Mgr Jean Michaël Durhône : « L’évêque est l’homme qui fait l’unité, pas juste dans l’Église mais aussi dans la société »

À l’occasion de la célébration de la Noël cette année, Le-Mauricien a rencontré le nouvel évêque du diocèse de Port-Louis, Mgr Jean-Michaël Durhône. La rencontre, qui a eu lieu à l’évêché, bureau officiel de l’évêque, a débuté par une prière à l’intention de tous les journalistes et de ceux qui travaillent dans les médias, que ce soit à la radio, la télévision et les médias sociaux. Mgr Jean Michaël Durhône a affirmé : « nous prions pour toutes les personnes qui travaillent dans des conditions difficiles et compliquées, et qui mettent tout leur amour dans leur travail afin de mieux communiquer. Nous prions aussi pour leurs familles et pour le pays. Que chacun trouve sa mission et sa responsabilité comme citoyen ! Que Jésus nous bénisse et accompagne chacun de nous dans nos familles et notre vie ! »

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Mgr Durhône, il est de coutume de faire le bilan des cent premiers jours de ceux qui assument de hautes responsabilités dans le pays. Quelles en sont vos expériences les plus marquantes jusqu’ici à la tête du diocèse de Port-Louis ?
J’ai pris la responsabilité du diocèse de Port-Louis en tant qu’évêque de l’Église catholique à Maurice le dimanche 20 août. Je tiens à remercier tout un chacun pour cet élan de fraternité, de solidarité et d’amitié exprimé aussi bien par des catholiques que par les Mauriciens d’autres confessions religieuses, hindous, musulmans ou bouddhistes. Ils m’ont tous témoigné de leur soutien. L’évêque que je suis et que j’apprends à devenir se sent soutenu par la communauté mauricienne dans son ensemble, par le peuple mauricien.
Je découvre que ma mission ne se vit jamais seul. L’évêque est responsable mais ne se livre pas à un One-Man-Show. Il a besoin de collaborateurs et d’être entouré des femmes, des hommes, des jeunes, des couples mariés, des religieux et des religieuses qui portent avec lui sa mission et qui l’aident à voir la direction que l’Église prendra dans les années à venir.
Depuis mon investiture, j’ai consacré beaucoup de temps à l’écoute. L’évêque a une posture qui lui fait prendre beaucoup de temps à écouter. Il n’est pas là pour écouter seulement les membres de l’Église mais aussi les autorités de l’État. En tant qu’évêque, je suis en lien avec le Premier ministre, les ministres, les différents hommes d’État du pays. Je suis en contact avec des hommes et des femmes politiques de différents bords et partis politiques. L’évêque rencontre aussi des ambassadeurs, des ambassadrices et des personnes de différentes religions. C’est une mission faite de rencontres.
Ensuite, il y a des décisions à prendre et des défis à relever, par exemple dans le domaine de l’éducation, des jeunes et d’autres domaines dans la société mauricienne. Je porte cette responsabilité avec plusieurs collaborateurs. C’est une vie bien intense mais pas écrasante. J’ai aussi une vie équilibrée faite d’écoute, de rencontres, de sport, mais aussi de prières. C’est une vie bien remplie.

Comment se porte l’Église catholique à Maurice ?
Avec l’arrivée d’un nouvel évêque, c’est toujours une nouvelle histoire qui commence. Mais une histoire qui ne renie pas le passé. Le 20 août, le cardinal Maurice E. Piat a effectué un passage de témoin lors de la célébration liturgique à Marie-Reine de la Paix en présence d’une assistance nombreuse. Il garde le titre d’évêque mais n’est pas responsable du diocèse de Port-Louis. En ce qui me concerne j’intègre une longue tradition. D’autres évêques, d’autres personnes, d’autres chrétiens, d’autres témoins ont construit cette Eglise à Maurice avant moi.
Aujourd’hui je reçois comme héritage, un patrimoine, ce qui a été construit et ce qui s’est mis en place. En même temps, chaque évêque apporte ce qu’il a comme charisme, comme compétence et expérience. Dans les réalités où nous vivons, j’apporterai ce que j’ai à l’Église, ensuite d’autres continueront après moi. Ma mission est à la fois une continuité et en même temps une innovation et un renouvellement qui se mettent en place dans le cadre d’une transition souple, comme cela a été le cas lorsque Mgr Maurice Piat a reçu ses nouvelles responsabilités du cardinal Margéot. Il n’y a pas de rupture radicale.

