Éducation : douche froide pour les ICT Support Officers

  • Ils doivent suivre six jours de cours par semaine, tout en assurant le service, pour décrocher leur Teacher’s Diploma
  • Rishi Persand (ICT Support Officers Union) : « C’est un cadeau empoisonné »

En 2019, 140 ICT Support Officers parvenaient à un accord avec le ministère de l’Éducation, à travers la Commission de Conciliation et de Médiation (CCM), pour retrouver leur statut d’éducateur. Recrutés en 2003 pour enseigner l’informatique, ils avaient été par la suite réduits à assurer l’assistance technique. Cinq ans plus tard, ils ont enfin l’opportunité de suivre leur Teacher’s Diploma (Primary). Sauf qu’ils auront des cours tous les après-midi et le samedi, tout en continuant de travailler à plein-temps.

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Pas moins de 126 ICT Support Officers sont recensés dans les écoles publiques et 14 autres dans les écoles catholiques et à Rodrigues. Depuis 2019, il y a eu un accord devant la CCM pour qu’ils soient reconnus comme ICT Educators. En février de cette année, le Mauritius Institute of Education (MIE) a élaboré un programme de formation à la demande du ministère de l’Éducation pour qu’ils obtiennent leur Teacher’s Diploma. Mais la joie a été de courte durée.

Rishi Persand, président de l’ICT Support Officers Union (ICTSOU), explique que l’emploi du temps qui leur a été proposé est épuisant. « Les cours sont prévus tous les jours de 16h à 19h, soit après une journée à l’école, et de 9h à 12h le samedi. C’est un cadeau empoisonné que le ministère nous a offert », dit-il. Il précise que les ICTSO ne refusent pas de suivre la formation et qu’au contraire, ils attendaient ce moment avec impatience. Sauf qu’il faut être réaliste sur l’emploi du temps, dit-il.

Le Teacher’s Diploma est d’une durée de deux ans. « Cela veut dire que tous les jours, pendant deux ans, nous suivrons des cours jusqu’à 19h, tout en continuant à travailler à l’école le matin. Nous sommes des pères et mères de famille. Ce qui signifie que nous n’aurons plus de vie sociale », ajoute-t-il.
Une solution a ainsi été proposée au ministère de l’Éducation. « Nous avons demandé le Release de l’école pour un jour par semaine. Ce qui nous permettrait de couvrir trois à quatre modules à la fois en une journée au MIE. Ensuite, on pourrait compléter avec trois ou quatre après-midi par semaine. »

Plus de deux mois après avoir proposé cette option, aucune réponse n’a été communiquée aux ICTSO. Rishi Persand précise que cette suggestion ne veut pas dire que les principaux concernés travailleront moins. « Selon les règlements, nous avons un maximum de 14 classes par semaine. On peut compléter ces 14 classes en quatre jours », dit-il en précisant que par manque de personnel, certains ICTSO travaillent dans deux ou trois écoles à la fois.
Entre-temps, en l’absence de directives de la part du ministère de l’Éducation, le MIE a suggéré de basculer les cours en ligne. Mais là également, souligne Rishi Persand, le problème n’est pas résolu. La semaine reste chargée, dit-il.

Sans compter qu’il faudra rentrer rapidement après les classes pour être devant son ordinateur. Ces ICTSO souhaitent de fait qu’une solution soit trouvée avec le ministère de l’Éducation afin qu’ils puissent suivre leur formation dans de bonnes conditions, tout en assurant leur rôle d’éducateur.
Rishi Persand affirme que beaucoup d’ICTSO sont découragés. Et d’ajouter que certains ont même préféré quitter le service ou s’engager comme Support Teachers.

Recrutement en cours
Le ministère de l’Éducation a procédé à un appel à candidatures pour le recrutement de nouveaux ICT Support Officers dans les écoles publiques pour l’année scolaire 2024. Selon les indications fournies, le rôle de l’ICTSO sera d’enseigner les bases de l’informatique et d’apporter le soutien nécessaire en matière de technologie à l’école.

La date limite pour cet appel à candidatures était le 5 mars. Les procédures de recrutement sont en cours.

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