Un atelier de travail d’une journée sur le combat contre la pêche illégale, non déclarée et non réglementée dans la Zone économique exclusive (ZEE) de Maurice, a débuté, hier, au Caudan Arts Centre à Port-Louis .
Le ministre des Technologies de l’information, de la communication et de l’innovation, Darsanand (Deepak) Balgobin, celui de l’Économie bleue, des ressources marines, de la pêche et de la navigation, Sudheer Maudhoo, entre autres, étaient présents à la cérémonie de lancement.
L’atelier a été organisé par le Mauritius Research and Innovation Council (MRIC) et le Surrey Space Center en collaboration avec la University of Surrey, dans le cadre du projet NEREUS – A Space-based Maritime Surveillance System for Fisheries Monitoring and Anomaly Detection, entrepris conjointement avec le soutien de l’Ocean Innovation Challenge du Programme des Nations Unies pour le Développement.
De plus, à cette occasion, un contrat d’entente a été signé entre le MRIC et le Surrey Space Center. Le ministre Maudhoo a indiqué que la pêche illégale et non-déclarée représente 10 à 30 % des prises mondiales de poisson, ce qui constitue une perte de 10 à 23 milliards de dollars par an. Il s’est appesanti sur les conséquences économiques et sociales de cette activité illicite, notamment la corruption, désavantageant les pêcheurs responsables, affaiblissant les communautés côtières, menaçant la sécurité alimentaire, favorisant l’évasion fiscale et la perte de revenus.
En outre, ces pratiques de pêche appauvrissent nl’environnement marin en endommageant les aires protégées, en épuisant inutilement les stocks de poissons, en détériorant l’écosystème marin et sapent ainsi nos efforts de conservation et de gestion des stocks de poissons, a souligné le ministre.
Le ministre de l’Économie bleue a déploré que les pêcheurs concernés profitent indûment en agissant comme des passagers clandestins aux dépens des pêcheurs responsables qui mettent en œuvre toutes les méthodes de gestion et de conservation.
Il a affirmé que son ministère se félicite de ce projet collaboratif qui, grâce au suivi et à la surveillance par satellite de la ZEE, offrira une nouvelle voie pour contribuer aux efforts nationaux de lutte contre la pêche illégale et non-déclarée.
Le ministre a souligné que la surveillance de la vaste ZEE du pays est une tâche difficile et a félicité le MRIC d’avoir exploité le potentiel du satellite en vue de résoudre les problèmes nationaux tels que la pêche INN. Ce projet collaboratif est entrepris à un moment opportun, c’est-à-dire lorsque le gouvernement est résolu à développer le secteur de l’économie bleue pour en faire un pilier économique fort, a-t-il déclaré.
Sur ce point, le ministre Maudhoo a mis en exergue la contribution potentielle du projet NEREUS pour tracer une nouvelle voie de lutte contre la pêche illégale et non-déclarée en développant un outil de détection qui renforcera les ressources du ministère pour prévenir, dissuader et éliminer la pêche INN grâce à une combinaison avec des mesures réelles de surveillance satellitaire ponctuelle en notre ZEE.
De son côté, le ministre Balgobin s’est réjoui de cette fierté pour Maurice d’avoir intégré le cercle des nations spatiales émergentes il y a seulement deux ans, et d’entreprendre le projet NEREUS. Cette dernière initiative propulsera Maurice à la pointe de la Recherche et du Développement dans le domaine spatial.
Le ministre a fait remarquer que le projet est une autre nouvelle voie que le MRIC explore dans sa quête pour développer le domaine spatial en tant que futur pilier socio-économique de la République de Maurice.
Tout en rappelant que la première opportunité satellite mauricienne a ouvert le premier chapitre de la quête de Maurice pour considérer l’espace extra-atmosphérique comme un nouvel outil pour aider à la recherche, au développement et à l’innovation dans le pays, le ministre a exprimé sa conviction que le projet NEREUS ouvre le deuxième chapitre pour le pays.
« Avec ce projet, nous aspirons à avoir un aperçu de la façon dont les données spatiales, le développement de technologies spatiales/satellites couplées à l’IA et à l’apprentissage automatique, pourraient être transformés en un outil puissant pour consolider notre système de surveillance maritime déjà en place », dit-il.
En outre, le ministre a réitéré la ferme croyance du gouvernement dans la technologie spatiale en tant que puissante ouverture pour la République de Maurice dans les décennies à venir. Il a réaffirmé le soutien de son ministère à ces initiatives audacieuses qui contribueront au développement d’un nouveau pilier socio-économique porté par l’Espace.
Projet NEREUS
Le projet NEREUS, se veut être un outil puissant pour contribuer à la lutte contre la pêche illégale et non-déclarée, utilisera des images et des données de télédétection telles que le radar à synthèse d’ouverture et le système d’identification automatique, provenant d’un vaste réseau de collaborateurs et de partenaires, y compris le ministère de l’Économie bleue, des ressources marines, de la pêche et de la navigation.
Ces données seront traitées à l’aide d’approches d’apprentissage automatique pour dériver une empreinte en temps quasi réel des navires de pêche adoptant un comportement « anormal » dans la ZEE de la de Maurice.