« Reçu gratuitement pour donner gratuitement. » Cette devise a une implication profonde. Comment comptez-vous la traduire dans la pratique ?
« Reçu gratuitement pour donner gratuitement. » Dans cette devise, le terme gratuit est important. Quelqu’un peut avoir réussi dans la vie professionnelle et dispose d’un gros salaire, d’une grande maison, d’une belle voiture, etc. mais est-ce que cette personne a réussi sa vie ? La réussite d’une vie ne dépend pas seulement de ce qu’on a matériellement ou sur son compte bancaire. Nous connaissons des personnes qui ont une grande richesse mais qui ont une vie malheureuse. Cela ne veut pas dire que les pauvres doivent se contenter de leur pauvreté.
Dans la vie tout n’est pas achetable ou vendable. L’amour est reçu gratuitement et est donné gratuitement. Quelqu’un ne peut dire qu’elle peut acheter une personne pour l’aimer. Si c’est le cas, la personne va l’aimer pour ce qu’il a, par intérêt. Il y a des dimensions d’une vie qui ne sont pas achetables. Nius ne pouvons pas acheter l’amour et nous ne pouvons pas acheter la vie. Même si nous sommes multimilliardaires, nous ne pouvons pas acheter la vie jusqu’à 125 ans.
Nous avons une responsabilité devant cette gratuité de l’amour, de la vie reçue, des compétences développées, des expériences acquises. Il faut pouvoir faire le lien et vivre en solidarité avec cette humanité. Reçu gratuitement pour donner gratuitement veut dire qu’il y a une manière de vivre sa vie. Gaudium et Spes, un document du Concile Vatican II, dit qu’il n’est rien d’humain qui ne trouve un écho dans le cœur des disciples du Christ. Cela veut dire que nous avons gratuitement cette solidarité dans l’humanité.
Le chrétien ne se sent pas en dehors de cette humanité. Il est solidaire avec la vie des êtres humains. Tout ce que vivent les êtres humains comme joie, peine, souffrance, pauvreté, concerne l’Église et me concerne. Je ne peux pas dire que ce n’est pas mon problème. Si vous avez beaucoup reçu gratuitement, cela ne veut pas dire qu’il faut garder tout pour vous. Vous avez une responsabilité de vous demander ce que vous feriez de ce que vous avez reçu.

Cela nous amène à parler du bénévolat et du volontariat. Comment cela se passe-t-il au sein de l’Église ?
L’Église encourage toujours cette dimension. Certes il y a des personnes qui sont des salariés. Caritas s’organise. Nous voyons régulièrement dans les paroisses ce que font de nombreuses personnes qui ne sont pas payées pour le faire. Elles donnent de leur temps, de leur vie et de leur amour et le font avec un cœur généreux sans réclamer un sou. Dans beaucoup de missions d’Église, non seulement à Maurice mais dans le monde, nous n’aurions pas pu faire grand-chose s’il n’y avait pas de volontaires.
L’Église n’est pas contre le fait d’avoir des compétences professionnelles qui demandent un salaire. J’en conviens. Ce n’est pas parce que nous avons cette dimension qu’il faut remettre en cause le bénévolat. Il faut aussi prendre en considération des contextes de vie. Surtout après le Covid, il faut reconnaître qu’il y a des personnes qui donnent de leur temps et qui ont besoin d’un travail rémunéré pour faire vivre une famille.
J’ai vu une grande générosité dans toutes les religions. Il y a beaucoup de gens qui font des choses avec leur cœur. C’est l’amour qui les motive pour servir les pauvres, pour transformer des vies humaines, transmettre la connaissance à travers des cours gratuits ou avec des frais modestes. Tout cela ne se calcule pas en termes d’argent, mais en termes de qualité de vie.

L’éducation est pour vous un dossier prioritaire. Pouvez-vous nous en parler ?
Il y a une continuité. Le dossier de l’éducation a occupé une place prioritaire durant l’épiscopat du cardinal Jean Margéot et celui du cardinal Maurice Piat. Ce défi de l’éducation nous porte. L’Église a toujours voulu être un acteur responsable dans le domaine de l’éducation. Nous avons créé une option préférentielle pour les pauvres afin de permettre aux élèves, même ceux avec un résultat moyen, d’entrer dans nos collèges à partir du Grade 7 après le PSAC. Nous poursuivrons cette politique. Nous voulons aussi travailler avec l’État pour trouver une solution pour les élèves des Extended Classes.

