(Tirs croisés) Face à la demande de la rue : le rappel du parlement s’impose-t-il ?

Lors de la marche du 29 août et celle à Mahébourg le 12 septembre, les citoyens ont exprimé en masse leurs préoccupations au sujet de nombreuses questions graves et ils ont réclamé des réponses au gouvernement. Le leader de l’opposition a qualifié la situation d’« urgente ». Dans un tel contexte de crise, le rappel du Parlement s’impose-t-il ? L’avocat José Moirt, de 100% Citoyens, fait ressortir que « le peuple non seulement souffre mais vit dans l’angoisse ». Selon lui, on est à un tournant dangereux de notre Histoire. « Si on ne sait pas négocier ce tournant comme il faut, ce sera une catastrophe sociale, économique et politique. » Si le Premier ministre a la prérogative de rouvrir ou pas le Parlement, selon lui, « quand vous avez un pouvoir de discrétion, vous avez aussi la responsabilité d’utiliser ce pouvoir de manière raisonnable dans un pays démocratique ». L’avocat ajoute : « Quand les institutions sont fermées, la rue est ouverte. C’est le peuple qui reprend les débats en main. »

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Rajni Lallah de Lalit estime aussi « nécessaire de rappeler le Parlement dans une situation de crise » dans l’intérêt de la démocratie. Si le gouvernement ne rappelle pas le Parlement, selon elle, « il peut y avoir des manifs qui empirent la situation ». Au-delà du rappel du Parlement, toutefois, dit-elle, « il y a urgence pour un changement constitutionnel en vue de l’approfondissement de la démocratie ». Ainsi, le Premier ministre et son cabinet n’auraient pas de pouvoir monarchique, souligne-t-elle. Même si le Parlement reprend, « le système restera pareil : l’exécutif continuera à dominer complètement le Parlement ». Et d’ajouter que le Premier ministre et son cabinet ont hérité du même pouvoir qu’un gouverneur colonial.

Faizal Jeeroburkhan, de Think Mauritius, abonde dans le même sens en faisant voir qu’il y a beaucoup de choses qu’« on doit changer dans la Constitution si on veut vraiment avoir une démocratie ». Selon lui, sur le plan moral et sur le plan de la démocratie, le Premier ministre aurait dû faire le nécessaire pour rappeler le Parlement. « S’il ne le fait pas, cela veut dire qu’il a un agenda caché et il fait fi de l’opinion publique. Je crois que c’est un très mauvais signal qu’on donne à la nation. » Pour lui, « le pays est en danger socialement et économiquement. ». Il importe de « revoir notre philosophie politique ».


JOSÉ MOIRT (100% Citoyens) : « Quand les institutions sont fermées,
la rue est ouverte »

Le Parlement est en vacances jusqu’au 3 novembre. Or, des réponses urgentes sont attendues par la population au sujet de nombreuses questions graves comme le Wakashio, le naufrage du Sir Gaëtan, la politique de l’opacité, la crise de la COVID-19. Le rappel du Parlement s’impose-t-il face à la demande de la rue ?

C’est vrai qu’il y a beaucoup de questions auxquelles le peuple cherche des réponses. Mais, de mon point de vue, il y a plus grave. On est en récession économique et le ministre des Finances lui-même a dit que si rien n’est fait, le pays se retrouvera dans une situation sociale explosive. Pour moi, la fermeture du Parlement pour des vacances dans un contexte exceptionnel où le pays est en crise veut dire que le gouvernement n’a pas de propositions ni de solutions. On va droit dans le mur car toute la panoplie de mesures pour soutenir les employés arrive à terme en décembre. Le peuple, non seulement, souffre mais vit dans l’angoisse. Il y a des pertes d’emploi et des fermetures d’entreprise tous les jours. Et le gouvernement ferme le Parlement…

Que se passerait-il si le chef du gouvernement ne rappelait pas le Parlement ?

Quand les institutions sont fermées, la rue est ouverte. C’est le peuple qui reprend les débats en main. C’est la démocratie.

