Une table ronde de trois jours, ayant trait aux « actions multisectorielles pour accélérer la prévention et la gestion de l’obésité à Maurice », s’est ouverte hier à l’hôtel Ravenala Attitude, à Balaclava. Organisé conjointement par le ministère de la Santé et l’OMS, le forum vise à trouver un consensus sur les actions urgentes pour lutter contre l’obésité à Maurice.
S’exprimant au nom du ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, le Dr Ori, directeur des services de Santé, a d’abord fait comprendre que le taux élevé de personnes obèses ou en surpoids constitue un problème de santé publique important dans le monde entier, y compris à Maurice. De fait, le ministère est activement engagé dans la sensibilisation et l’éducation sur les risques associés à l’obésité.
Grâce à des initiatives en cours – à l’instar du programme de dépistage des maladies non transmissibles (MNT) et le programme de santé scolaire –, explique-t-il, les personnes identifiées comme obèses sont rapidement orientées vers des diététiciens pour une prise en charge. Il indique également qu’un système de référence pour l’activité physique a été récemment introduit, permettant au secteur médical de prescrire une activité physique aux patients atteints de maladies chroniques, et ce, tout en s’attaquant aux facteurs environnementaux contribuant à l’obésité.
Le Dr Ori a en outre réitéré que des lois et réglementations ont été mises en œuvre pour lutter contre l’obésité, dont les mesures alimentaires modifiées et l’interdiction de boissons gazeuses excessivement sucrées dans les établissements scolaires. Ces mesures ont conduit à une diminution de la prévalence de l’obésité de 45,5% en 2015 à 36% en 2021, et à une diminution du surpoids, de 39,4% en 2015 à 36,2% en 2021, comme le rapporte le Mauritius Nutrition Survey 2022. Il a toutefois souligné la nécessité de mesures davantage coordonnées pour prévenir et gérer l’obésité à Maurice.
Pour sa part, le Dr Ancia de l’OMS dira qu’une personne sur huit souffre d’obésité à travers la planète, ajoutant que les adolescents sont les plus touchés. D’où l’importance d’adopter de bonnes habitudes alimentaires et de pratiquer des exercices physiques. Et de rappeler le lien entre l’obésité et diverses pathologies chroniques, notamment de santé mentale.
Elle s’appesantira sur la nécessité d’encourager la population et les petits agriculteurs à produire et cultiver des fruits et légumes, dont la consommation permet de réduire les risques d’obésité, entre autres bienfaits, et ce, tout en précisant que le gouvernement accorde plusieurs aides pour soutenir cette initiative. Elle a conclu en énonçant des recommandations visant à promouvoir la production locale et lutter efficacement contre l’obésité à Maurice.