, au sujet de la compensation pour les victimes des inondations du 15 janvier dernier, autres que les propriétaires des grosses cylindrées, endommagées, dans les rues de la capitale.
D’aucuns affirment que les dividendes politiques d’une PNQ adressée au Premier ministre et Leader of the House pour cette première d’une année électorale auraient été davantage plus conséquents que l’option Husnoo. Dans la conjoncture, au sein de l’alliance de l’opposition, l’on préfère éviter de s’engager dans des commentaires outre mesure vu que mardi, une autre PNQ se profile à l’horizon, avec possibilité de rattrapage politique.
Puisque le PMSD a ouvert le chapitre de la State House en marge de la conclusion de l’alliance PTr-MMM-PMSD, dans des milieux politiques à l’Hôtel du Gouvernement, l’on revient avec le Koze, déjà évoqué vers la fin de l’année dernière, de voir Leela Devi Dookun-Luchoomun être pressentie pour succéder à Pradeep Roopun à la présidence de la République.
D’autres milieux politiques supputent que ce troc entre le Cabinet’s Office et la State House pour la colistière du Premier ministre à Quartier-Militaire/Moka (N°8) pourrait intervenir avant la dissolution prochaine de l’Assemblée nationale. Néanmoins, aucune confirmation de cette éventualité n’était disponible, avec à la clé un repêchage de la dernière minute d’Ivan Collendavelloo, leader du Muvman Liberater, en tant que membre du front bench du gouvernement de Pravind Jugnauth.
D’aucuns s’accordent à concéder que ce sera un retour at the last minute d’Ivan Collendavelloo au gouvernement, car avec les rassemblements politiques pour la fête du Travail, la campagne pour les prochaines élections législatives aura abordé un tournant décisif. Certes, les foules à Vacoas et à Port-Louis auront jeté les bases du rapport des forces sur le terrain avec les indécis encore à convaincre jusqu’au jour du scrutin. À ce chapitre, l’alliance à concrétiser PTr-MMM-PMSD mise sur le slogan Sanzman pe vini ! Pena bare ! Dimounn pe oule sazman ! Déjà, le comité tripartite pour assurer la coordination de la mobilisation sur le terrain s’est déjà réuni et a élaboré une ébauche de calendrier des congrès sur un plan régional, avec démarrage dès la fin du Ramadan et des célébrations de la fête Eid-ul-Fitr.
De son côté, le leader du Parti Travailliste, Navin Ramgoolam, participe à des séances de formation des agents de l’opposition, les trois partis confondus, au sujet des procédures à suivre et à surveiller le jour du scrutin et lors du dépouillement.
Dernière
ligne droite
À cet effet, hier après-midi, Navin Ramgoolam était descendu dans la circonscription de Rivière-des-Anguilles/Souillac (N°13). Auparavant, il s’était retrouvé aux côtés des agents de l’opposition pour les circonscriptions de Pamplemousses/Triolet (N°5) et de Montagne-Blanche/Grande-Rivière-Sud-Est (N°10). Il laisse entendre que les séances de formation, s’échelonnant tout un après-midi, permettront de s’assurer d’une meilleure garantie contre des velléités de risques de fraude.
De son côté, le MMM annonce une nouvelle réunion de son bureau politique pour mercredi, soit après la rencontre des trois leaders à Riverwalk, alors que le comité central sera convoqué pour samedi pour une évaluation de la situation avant de repartir à la conquête de l’électorat dès la mi-avril pour le randevou pa kapav rate du 1er mai.
À l’Hôtel du Gouvernement, le scénario le plus plausible est que la dissolution de l’Assemblée nationale interviendra juste après l’adoption du cinquième et dernier budget du ministre des Finances, Renganaden Padayachy, soit early June. Avec la mise en application du nouveau barème de la Basic Retirement Pension révisée à la hausse à partir d’avril, le gouvernement se prépare à annoncer dans le budget une autre mesure en faveur de ceux partant à la retraite.
En effet, le Grand Argentier, qui se prépare à émigrer électoralement de Rivière-des-Anguilles/Souillac (N°13) à Quartier-Militaire/Moka (N°8), pourrait annoncer une nouvelle faveur, soit la Lump Sum à la retraite exemptée d’impôts. Mais avant, soit selon toutes probabilités vers la fin de cette semaine, le ministre du Travail, Soodesh Callichurn, avec l’assentiment du Conseil des ministres, devra abattre la carte du rajustement salarial au titre de la relativité avec la mise en application du salaire minimal depuis le 1er janvier dernier.
Cette mesure concerne principalement des employés avec des salaires jusqu’à un maximum de Rs 30 000 par mois. C’est ce que laissent entendre des sources bien renseignées, à moins que le gouvernement ne décide de se donner une plus grade marge de flexibilité à ce chapitre. En parallèle, les Top Chefs de Lakwizinn du PMO assurent systématiquement le suivi du programme de construction de logements sociaux sous l’égide du National Social Living Development Ltd en vue d’identifier les régions susceptibles d’accuellir les premières cérémonies de remise de titres de propriété et de tirage au sort avec la participation des bénéficiaires. À cet effet, l’une des régions les plus citées est Mare d’Albert. D’ailleurs, l’un des engagements pris précédemment par le Premier ministre, Pravind Jugnauth, est que les premières nouvelles unités seront livrées avant les prochaines élections générales, même si les 8 000 prévues n’auront pas été complétées.
Qu’importe l’angle de vision, la campagne électorale, qui est bel et bien engagée, amorcera au cours de la première quinzaine de mai, avec le double événement de la fête du Travail et de la publication du Writ pour la partielle au N°10, la ligne drite menant au scrutin avant la fin de l’année…