En parlant d’Extended Classes, les derniers résultats du PSAC ont enregistré un taux de 90% d’échec. Comment avez-vous accueilli ces résultats ?
Nous avons aussi été très bouleversés de voir des enfants arrivant en Grade 7 et qui ne savent ni lire ni écrire. À ce niveau, nous avons plusieurs types d’enfants : ceux qui ne savent ni lire ni écrire, d’autres qui ont une capacité de se rattraper. Le grand défi est qu’à la fin du cycle primaire, tout élève ait au moins une base concernant l’écriture et la lecture. Nous voulons travailler conjointement avec le ministère de l’Éducation à la recherche d’une solution. Il faut tout faire pour éradiquer cette forme de pauvreté.
Il y a des réflexions aujourd’hui que nous partageons avec le ministère de l’Éducation concernant le type de pédagogies qui peuvent être appliquées afin que ces enfants puissent avancer. Ces enfants ne sont pas moins intelligents que les autres. Ils ont une autre forme d’intelligence. Il faudrait pouvoir valoriser cette forme d’intelligence pour qu’ils puissent trouver leur place dans notre société mauricienne. C’est un souci que l’Église ne peut pas porter seule mais en collaboration avec le gouvernement. Nous avançons.
Il y a des points sur lesquels nous travaillons pour que nous puissions aider ces enfants. J’espère que nous pourrions un jour développer un projet au niveau primaire afin de prendre le problème à la racine. Par exemple, pourquoi ne pas prendre soin de ces élèves dès le niveau le Grande 3 ? Nous arriverons à moins d’échec au niveau du PSAC ou au niveau du Grade 9.

Est-ce que le dialogue entre l’État et l’Église se passe bien ?
Nous avons un partenariat responsable et pratiquons un dialogue de vérité. Nous disons notre point de vue même si c’est quelques fois différent. Je dis toujours que nous pouvons être en désaccord mais que nous sommes en dialogue que nous essayons de maintenir pour le bien de la population mauricienne et faire que ces enfants puissent évoluer dans le système éducatif.

Il est question actuellement d’un problème au niveau des subsides. Où en sommes-nous ?
Nous sommes encore en discussion. Les techniciens du SeDEC et les personnes engagées au niveau des collèges se penchent sur les besoins des institutions concernées et présenteront un dossier au ministère de l’Éducation.

Est-ce que la création des collèges payants est envisageable ?
Nous en avons un, le collège Sainte-Marie. Toutefois, le collège payant ne fait pas partie de notre vision. Sous l’épiscopat du cardinal Margéot, l’éducation a été démocratisée avec la mise en œuvre de l’éducation gratuite. Le cardinal Piat a introduit l’option préférentielle pour les pauvres et les Mix-Ability Classes. Nous sommes entrés actuellement dans un temps de bilan et d’évaluation afin de voir quelles sont les propositions qui pourront être faites.
Comment voyez-vous le rôle des jeunes dans l’église aujourd’hui ?
J’essaie toujours de partir d’un point positif. Nous avons trop tendance à brosser un tableau très noir de la jeunesse d’aujourd’hui. Quelle génération n’a pas eu dans sa jeunesse des difficultés et des problèmes ? Pensez-vous que les jeunes des années 1970 étaient meilleurs que ceux de 2023 ? Je n’aime pas comparer.
Puisque nous parlons des jeunes, voyons également les couples d’aujourd’hui. Sont-ils meilleurs que les couples des années 1980 ou avant ? Est-ce qu’il n’y avait pas de problèmes dans les couples des années 1950 ? Il y a beaucoup de choses qui existaient à l’époque mais qui étaient cachées.
Je suis contre cette approche nostalgique qui prétend que notre génération était la meilleure. Nous avons à vivre aujourd’hui et à reconnaître que les jeunes ont beaucoup de qualités. Aujourd’hui, les jeunes ont des possibilités illimitées d’acquérir des connaissances, notamment avec Internet et les réseaux sociaux. Ils peuvent avoir des informations sur des événements qui se déroulent à 10 000 km de Maurice sur des sujets très pertinents. Au lieu de voir le côté négatif des réseaux sociaux, il faut considérer les possibilités qui s’offrent aux jeunes qui ne sont plus obligés de quitter le pays pour étudier. Ils peuvent faire des études en ligne.
J’aime bien l’image projetée par un jeune lors d’une grande réunion internationale qui présente la vie comme un grand bateau. Il faut que dans cette embarcation se trouvent aussi bien les personnes âgées que les jeunes. Si les personnes âgées ne peuvent pas ramer comme les jeunes, elles peuvent montrer l’horizon alors que les jeunes ont la force de ramer. Il faut faire confiance aux jeunes.
Il y a ceux qui sont victimes des fléaux comme la drogue mais il y a aussi ceux qui luttent contre ces fléaux. Il faut faire attention à ne pas trop généraliser ou à diaboliser la jeune génération. La grande majorité est pleine d’énergie et rêve d’un monde toujours meilleur que celui d’aujourd’hui.

