- La PQ 159 de Joanne Tour à Pravind Jugnauth ciblant Navin Ramgoolam s’annonce tout feu tout flamme au Parlement mardi
- Arvin Boolell au Speaker, Sooroojdev Phokeer, s’appuyant sur le précédent d’Angus Road : « the PQ is un-receivable sous le Standing Order No 27 »
- Impatience dans le monde du travail avec le délai accumulé dans l’annonce du rajustement salarial version NWCC par le ministre Callichurn
- Lalit : « The increase in pensions and minimum wages has been immensely popular, but is pitted against the rise in prices due to the depreciation of the rupee and the cost of freight »À J-17 des rassemblements de la fête du Travail, l’unfinished business de l’agenda électoral prend forme. Ainsi, dans les deux principaux camps, soit l’un mené par le MSM de Pravind Jugnauth et l’autre avec à sa tête Navin Ramgoolam, devant s’affronter lors des prochaines législatives, le mot d’ordre aux militants, partisans et sympathisants est le même : mobilisation à outrance pour les rendez-vous du 1er-Mai, soit à Vacoas pour le MSM et ses alliés de Linite Militan d’Obeegadoo-Ganoo en attendant Collendavelloo, soit devant la municipalité de Port-Louis pour l’alliance PTr-MMM-PMSD. De son côté, Linion Moris de Bodha-Valayden tentera de faire la démonstration qu’il faudra compter sur elle en vue de décider de l’issue de ce scrutin devant être organisé au plus tard en octobre. Dans la conjoncture, une dernière analyse livrée par Lalit sur son site Web en fin de semaine écoulée attire l’attention sur le fait que « it should not be difficult to put together a political alliance to challenge the outgoing MSM Government on political issues. » Un pavé dans la mare des tractations entre partenaires de l’opposition parlementaire depuis ces dernières semaines.
Le début de la nouvelle étape de la mobilisation populaire, maintenant que les obligations socioreligieuses sont du passé, se jouera au sein de l’hémicycle mardi, lors de la prochaine tranche du Prime Minister’s Question Time (PMQT). Jusqu’ici, le Premier ministre et leader du MSM n’a pas fait dans les détails pour affirmer que l’un de ses principaux arguments pour articuler l’offensive contre son challenger direct, Navin Ramgoolam, se résume aux coffres-forts de Riverwalk et le mystère des Rs 220 millions, dont en partie en dollars américains.
En fin de compte, la Parliamentary Question B 159 au nom de la Deputy Chief Whip, Joanne Tour, axée sur cette même affaire à rebondissements depuis la perquisition du vendredi 6 février 2015 à Riverwalk et à la rue Desforges, bénéficiant d’un tirage au sort des plus favorables, est calée en deuxième position du Prime Ministe’s Question Time (PMQT).
Ainsi, Lakwizinn du Prime Minister’s Office se prépare à garnir politiquement le gajack des coffres-forts pour le transformer en plat de résistance, donnant le ton à la campagne électorale de la majorité gouvernementale. Il n’est un secret qu’à chaque sortie politique du leader du MSM, ce dernier s’est fait un devoir de commenter ce scandale et d’annoncer d’autres révélations à venir.
De ce fait, la PQ 159 de Joanne Tour se présente aux yeux des Top Chefs de Lakwizinn comme une aubaine à ne pas rater pour enclencher l’offensive électorale. Mais du côté de l’opposition parlementaire, notamment dans les rangs du Parti Travailliste, l’on ne compte nullement se laisser livrer mains et pieds liés au nom du sacro-saint principe de l’immunité parlementaire.
Dans cette perspective, le chef de file des parlementaires travaillistes, Arvin Boolell, a écrit officiellement au Speaker, Sooroojdev Phokeer, dès la diffusion publique de l’Order Paper de mardi pour protester contre cette entorse aux Standing Orders, notamment le N°27, avec l’inclusion de cette PQ. Étayant ses dires à l’effet que la PQ de Joanne Tour est un-receivable, il cite le précédent brandi par le même Sooroojdev Phokeer, qui a perdu sa VIPSU, un inspecteur de police nouvellement promu, accusé d’abus d’autorité à l’encontre d’autres policiers, qui avaient osé prendre son fils en contravention.