Le rappel du Parlement demeure, selon les Standing Orders, la prérogative du chef du gouvernement. Rien ne l’oblige à le faire. N’empêche, serait-il démocratique que le Premier ministre ne vienne répondre à tant de questions pressantes de la rue ?

Quand on parle de prérogative, qu’est-ce que cela veut dire ? Une prérogative, c’est un pouvoir de discrétion. Mais, quand vous avez un pouvoir de discrétion, vous avez aussi la responsabilité d’utiliser ce pouvoir de manière raisonnable dans un pays démocratique. Depuis 50 ans, les partis traditionnels nous gargarisent avec le système westminstérien. Ce système a évolué mais nous, nous sommes toujours à l’époque coloniale. Si vous regardez les Standing Orders de l’Assemblée, c’est dit clairement que : « in cases of doubt, these orders shall be interpreted in the light of the relevant practice of the House of Commons in the UK ». Que voit-on en Angleterre ? Le Premier ministre, Boris Johnson, a coupé les vacances des parlementaires en période de crise. Ici, tous les Premiers ministres ont usé et abusé de ces prérogatives. Le problème actuel qui est en train d’enflammer la rue, c’est que les membres de l’opposition, en l’occurrence les trois leaders, n’ont aucune crédibilité pour le rappel du Parlement. Est-ce qu’ils n’ont pas abusé de ces prérogatives eux aussi ? Maintenant, ils viennent devant le peuple pour demander le rappel du Parlement. Je vois cela indécent. Pour revenir au système westminstérien, c’est la discrétion du Speaker qui prime. Quand le Speaker voit que dans l’intérêt public, il faut rappeler le Parlement, cela relève de son pouvoir. Dans d’autres pays, c’est comme cela car il y a des Speakers indépendants. Ici, on a tout manipulé pour se protéger.

Dans son classement des pays par indice de démocratie, The Economist positionnait Maurice à la 17e place devant l’Espagne (19e), les États-Unis (25e), la France (29e)…

Ces classements internationaux se basent sur des documents officiels et beaucoup de choses disponibles publiquement. Un exemple : sur le site de l’Assemblée nationale, vous verrez : « Our vision : “to transform the performance into one of excellence and in so doing contribute to the creation of a better quality of life for the people of Mauritius” et Our Mission : “to ensure that the best interests of the Nation are served”. Alors, quand The Economist voit cela… Mais, ce que The Economist ne voit pas, c’est qu’il y a 185 questions sans réponses dans ce même Parlement, etc. Il ne faut pas se fier à ce type de classement. The people of Mauritius know better. Sur le site de la House of Commons, les dates de “recess” sont affichées clairement. Ici, on parle de prérogative. C’est un “act of administration”. Cela doit être fait en fonction de la situation dans le pays. C’est pour cela qu’à l’époque coloniale on leur a donné cette prérogative. On ne leur a pas donné cette prérogative pour protéger leurs arrières. Mais, parce que s’il y a urgence dans le pays, il faut rappeler le Parlement. D’ailleurs, l’article 48 de notre Constitution prévoit cela : “The Assembly may regulate its own procedure and in particular make rules for the orderly conduct of its own proceedings.” Pourquoi ? Parce que c’était en temps de guerre en 1968. S’il y avait urgence dans le pays, vous deviez pouvoir fonctionner. Aujourd’hui, il y a urgence dans le pays mais on utilise ces prérogatives pour le fermer comme c’était le cas en 2014. Pour moi, tous ces partis traditionnels qui ont usé et abusé de ces pouvoirs depuis 50 ans, sont tous coupables de cette situation aujourd’hui.

Quelles solutions ?

Il y a le fonctionnement du Parlement qu’il faut revoir. Mais pas que cela ! On est à un tournant dangereux de notre Histoire. Si on ne sait pas négocier ce tournant comme il faut, ce sera une catastrophe sociale, économique et politique. Le pays est en récession économique. Que fait-on pour rassurer les gens ? On a coupé les vacances scolaires. On a attaqué les droits des travailleurs concernant les “local leaves”. L’employeur peut choisir à 50%. Et le Parlement est en vacances tous frais payés.

