Scandales chez Global Equestrian Limited : Allégation de maltraitance & exploitation de travailleurs étrangers

Deux Sri Lankais dénoncent au ministère du Travail de Soodesh Callychurn les mauvais traitements dont ils ont été victimes au sein de la compagnie de Jean-Michel Lee Shim En situation irrégulière, six autres d’entre eux qui travaillent à Balaclava expulsés, mardi soir

La révélation choquante de la maltraitance et de l’agression de travailleurs sri lankais par des employés de la Global Equestrian Limited (GEL), dirigée par Jean Michel Lee Shim, a secoué le pays tout entier, cette semaine. Alors que six d’entre eux ont été expulsés de force, mardi soir, deux autres ont réussi à s’échapper après avoir subi des humiliations, des passages à tabac et des actes de torture, selon leurs dires. Ils ont trouvé refuge auprès de Me Rama Valayden, accompagnés d’un Mauricien qui les avait cachés et hébergés pendant plusieurs jours par crainte des bouncers bien connus les recherchant.

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Les faits sont indéniables et ont déjà été confirmés par les témoignages des deux Sri Lankais, qui ont été entendus par des responsables du ministère du Travail, Mme Ramnarain et MM. Ramphul et Pumma, jeudi. Dans une lettre adressée au ministre du Travail, du Développement des Ressources Humaines et de la Formation, M. Soodesh Callichurn, Me Rama Valayden dénonce vigoureusement l’exploitation et les mauvais traitements infligés à ces étrangers, dont beaucoup se trouvent en situation illégale à Maurice. Dès qu’il a été informé des agissements de la GEL, Me Rama Valayden a pris en charge la défense des travailleurs maltraités et en a informé Jean Michel Lee Shim par courrier électronique envoyé du téléphone d’un des deux Sri Lankais. Selon des informations dignes de foi, le magnat des paris mauriciens aurait immédiatement supprimé des noms de contacts et effacé des enregistrements potentiellement compromettants du groupe WhatsApp qu’il avait créé pour les besoins professionnels.
Me Valayden informe JMLS

Quant aux six aures travailleurs étrangers déportés, ils ont été contraints de rembourser les avances financières qu’ils avaient reçues de la GEL pour leurs besoins personnels, avant de récupérer leurs passeports et d’être escortés par Adarsh Jeerakun jusqu’à l’aéroport SSR, d’où ils ont été expulsés du pays.

Le déclencheur présumé de cet incident serait une altercation survenue après les heures de travail, liée à la consommation d’alcool. Informé par ses hommes, Jean Michel Lee Shim aurait alors ordonné à ses bouncers de punir sévèrement les travailleurs étrangers impliqués, une scène qui aurait été enregistrée par Brayen Souci, le chef de la sécurité de la GEL.

Dans sa lettre au ministre du Travail , Me Rama Valayden évoque des actes d’exploitation, de maltraitance et d’agression grave, ainsi que des cas d’enlèvement et de séquestration des travailleurs étrangers. Selon Me Valayden, qui parle de « honte pour toute la République de Maurice et de violations flagrantes des droits humains », les victimes affirment avoir été violemment battues et torturées, subissant des sévices physiques et psychologiques d’une brutalité inouïe.
Kidnappés, battus, tête plongée dans l’eau

Selon leur version des faits, Selvaraj Subramaniam et Shantha Dorairaj auraient été kidnappés et amenés de force dans une forêt non loin de Balaclava, où ils auraient été sauvagement battus. Ils disent avoir été complètement déshabillés, puis torturés pendant 20 à 30 minutes. Ils ont eu la tête plongée dans l’eau pendant de longues minutes, alors que leurs mains étaient menottées dans le dos. Ils disent avoir également été fouettés, giflés, frappés à coups de poings et de pieds. Du reste, des traces de cette agression sauvage étaient encore très visibles sur leur corps en fin de semaine.

Les révélations ne s’arrêtent pas là. Des employés de la GEL ont rapporté que des instructions d’en haut avaient été données pour filmer et pour effacer toutes les preuves vidéo de l’incident et de remplacer les disques durs des caméras de surveillance de Balaclava, qui couvraient la zone des agressions alléguées. Par ailleurs, les quatres employés de la GEL qui ont le footage de ces agressions sur leur portable ont été menacés de licenciement immédiat au cas où ces images seraient publiées sur les réseaux sociaux.
Inquiétude dans le monde politique
Par ailleurs, une lettre datant du 23 octobre 2023, portant le nom de Jean Michel Lee Shim et adressée au Passport & Immigration Office, a également fait surface dans le sillage de ces agressions. Dans cette lettre, il invite un Sri Lankais à séjourner à Maurice pour une durée déterminée de 15 jours, prenant en charge tous ses frais, et promettant qu’il ne resterait pas au pays illégalement: « I have invited Junadee Mohamed Rigik, passport No. N 8369620 to be my guest for 15 days. I hold myself responsible for all his expenses regarding housing, food and accommodation. Also, for medical expenses if any. I give the undertaking that he would not stay in the country illegally ».

Ces incidents à répétition met en lumière un problème plus large dans l’industrie hippique mauricienne. Les manœuvres de Jean Michel Lee Shim suscitent des inquiétudes dans le monde politique parmi ses supporters du gouvernement et ses adversaires de l’opposition, qui voient, pour les uns, un acteur omnipotent et incontrôlé et, pour les autres, un incommodant et encombrant financier. Une décalration du ministre du Travail, Soodesh Callychurn serait la bienvenue dans ce contexte pour rassurer la population et les observateurs étrangers que le gouvernement mauricien condamne sans réserve ces actes d’un autre temps. Par ailleurs, les récentes révélations sur un cas de dopage, impliquant l’un d’eux entraîné par l’un de ses proches collaborateurs, ne font qu’ajouter à la controverse et à l’indignation.

Alors que le scandale des travailleurs étrangers éclate au grand jour, des supputations surgissent parmi les employés mauriciens à Balaclava sur d’autres événements passés, comme le sabotage présumé du Champ de Mars en 2022. Cette affaire, non résolue à ce jour, pourrait refaire surface à mesure que de nouvelles informations émergent et que la pression politique s’intensifie. 2024 ne sera décidément pas une année comme les autres pour le monde hippique mauricien marqué déjà par deux cas de doping que la Horse Racing Division (HRD) a dû reconnaître après la publication d’articles relatifs dans le quotidien Le Mauricien, suite à des lettres anonymes dénonçant nommément les cas de doping finalement reconnus par la HRD de la Gambling Regulatory Authority (GRA) !

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