« Opposition alliance in tatters »
« You ruled in the past over PNQ I addressed as the then Leader of Opposition to PM Pravind Jugnauth in relation to acquisition of property at Angus Road. Pravind Jugnauth referred to the case before ICAC and you ruled accordingly », soutent Arvin Boolell, qui met l’accent sur le fait que « the question B/159 addressed to PM Pravind Jugnauth by Hon Ms Tour is before the Intermediary Court. It is sub-judice. I am sure you would concur it is elementary. »
Arvin Boolell, réitérant le fait que « the Speaker as custodian of the temple of democracy has an obligation to protect its independence and sacrosanctity », ne manquera pas de faire allusion aux dispositions du Standing Order N°22 à l’effet que « every question, including supplementary questions, shall conform to the following rules – (a) not more than on (f) a question shall not reflect on the decision of a Court of Law or be so drafted as to be likely to prejudice a case on which a judicial decision is pending. »
En tout cas, le ruling du Speaker au sujet de cette protestation de l’opposition parlementaire est attendu avec impatience en début de séance de mardi. Sooroojdev Phokeer se retrouve entre l’enclume et le marteau, car s’il décide de maintenir envers et contre tout la PQ 159 de Joanne Tour, il sera en contradiction flagrante avec le précédent Angus Road, scandale qui n’avait même pas atteint le stade du procès instruit devant une instance judiciaire compétente.
Une telle démarche devra logiquement pousser à une protestation véhémente venant des travées de l’opposition avec des dénonciations du Chair de l’Assemblée nationale, pratiquant une politique de deux poids deux mesures. Constituera-t-il un outrage à l’Assemblée nationale que d’anticiper que des expulsions sont à prévoir ?
Par contre, un rejet de la PQ de la Deputy Chief Whip sera interprété comme un désaveu au sein de majorité gouvernementale, contrariant la stratégie électorale de l’opération Devid Kof-for Navin concoctée dans Lakwizinn du PMO. En tout cas, Sooroojdev Phokeer pourra difficilement rejeter la thèse que pour la PQ 159, il se retrouve sur le fil du rasoir.
Il n’empêche que l’idée d’unfinished business de l’agenda électoral ne pourrait être mieux illustrée que par la teneur et la pertinence de l’analyse de Lalit, accessible sur son site Web depuis vendredi, et intitulée The political stakes as elections approach. D’abord, un préambule lourd de sens. Les dirigeants de Lalit font allusion au fait que « the Mauritian electorate can be pitiless, when it swings. Twice there have been elections with no opposition elected at all — in 1982 and 1995 — and other times near wipeouts, as in 2000. »
Disséquant l’ossature du bilan du gouvernement Jugnauth au cours des cinq dernières années, Lalit avance que « each item of the present MSM-Linite Militan Alliance record has contradictory messages ». Avec une précision chirurgicale, le document de Lalit note que
l la gestion de la pandémie du Covid-19 par le gouvernement, qualifiée de excellent handling, est entachée par le scandale de corruption de Pack and Blster et autres corrupt tenders, dont l’épisode des doses de Molnupiravir, dont le prix a varié de dix fois supérieur en l’espace d’une journée, le temps que le contrat soit alloué par le ministère de la Santé
l la révision à la hausse du barème de la Basic Retirement Pension, avec le minimum de Rs 13 500 par mois, payable dès ce mois d’avril, et celle des salaires au bas de l’échelle, avec l’introduction du Minimum National Wage, démarche reconnue comme étant « immensely popular », sont enrayées par la montée des prix des denrées de base, conséquence de la dépréciation accélérée de la roupie et du fret « in the context of Government’s failure to increase food production to scale » et
l sur le front politico-diplomatique, les dividendes de l’Advisory Opinion de la Cour Internationale de Justice et du Tribunal International du Droit de la Mer, reconnaissant sans compromis la souveraineté et l’intégrité territoriales de Maurice sur l’archipel des Chagos s’estompant par la décision de Port-Louis au sujet du nouveau bail de la base militaire et nucléaire de Diego Garcia.