Quels messages avez-vous pour ceux qui veulent quitter le pays pour s’installer à l’étranger ?
Je ne dis pas qu’ils n’ont pas le droit d’aller faire les études d’ailleurs. Je peux comprendre qu’ils veulent améliorer leurs conditions de vie et qu’ils veulent mieux vivre. Il faut également qu’ils comprennent que la vie n’est pas plus simple que cela ailleurs. Il n’y a rien de mal qu’un jeune puisse faire une expérience ailleurs pour la mettre en œuvre à Maurice. Cela dépend aussi comment à Maurice nous créons l’espace nécessaire pour qu’ils puissent apporter leurs compétences.

L’Église est également confrontée au vieillissement du clergé. Comment se présente la situation ?
Il y a de l’espoir. Il y a 11 jeunes qui aspirent à devenir prêtres. C’est un long cheminement et il faut leur donner du temps. Je suis convaincu qu’il y a de l’espoir. Lorsque lors de la cérémonie d’ordination épiscopale, nous avons vu des jeunes rester en place malgré la pluie battante, je me suis dit qu’il y a quelque chose en eux.

Alors que le pays entre dans une campagne en vue des prochaines élections, comment voyez-vous l’engagement des chrétiens dans la vie politique du pays ?
Il faut faire une distinction entre la politique partisane et la politique dans le sens du bien commun, de la population. Tous les évêques qui m’ont précédé ont reconnu que la politique en soi est noble. Elle ne concerne pas uniquement les élus, elle nous concerne tous. La politique concerne nos foyers, nos maisons, notre vie culturelle et sociale. L’Église continue de promouvoir l’idée d’une société plus humaine et plus juste où tous les citoyens peuvent bénéficier de la richesse du pays.
L’Église a toujours maintenu une relation juste avec les partis politiques sans parti pris. Nous sommes collaborateurs et partenaires avec le gouvernement en place toujours avec en tête le bien commun des citoyens. À travers les institutions telles que l’ICJM, il y a régulièrement une formation sur l’enseignement social de l’Église, sur la place d’un chrétien dans une société et son apport à la société. Notre mission consiste à éclairer les consciences sur les principes de vie.

On a aussi vu des prêtres s’engager directement dans la politique partisane. Quelle est la position de l’Église à ce sujet ?
Un prêtre est aussi un citoyen. S’il parle en tant que citoyen sur une question sociale, il n’y a aucun problème. Un prêtre peut donner un avis sur un point sociétal comme sur la violence due à la violence conjugale, sur la drogue, l’égalité des genres.
En revanche, il n’y aura pas de parti politique catholique. Si un prêtre décide de créer un parti ou de faire de la politique active dans un parti, il aura à démissionner du clergé. Il pourra être un bon citoyen et vivre sa vie chrétienne mais ne pourra pas servir comme prêtre.

Est-ce que l’environnement est un sujet qui intéresse l’Église ?
Le pape vient de sortir une deuxième encyclique sur la question écologique. Nous sommes bien conscients qu’il y a une responsabilité de la personne humaine face à cette question écologique. Nous avons un vicaire épiscopal chargé de la sensibilisation de la question écologique dans les églises, dans les écoles, dans la société mauricienne. Il a lancé plusieurs projets dont la Tiny Forest.
Je crois que le mal fait à l’environnement peut être appelé un huitième péché qui s’ajoute aux sept autres capitaux parce qu’il met en danger la terre et, par conséquent, l’avenir de nos jeunes. Aujourd’hui dans la catéchèse, nous enseignons aux enfants de sept, huit ans comment protéger l’environnement. Pour nous, il est important que la foi ne soit pas dissociée de l’art de vivre écologique.

