Hausse des prix : les consommateurs se ruent sur les produits de base

On aura noté une forte affluence pour se procurer les produits de base et marques distribuées par un Major Player sur le marché local.

La hausse des prix des produits importés, surtout celle annoncée par un important groupe alimentaire local ces derniers jours, et qui doit prendre effet à partir de ce lundi, a déclenché une ruée vers les supermarchés durant le week-end.

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Dans un contexte difficile où les prix ne cessent de prendre l’ascenseur depuis plusieurs mois, chacun voulait se faire un petit stock rapidement afin d’éviter la nouvelle hausse de prix. Les produits concernés sont les grains secs, la purée de tomate, la macédoine de légumes, les Baked Beans, la rougaille en conserve, mais aussi les légumes surgelés importés, l’huile, le mantègue, et le riz, entre autres.

« Nous avons noté un mouvement inhabituel dans les rayons des grains secs et de l’huile notamment. Beaucoup de clients ont acheté ces produits qui étaient en grande demande et nous avons dû réalimenter les rayons, » explique le directeur d’un supermarché.

Dans une autre grande surface, le gérant avoue ne pas être au courant de cette hausse de prix annoncée par ce groupe alimentaire. « Les clients se sont jetés sur les légumes en conserve, l’huile et les grains secs et nous ne comprenions pas pourquoi. C’est après que nous avons vu qu’on parlait de hausse de prix sur les réseaux sociaux », dit-il. Les réseaux sociaux ont d’ailleurs contribué énormément à ce mouvement des consommateurs.

Les augmentations de prix sont devenues récurrentes depuis le début de l’année. Elles sont attribuées notamment à la hausse exponentielle du coût de fret, qui se conjugue avec d’autres problèmes liés à la chaîne d’approvisionnement mondiale mais aussi aux facteurs internes. « Le fret nous affecte énormément et en plus la roupie s’est dépréciée, tout cela contribue à la hausse des prix. Dans certains cas, le coût du fret dépasse carrément le prix du produit à la source, d’où la flambée de prix des produits importés, » souligne un commerçant.

La politique monétaire de dépréciation de la roupie  adoptée par la Banque centrale est d’ailleurs pointée du doigt par le président de l’Association pour la protection de l’environnement et des consommateurs (APEC), Suttyhudeo Tengur.

Et la situation ne devrait pas retourner à la normale de sitôt… Entre-temps le consommateur se fait tondre en tentant, tant bien que mal, de s’adapter à la situation. « Le comportement du consommateur a changé. Nous voyons que des clients qui venaient régulièrement faire des achats viennent désormais moins souvent et achètent moins », note un responsable de supermarché.

Confrontés aux problèmes dans le Supply Chain mondial, les commerçants, centrales d’achats et importateurs s’y sont pris dès le premier trimestre de l’année pour passer commande pour les produits qui seront commercialisés pour les festivités de fin d’année. « Beaucoup de produits ont déjà été commandés depuis février ou mars, mais c’est la date de livraison qui sera une surprise… Normalement, on doit être livré début novembre, mais nous n’avons aucune garantie  et nous ne savons pas quand le bateau va arriver exactement. Il y a beaucoup de retard dans les livraisons. Parfois, les bateaux qui arrivent doivent repartir vers Colombo pour patienter puis revenir à Maurice », explique le haut cadre d’une chaîne de supermarchés.

Mais pour d’autres commerçants, ce n’est pas tant la productivité portuaire à Port-Louis qui est en cause mais bien le problème maritime à l’échelle mondiale. « De notre côté, le dédouanement à Port-Louis et la livraison se font assez vite, peut-être parce que l’alimentation est un secteur essentiel. Pour les autres types de produits, je ne sais pas ce qu’il en est », concèdent-ils.

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