Toujours en ce qui concerne la gestion des Outer Islands, Lalit note que « the MSM suffers, too, from the rightly unpopular secrecy surrounding these negotiations as well as the secret Treaty with India over Agalega. »
À ces trois points susmentionnés, Lalit affirme que le gouvernement Jugnauth, en dépit de ses victoires dans les « endless, spurious, Trump-like opposition cases right up to the Privy Council over the last general elections supposedly having been “stolen”, is not really able politically to win against the opposition parties’ attacks on the way elections were run, ludicrous as the attacks were. »
Réajustement des barèmes de salaires
S’attaquant au revers de la médaille, Lalit indique sans ambages que « the Opposition alliance is, right now, in tatters » en faisant état des tractations en cours entre le Parti Travailliste, le MMM et le PMSD et les mouvements de Linion Moris et ajustements de One Moris et du Reform Party.
Néanmoins, Lalit fait état de sa conviction que « it should not be difficult to put together a political alliance to challenge the outgoing MSM Government on political issues ». À partir de ce postulat politique, Lalit identifie quatre piliers en vue de déboucher sur une alliance électorale susceptible de constituer « a fine challenge », mais regrette que « the opposition parties include none of these issues. »
Les quatre points cardinaux d’un éventuel accord électoral de l’opposition aux yeux de Lalit sont :
l arrêt total de la conversion et de la vente des terres agricoles comme real estate on the international land market dans une tentative de mettre un frein à la spéculation foncière en vue de préserver les bonnes terres agricoles visant à s’engager dans la voie de la sécurité alimentaire
l stop selling Mauritian residence and citizenship to investors avec pour objectif de geler le processus de « recolonization of the worst kind — millionaires escaping taxation and conflict and living in gated communities — and stop the fragilization of Mauritian citizenship »
l mettre l’accent sur la création d’emplois dans les secteurs productifs essentiels, dont la sécurité alimentaire, avec des investissements nécessaires dans le food processing, l’animal husbandry et le sustainable fishing and processing et
l exiger du Royaume-Uni et des États-Unis l’annonce d’une date spécifique pour la fin sans condition de l’occupation illégale de l’archipel des Chagos et la fermeture de la base de Diego Garcia « as military bases are of only a cause of war butbthervare an unnecessary mega-polluter. »
Lalit propose également un complément à cette dernière demande, à savoir la fermeture de tous les ports et aéroports du territoire de la République, soit Port-Louis, Port-Mathurin, Agalega et Diego Garcia, aux bateaux et avions militaires « as part of a commitment to world peace. »
Dans l’immédiat, les aspirations, ou encore les préoccupations les plus palpables avec le coup d’envoi populaire de la campagne électorale le 1er mai, portent sur les enchères autour d’un réajustement des barèmes de salaires dans le privé et aussi bien dans le public avec l’introduction du National Monthly Minimum Wage de Rs 16 500 à partir de janvier de cette année.
Avec cette décision, le ministre du Travail et des Relations industrielles, Soodesh Callichurn, avait pris l’engagement public que le gouvernement allait venir en mars de cette année avec une nouvelle politique salariale tenant en ligne de compte les anomalies dans les barèmes. Il avait été même été question d’amendement à différents Remuneration Orders.
Force est de constater que cette annonce du ministre Callichurn se fait encore attendre, alors que dans le secteur public, le Koze d’un mini-Pay Research Bureau Report s’est invité aux débats des salaires en cette période préélectorale. Les recoupements d’informations indiquent que le mandat octroyé au National Minimum Wage Consultative Council s’avère plus délicat que conçu initialement, même si à un certain moment, il avait été question que l’exercice de réajustement n’allait concerner que ceux avec des salaires de Rs 30 000 par mois.