Le mot de la fin…

J’ai entendu le Premier ministre dire qu’il subit des pressions. C’est un aveu de faiblesse car on l’a élu Premier ministre. Il est au-dessus de tous. Comment se fait-il qu’il y ait des gens qui peuvent mettre de la pression sur lui ? Cela veut dire qu’ils sont au-dessus de lui. 150 000 personnes marchent dans la rue et c’est business as usual. Qui met de la pression sur le PM ? Cela veut dire qu’il y a des gens au-dessus de lui qui lui mettent de la pression.


Rajni Lallah (Lalit) : « Urgence pour
un changement constitutionnel »

Le Parlement est en vacances jusqu’au 3 novembre. Or, des réponses urgentes sont attendues par la population au sujet de nombreuses questions graves comme le Wakashio, le naufrage du Sir Gaëtan, la politique de l’opacité, la crise de la COVID-19. Le rappel du Parlement s’impose-t-il face à la demande de la rue ?

Notre système parlementaire est très limité. Le Parlement a été élu par les électeurs. Les députés ont un chèque en blanc pour cinq ans. Ce qui signifie que nous n’avons pas le droit de révoquer les députés à travers une pétition électorale entre deux élections. Notre Parlement est très limité du fait qu’il est limité par l’exécutif, c’est-à-dire le Premier ministre, les ministres, PPS, le Chief Whip. À peine y a-t-il des “backbenchers”. C’est donc un Parlement qui est dominé par l’exécutif, limité par le parti pris du Speaker qui protège le gouvernement au lieu de protéger la minorité parlementaire elle-même dominée par la majorité parlementaire. Le Parlement est réglementé par les Standing Orders qui ne correspondent pas aux aspirations que les gens ont dans une République. Ils correspondent plutôt à un pouvoir colonial. Malgré toutes ces limitations, l’instance qui est relativement plus démocratique, c’est le Parlement. Au niveau de Lalit, on trouve nécessaire de rappeler le Parlement dans une situation de crise. Et nous sommes dans une situation de crise. Il y a des dysfonctionnements de plusieurs institutions et le Parlement en est un exemple flagrant. La situation de crise date de la crise économique engendrée par la COVID-19. Il y a nécessité d’avoir de nouveaux secteurs d’emploi comme le secteur alimentaire en vue de diminuer l’importation.

Le rappel du Parlement demeure, selon les Standing Orders, la prérogative du chef du gouvernement. Rien ne l’oblige à le faire. N’empêche, serait-il démocratique que le PM ne vienne répondre à tant de questions pressantes de la rue ?

Il est dans l’intérêt de la démocratie qu’on rappelle le Parlement. Surtout qu’il y a eu des manifs en masse. Mais il n’y a eu aucune demande politique claire en vue de solutions à toutes ces grandes questions que pose cette période de crise. Ce sont ces demandes que les partis politiques sont censés résoudre. C’est le rôle du Parlement de résoudre ces problèmes.

Que se passerait-il si le chef du gouvernement ne rappelait pas le Parlement ?

Il y aura une crise. Il y aura de plus en plus de manifs qui ne mènent pas nécessairement à des solutions. Ce sont des manifs un peu dans le vide. Il peut y avoir des manifs qui empirent la situation ou alors des manifs qui sont structurées sur la base d’un contrat politique en vue de résolutions contre la crise. Mais, jusqu’à l’heure, il n’y a pas un tel signe.

Quelles solutions entrevoyez-vous ?

Il y a urgence pour un changement constitutionnel en vue de l’approfondissement de la démocratie. Il faut corriger le déséquilibre entre l’exécutif et le Parlement. On peut penser qu’avec le rappel du Parlement, il y aura des changements, mais le système restera pareil : l’exécutif continuera à dominer complètement le Parlement. C’est davantage notre système de démocratie qu’il importe de changer. Ce changement constitutionnel doit viser plus de démocratie de sorte que le PM et son cabinet n’aient pas de pouvoir monarchique. On a hérité d’un système de l’époque coloniale où le PM et son cabinet ont hérité d’un même pouvoir qu’un gouverneur colonial. Dans le passé, on a appelé cela des pouvoirs à peine plus bas que ceux de Dieu. Par ailleurs, on pourrait instituer des comités parlementaires permanents qui fonctionnent comme des Select Committees et les Senate Committees télévisés aux États-Unis. Il pourrait y avoir plusieurs thèmes : création d’emplois, économie, environnement et autres questions qui préoccupent les gens. Ce comité aurait le pouvoir de convoquer les gens comme le commissaire de police et en même temps être à l’écoute de syndicats, d’associations… Il deviendrait une supervision permanente sur l’exécutif.