Une question qui revient souvent dans l’actualité depuis votre installation comme évêque et qui concerne l’identité créole. Comment vivez-vous votre créolité ?
Je suis le troisième évêque mauricien. La vérité est que mes deux prédécesseurs viennent de la communauté franco-mauricienne. Cette question, nous l’assumons. Je viens d’une famille mixte. Du côté de ma grand-mère maternelle, j’ai une ascendance musulmane. J’ai des cousins de foi islamique. Du côté de mon père, j’ai une ascendance indienne. Mes grands-parents sont venus du Pondicherry. J’ai grandi avec les enfants de toutes les religions tout en évoluant dans une famille catholique. Je rends grâce à Dieu d’avoir grandi ainsi. Ce qui n’a donné une grande ouverture sur les autres cultures mauriciennes.
Le créole dans son identité regroupe une diversité culturelle. Je vis ma créolité et mon identité dans cette réalité mauricienne. Je suis très heureux que depuis que je suis évêque, j’ai été accueilli par les catholiques de toutes les communautés. Personne, ni dans le clergé ou parmi les laïcs, n’a manifesté aucune forme d’animosité. L’évêque a son identité mais ne porte pas d’œillères. Il porte le souci de la pauvreté et est conscient qu’une partie des créoles ainsi que dans d’autres communautés vivent dans une pauvreté extrême.
Caritas vient en aide aux personnes pauvres et dan so kafe pena triaz. Je crois que l’évêque est l’homme de communion, l’homme qui assure l’unité, pas juste au sein de l’Église, mais au sein de la société. Ni le cardinal Margéot, ni le cardinal Piat ne se sont enfermés dans leur communauté. Ils ont été des hommes d’ouverture et ont été très bien appréciés par la société civile. Si le pape m’a nommé, je pense qu’il est conscient que je dois apporter cette unité nécessaire à l’Église et à la société.

À l’occasion de la fête de Noël, pourriez-vous nous donner un avant-goût de votre message à la nation ?

Nous sommes en pleine préparation. Elle devrait s’articuler autour de la construction de la fraternité humaine. Lorsque Jésus naît dans cette étable, quel plus grand exemple de solidarité avec l’humanité que Dieu puisse montrer ! Dieu, né comme un enfant dans une fragilité.
Une société a ses forces et ses fragilités. Un humain a ses forces et ses fragilités. Que Dieu vienne nous rejoindre dedans, c’est montrer à quel point Noël est peut-être la seule manière de montrer que Dieu veut être solidaire et que nous pouvons être solidaires les uns avec les autres ! Jésus nous montre que dan so kafe, pena triyaz. Il a aimé tout être humain parce qu’il croit que Dieu habite en chaque être humain, que l’amour est donné pour chaque être humain sans distinction.
Pour nous, c’est ce message que nous voudrions transmettre, c’est-à-dire la proximité de Dieu avec toute réalité humaine, la proximité de Dieu dans la pauvreté des êtres humains, et puis comment être solidaire nous-mêmes.

ACCROCHES

« Je découvre que ma mission ne se vit jamais seul. L’évêque est responsable, mais ne se livre pas à un one-man-show. Il a besoin de collaborateurs et d’être entouré de femmes, d’hommes, de jeunes, de couples mariés, de religieux et de religieuses, qui portent avec lui sa mission et qui l’aident à voir la direction que l’église prendra dans les années à venir »

« Dans la vie, tout n’est pas achetable ou vendable. L’amour est reçu gratuitement et est donné gratuitement. Quelqu’un ne peut dire qu’il peut acheter une personne pour l’aimer. Si c’est le cas, la personne l’aimera pour ce qu’il a, par intérêt. Il y a des dimensions d’une vie qui ne sont pas achetables »

« Si un prêtre décide de créer un parti ou de faire de la politique active dans un parti, il aura à démissionner du clergé. Il pourra être un bon citoyen et vivre sa vie chrétienne, mais ne pourra pas servir comme prêtre »

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