Mais avec la première quinzaine d’avril déjà écoulée sans la moindre indication en provenance de Victoria House, l’échéance de la fête du Travail semble la plus propice, à moins que le package ne soit reporté dans le cinquième et dernier Budget Speech du Grand Argentier, Renganaden Padayachy, devant suivre vers la fin de mai ou le début de juin…
Une alliance électorale au forceps
- Les leaders du PTr, du MMM et du PMSD se donnent de nouveau rendez-vous cet après-midi pour un nouveau round avant de descendre sur le terrain demain dans le sud (Nos 11, 12 et 13)
En principe, avec une nouvelle rencontre entre les trois leaders, à savoir Navin Ramgoolam (Parti Travailiste), Paul Bérenger (MMM) et Xavier-Luc Duval (PMSD), cet après-midi à Riverwalk, les négociations devront déboucher sur la conclusion d’un accord en vue des prochaines élections générales.
C’est ce qu’ils ont fait ressortir après une séance de travail d’un peu plus d’une heure, hier après-midi, après une semaine de tractations et de rendez-vous reportés pour une alliance au forceps. Ainsi, après la rencontre du jour, les trois partis, constituant l’opposition parlementaire, partageront la même plateforme politique du 1er-Mai pour la fête du Travail, marquant le coup d’envoi de la campagne pour les élections législatives.
« Bizin fonse ek pena pou atann ! »
Le nouveau rendez-vous de cet après-midi vise à aplanir les derniers macadams politiques compte tenu que « chaque circonscription a ses spécificités propres ». Pour reprendre la phrase de Xavier-Luc Duval après la réunion d’hier avec à ses côtés Navin Ramgoolam et Paul Bérenger. Avec les trois leaders se mettant d’accord pour conjuguer leurs efforts politiques face au gouvernement sortant de Pravind Jugnauth, les lieutenants sur le terrain seront appelés à redoubler d’efforts pour mobiliser les troupes en vue du rassemblement conjoint du 1er mai, présenté par le président du Parti Travailliste, Patrick Assirvaden, comme « une mini-élection ».
Ainsi, depuis vendredi, avec la première réunion des agents du Parti Travailliste à Ébène, présidée par le leader, Navin Ramgoolam, le mot d’ordre est « bizin fonse ek pena pou atann ! » De son côté, le MMM a convoqué une réunion élargie de trente à quarante militants par circonscription pour samedi prochain en vue d’assurer l’organisation et la coordination pour le 1er-Mai à Port-Louis. Pour sa part, le PMSD activera ses partisans à travers ses structures et sur le terrain.
Les premières indications disponibles à hier laissent voir que dès demain, les trois leaders et les autres dirigeants de parti descendront sur le terrain dans le cadre de la campagne de mobilisation sans compter des réunions de préparation dans des régions spécifiques.
Le programme de congrès s’établit comme suit avec les lieux devant être confirmés subséquemment :
- l Lundi 15 avril : les circonscriptions de Rose-Belle/Vieux-Grand-Port (N°11), Mahébourg/Plaine-Magnien (N°12) et Rivière-des-Anguilles/Souillac (N°13). Ce même jour, Anil Bachoo prévoit une réunion de préparation pour Flacq/Bon-Accueil (N°9), entre autres
- l Mercredi 17 : Savanne/Rivière-Noire (N°14), circonscription dont les délimitations ont été revues et corrigés par le rapport de l’Electoral Boundaries Commission
- l Vendredi 19 : Pamplemousses/Triolet (N°5), Grand-Baie/Poudre-d’Or (N°6) et Piton/Rivière-du-Rempart (N°7)
- l Lundi 22 : Belle-Rose/Quatre-Bornes (N°18), Rose-Hill/Stanley (N°19) et Beau-Bassin/Petite-Rivière (N°20)
- l Mercredi 24 : Moka/Quartier-Militaire (N°8), Flacq/Bon-Accueil (No 9) et Montagne-Blanche/Grande-Rivière-Sud-Est (N°10)
- l Mercredi 24 : La Caverne/Phœnix (N°15), Vacoas/Floréal (N°16) et Curepipe/Midlands (N°17) et
- l Vendredi 26 : GRNO/Port-Louis Ouest (N°1), Port-Louis Sud/Port-Louis Central (N°2), Port-Louis Maritime/Port-Louis Est (N°3) et Port-Louis Nord/Montgane-Longue (N°4).