Qui siégerait sur ce comité ?

Comme pour les Select Committees, ce serait varié et non pas dominé par l’exécutif. En même temps, des changements constitutionnels sont essentiels dans un moment pareil. Le ministre des Finances parle d’une somme de Rs 180 Mds pour faire face à la crise. Mais comment utilise-t-on cette somme à un moment où les secteurs traditionnels sont en faillite? On pose la question de la réouverture ou non des frontières, mais au fait la vraie question devrait être comment développer l’économie pour que notre survie ne dépende pas de la réouverture des frontières qui nous exposerait à l’épidémie.

Dans son classement des pays par indice de démocratie, The Economist positionnait Maurice à la 17e place devant l’Espagne (19e), les États-Unis (25e), la France (29e)…

Ce qu’on voit à Maurice n’est pas une spécificité. Il y a le même questionnement sur la nature de la démocratie à l’international. Il y a de grandes manifs aux USA, en Europe… Quant au classement de The Economist, il ne résout pas la question du type de démocratie que l’on a.
Il est peut-être temps que les gens en général réfléchissent en termes de demandes au niveau politique, économique pour faire des propositions au gouvernement et à l’opposition. Jusqu’ici, la population n’est pas venue avec de vraies demandes. Des mouvements pour dire que les gens sont mécontents, c’est bien. Mais encore faut-il y ait des demandes claires. Autrement, cela débouchera soit sur une absence de changement, soit sur une direction très destructive. Si nous voulons que cela aille dans une direction positive, il faut qu’il y ait des demandes bien plus précises pour qu’il y ait du progrès.


FAIZAL JEEROBURKHAN (Think Mauritius) :
« Rappeler le Parlement parce que
le pays est en danger »

Le Parlement est en vacances jusqu’au 3 novembre. Or, des réponses urgentes sont attendues par la population au sujet de nombreuses questions graves comme le Wakashio, le naufrage du Sir Gaëtan, la politique de l’opacité, la crise de la COVID-19. Le rappel du Parlement s’impose-t-il face à la demande de la rue ?

Je pense que oui. Le Parlement doit être rappelé de manière imminente au vu de la situation sociale, économique, politique, environnementale dans le pays. Sur le plan social, il y a le gros problème de la pauvreté, la fraude et la corruption, le communalisme, le népotisme et tout ce problème de la drogue qui empire de jour en jour. Il y a, d’autre part, l’insécurité et la pauvreté. Le pays est en danger socialement. Mais il est aussi en danger économiquement. Il y a la dette publique, le déficit budgétaire. On est déjà sur la liste noire de l’UE. Il y a la dépréciation de la roupie, le chômage qui augmente, le tourisme est en récession et ne rétablira pas de sitôt. D’un point de vue environnemental, il y a le changement climatique, l’érosion des plages, etc. Ce qui est plus important, c’est que le pays est en danger politique.

C’est-à-dire ?

Il y a une crise de confiance dans la classe politique, dans les institutions publiques comme la police, l’ICAC, la PSC, la MBC. Il y a une crise de confiance dans nos élites. Certains sont au Parlement. Je pense à des personnes comme Obeegadoo, Ganoo, en lesquels nous avions dans le passé mis beaucoup d’espoir. On est aujourd’hui déçus. Des élites, un peu partout, sont devenues des personnes qu’on peut acheter avec de l’argent. Il n’y a que le mot kreol “roder bout” qui convient pour les décrire. Certains ont changé de camp uniquement pour leurs gains personnels. Tout le monde pense à son bien et pense très peu à la nation. Il y a, d’autre part, une crise de confiance dans le système gouvernemental. Notre Constitution date de l’indépendance. Il y a beaucoup de choses qu’on doit changer dans la Constitution si on veut vraiment avoir une démocratie.

Le rappel du Parlement demeure, selon les Standing Orders, la prérogative du chef du gouvernement. Rien ne l’oblige à le faire. N’empêche, serait-il démocratique que le PM ne vienne répondre à tant de questions pressantes de la rue ?
Si on va d’après la Constitution, c’est légal. C’est pour cela qu’il faut absolument revoir notre Constitution. Mais, sur le plan moral et sur le plan de la démocratie, le Premier ministre aurait dû faire le nécessaire pour rappeler le Parlement. S’il ne le fait pas, cela veut dire qu’il a un agenda caché et il fait fi de l’opinion publique. Je crois que c’est un très mauvais signal qu’on donne à la nation. C’est absolument important donc que le PM rappelle le Parlement.

La question va au-delà du rappel du Parlement…

Si on peut rouvrir le Parlement, tant mieux. À condition que l’opposition puisse faire son travail correctement. Mais, même si elle parvient à faire son travail, je pense que le malaise est bien plus profond. C’est toute la Constitution qu’il faut revoir. Par exemple, si le gouvernement est là aujourd’hui, c’est parce qu’il y a le First Past the Post System dans notre Constitution, et c’est ce qui a permis qu’avec 37% de votes ils sont au pouvoir. Et, ils imposent tout sur les 67% restants. Ce qui donne lieu à une vraie crise de confiance. Même au niveau des institutions religieuses, il y a une crise de confiance. Il faut saluer l’Église catholique qui a toujours refusé d’entrer dans ce jeu communal comme le font des associations socioculturelles à Maurice. Mais il faut rappeler le Parlement aussi parce que le pays est en danger moralement. Il y a une perte de valeurs dans la société actuellement. Il y a l’affairisme. Certains ont recours aux mensonges, aux fausses promesses. Il y a en outre le transfugisme qui est antidémocratique. Il y a l’impunité face à toutes les catastrophes qu’on a eues. Le pays est en danger parce qu’il y a ces pertes de valeur.

Comment changer les choses ?

Il faut revoir notre philosophie politique qui doit être basée sur la justice, l’honnêteté, l’intégrité, la compétence, le professionnalisme, la bonne gouvernance, la transparence, la méritocratie, le patriotisme… Tout cela devrait être la nouvelle philosophie politique. On ne peut continuer à faire de la politique sans ces valeurs. Il faut une nouvelle stratégie politique qui est basée sur la consultation élargie avec toutes les composantes de la société, la participation citoyenne. Il faut rétablir la confiance dans les institutions. Il faut une planification à long terme. Si c’est un gouvernement qui veut vraiment faire bouger les choses, il faut cette guerre contre la fraude, la drogue, le blanchiment d’argent. On doit voir ces changements dans la politique du gouvernement. Aussi longtemps que ce gouvernement reste renfermé sur lui-même et que tous ces problèmes ne sont pas résolus, je crois qu’on est fichu.

En définitive…

Je pense qu’il faut plus de moralité en politique. Il faut revaloriser le respect, l’intégrité, la sincérité, le partage, la solidarité. Aussi longtemps qu’on n’a pas ces valeurs, on restera une nation fichue. Tout dépend de la façon dont les électeurs iront voter la prochaine fois. C’est nous-mêmes qui envoyons ces personnes là-bas. Si nous envoyons des voleurs, ils voleront. Si on envoie des personnes de valeur, il y aura un changement dans la société. Singapour était un des pays les plus pauvres en Asie. Quand Lee Kwan Yu est arrivé, il a dit qu’il faut mettre des personnes capables dans des positions importantes ; il faut choisir les personnes en fonction de leurs compétences et non pas leur appartenance ethnique. Si on arrive à faire cela ici, je crois qu’on pourra très vite faire bouger les choses. Autrement, avec la direction que l’on prend en ce moment, cela mènera vers un trou noir, surtout avec la COVID-19, le Wakashio, le changement climatique, la compétition au niveau mondial. On aura un avenir très sombre si aujourd’hui on ne prend pas les mesures qu’il faut pour faire bouger ce pays.

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